Transport

Muyinga : Contre la Covid-19, des chauffeurs discriminés !

En vue de prévenir la propagation du Coronavirus, le contrôle sanitaire continue sur la frontière. Toute personne qui entre au pays doit passer par la quarantaine pour subir un test exception faite des chauffeurs des camions assurant les transports internationaux. Un allègement qui ne concerne pas les conducteurs de voitures importées par voie routière

Un jeudi, sous un soleil de plomb, Idrissa (pseudonyme) est dans la cour d’un hôtel de Kobero où il a été placé en quarantaine. Vers 15 heures, il reste dehors, derrière la porte gardée par des policiers. S’il vous plaît, relâchez-moi pour que je puisse continuer mon voyage vers Bujumbura, peut-on l’entendre négocier. C’est aux prestataires de soins de te libérer, rétorque un policier.  Idrissa est conducteur. Sa voiture est également garée dans la cour de l’hôtel. C’est son deuxième jour de placement en quarantaine. Il a été intercepté à la frontière burundo- tanzanienne de Kobero à bord de son véhicule importé, un convoi d’après la terminologie des chauffeurs. Il attend un dépistage au Covid-19 avant de continuer le voyage s’il est testé négatif, signale un agent de l’ordre.

La recrudescence des cas d’accidents sur l’axe Kabanga-Kobero inquiète les importateurs des voitures.

Il n’est pas le seul en quarantaine. Une dizaine d’autres Burundais sont dans l’hôtel conformément aux recommandations du Gouvernement en vue de la prévention contre le Coronavirus, martèle un officier à Kobero. Des professionnels de santé viennent faire les prélèvements sur place. Les analyses se font à l’hôpital de Muyinga. On ne passe plus 14 jours en quarantaine. Une fois le résultat donné, le concerné poursuit son voyage, signale Dr Eric Nkunzimana, médecin directeur de la province sanitaire de Muyinga.

Du deux poids deux mesures pour l’intérêt général ?

Les conducteurs des camions de transports des marchandises ne sont pas limités dans leurs mouvements transfrontaliers. Si la Covid-19 fait peur, la lutte contre la maladie doit aller de pair avec la stabilité de l’économie, fait constater un cadre de la police en poste à Kobero. C’est une explication de la non mise en quarantaine d’un chauffeur et d’un convoyeur d’un camion. Des conducteurs de convois se voient bloqués alors qu’ils vont à Dar-es-Salam comme les conducteurs de gros camions. C’est de l’injustice, chuchote un conducteur de convois. Des chauffeurs de camions vont jusqu’au point d’embarcation des marchandises et arrivent à destination sans détours, tentent de convaincre un policier.

Des stratégies pour échapper au blocus

Ces jours, ce sont des chauffeurs Tanzaniens qui sont à bord d’un certain nombre de voitures importées. Une attitude qui étonne les policiers qui se débattent pour éviter qu’il y’ait pas un seul individu qui entre via la frontière sans avoir été testé. Ces Tanzaniens qui viennent avec des voitures importées vers le Burundi déclarent être à la rescousse de leurs amis Burundais qui sont arrivés à Kabanga (quelques kilomètres de la frontière) et sont retournés à Dar-es-Salam récupérer d’autres voitures en convois. Des Tanzaniens qui entrent au pays au nom d’une pratique de bon voisinage dit Ujirani Mwema en Kiswahili.

A Kobero, des chauffeurs Burundais ou des propriétaires de voitures viennent effectuer les formalités douanières, apprend-on d’un officier de police sur place. Certains des chauffeurs Tanzaniens se chargent d’ailleurs de conduire ces voitures vers Bujumbura. Un chauffeur doute que cela soit à l’origine des accidents de voitures en convois qui seraient en augmentation ces jours-ci car n’étant pas habitués aux voiries burundaises sans signalisations par endroit.

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Journal Burundi Eco.

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