Agriculture

Muramvya : Quand la culture en bloc augmente la production agricole

La mise en commun des terres arables a eu un impact significatif sur la vie des agriculteurs dans la province de Muramvya. Non seulement elle a permis d’augmenter la production agricole, mais elle a également favorisé la transmission massive des connaissances sur les bonnes pratiques agricoles. Les administratifs de la province encouragent vivement la population à adhérer à ce programme.

La mise en commun des terres permet l’augmentation de la production agricole.

 

La récolte des haricots bat son plein. Les agriculteurs résidant sur la colline Nyambo de la commune de Bukeye dans la province de Muramvya sont particulièrement satisfaits de leurs résultats. Sur un terrain d’un hectare, ils ont récolté plus de 2 tonnes de haricots pour cette saison. Une réussite qu’ils attribuent au programme de mise en commun des terres arables mis en œuvre par le gouvernement du Burundi en collaboration avec Tubura.

Les agriculteurs en témoignent

Dans un champ de haricots situé sur la colline Nyambo, nous rencontrons Evangeline Irakoze, une agricultrice. Elle nous informe que ce programme lui a permis non seulement de doubler ses récoltes, mais aussi de collaborer avec d’autres agriculteurs soutenus par l’ONG Tubura. Depuis, elle continue à apprendre de nouvelles techniques pour améliorer sa le rendement de ses terres.

M. Firmin Ndayisaba, un autre agriculteur résidant sur la colline Nyambo nous partage son expérience avec la mise en commun des terres arables. Avant d’adhérer aux projets de Tubura, il cultivait d’une façon qu’il appelle « jujuta ». Cependant, cette méthode lui coûtait cher, car il semait de nombreux grains sur une petite surface, pensant que cela augmenterait le rendement. Malheureusement, il ne réalisait aucun bénéfice. Grâce à l’encadrement de Tubura, il a appris les bonnes pratiques agricoles et a constaté que le programme de mise en commun des terres arables lui permettait d’augmenter la production de manière significative.

Un programme bourré d’avantages

La mise en commun des terres cultivables telle qu’expliquée par Ali Kassim, responsable du BPEAE dans cette province est un processus où les agriculteurs mutualisent leurs efforts pour semer leurs champs le même jour, effectuer l’entretien simultanément et récolter au même moment. Cette approche facilite le travail des moniteurs agricoles et des agents de terrain de l’ONG Tubura, car ils peuvent surveiller efficacement de nombreux champs au même moment et intervenir en cas de besoin.

L’un des avantages de cette technique est qu’elle contribue à la lutte contre les ravageurs. Normalement, lorsqu’un agriculteur pulvérise des champs, les ravageurs migrent souvent vers les champs des voisins qui n’ont pas encore été traités. Cependant, lorsque tous les agriculteurs pulvérisent leurs champs en même temps, les ravageurs n’ont plus d’abri et sont par conséquent mieux contrôlés. Un autre aspect positif de ce programme est qu’il a considérablement réduit les vols champêtres.

M. Kassim se dit satisfait du niveau d’adhésion de la population de cette province à ce programme. Cependant, il souligne un défi majeur : parfois, la distribution des intrants agricoles (semences, engrais, etc.) aux agriculteurs est tardive. Ceux qui reçoivent anticipativement ces intrants commencent à labourer leurs champs avant les autres. Ce qui exclut certains agriculteurs qui souhaiteraient participer à ce programme. Il appelle toutes les parties prenantes à veiller à ce que les retards dans la distribution des intrants ne pénalisent pas les agriculteurs qui souhaitent adhérer à cette initiative.

Tubura, main dans la main avec le Mineagrie

David Bizimana, chargé des relations locales chez One Acre Fund Tubura souligne la collaboration étroite entre les field officers de Tubura et les moniteurs agricoles du Mineagrie. En mettant en œuvre ce programme, Tubura s’est aligné sur l’initiative du gouvernement visant à rassembler les terres arables dans le but d’augmenter la production agricole.

Euphrem Ndikumasabo, gouverneur de la province de Muramvya, exprime sa satisfaction quant aux performances de l’ONG Tubura dans sa circonscription. Il se réjouit particulièrement de l’introduction du programme de mise en commun des terres arables qu’il considère comme extrêmement rentable. La preuve en est que le prix des haricots est passé de 3500 FBu le kilo le mois passé à 1500 FBu aujourd’hui. Cette baisse du prix de haricots témoigne d’une bonne récolte, fruit du programme mis en place par Tubura. Le gouverneur remercie également l’ONG pour les emplois créés dans la province et pour son impact positif sur le développement de la population.

Il est intéressant de noter que Muramvya a été la toute première province au Burundi à bénéficier de l’appui de l’ONG One Acre Fund Tubura dès 2012. Depuis lors, 40 000 ménages sur les 98 000 que compte la province collaborent avec cette organisation.

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Florence Inyabuntu.

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