Transport

Mobilité urbaine : L’action incontournable des pouvoirs publics

A Bujumbura, comme dans toutes les villes africaines, la gestion des transports collectifs urbains est entravée par des réseaux urbains inadaptés aux besoins et une offre de transport défaillante. Dans la suite de la publication des thématiques sur les états généraux du transport, Burundi Eco revient dans ce numéro 620 sur la problématique de la gestion du transport urbain

La circulation urbaine est caractérisée par la congestion, les accidents, l’insécurité, la concurrence déloyale (lobby, arrangements), la pollution atmosphérique et les nuisances (bruit, odeurs).

Dans son exposé sur les transports urbains, Therence Ruhimbi Ndabaniwe indique que, comme dans toutes les villes africaines, la ville de Bujumbura est confrontée à des réseaux urbains mal conçus, insuffisants, mal répartis, dégradés et occupés anarchiquement par des activités informelles. La ville fait également face à de nombreux opérateurs, un service anarchique, des tarifs aléatoires, des conducteurs peu ou mal formés, des surcharges de véhicules, un parc de transport constitué de vieux matériels et des dessertes généralement imposées par les opérateurs.

Ces problèmes entraînent la congestion, les accidents, l’insécurité, la concurrence déloyale (lobby, arrangements), la pollution atmosphérique et les nuisances (bruit, odeurs).

Désordre dans le transport en commun

« Le transport collectif dans les villes africaines, y compris à Bujumbura, est caractérisé par un mode opératoire spécifique. La recette journalière est fixée à l’avance avec l’équipage auquel le propriétaire confie le véhicule (chauffeur et rabatteur ou conducteur pour les taxis-motos et taxis-vélos) », fait remarquer M. Therence Ruhimbi Ndabaniwe.

Selon lui, les véhicules sont souvent défectueux, surchargés, et effectuent des arrêts intempestifs sur la voie publique. Ce qui engendre une insécurité globale pour tous les usagers. M. Therence Ruhimbi Ndabaniwe déplore les coûts externes néfastes, tels que la pollution, la congestion et les accidents. Il explique que ce transport dit informel répond à une forte demande de mobilité des populations, avec des tarifs plus ou moins abordables.

Des pistes de solutions

M. Therence Ruhimbi Ndabaniwe propose d’intégrer la politique des transports dans la planification urbaine et de regrouper les acteurs du transport en commun (essentiellement les propriétaires). D’après lui, la réorganisation du parc de transport collectif, le renforcement des normes et la réglementation du fonctionnement de ce secteur sont incontournables, tout en prenant en compte toutes les catégories d’usagers dans l’établissement des plans de déplacements urbains.

Il rappelle l’importance de tirer parti des avantages du transport informel, notamment sa flexibilité et sa réactivité à la demande. Il suggère également de développer des infrastructures dédiées à la marche pour assurer la sécurité des piétons et encourager la marche en tant que mode alternatif. Et d’ajouter : « Vaut mieux partager la voirie entre les différents utilisateurs ».

Il conclut en soulignant la nécessité pour les pouvoirs publics d’intervenir sur l’offre (investissement en infrastructures et amélioration de celles-ci). Les autorités doivent réguler la demande en édictant un certain nombre de règles, de mesures ou de normes pour limiter les effets externes sources d’inefficacité urbaine et élaborer un plan de circulation. Elles doivent également faire assumer financièrement aux producteurs d’effets externes les coûts sociaux qu’ils génèrent, par une « politique de tarification et de financement ».

A Bujumbura, les citadins se déplacent principalement pour se rendre à l’école (37%) ou au travail (15%). Le moyen de transport le plus utilisé est le transport en commun de bus et minibus (58%), suivi par la marche à pied (27%).

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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