Le gouverneur de la province de Muyinga lance une campagne de rappel à l’ordre des commerçants spéculateurs à travers des communiqués. L’autorité menace de sanctions les commerçants fixant les prix à leur guise. Les commerçants font grise mine
La flambée des prix sur le marché de Muyinga inquiète les consommateurs et l’autorité. Les commerçants majorent les prix même pour les produits dont les prix officiels sont fixés avec accord du ministère en charge du commerce. C’est le cas pour les produits Brarudi, le ciment et le sucre produit par la Société Sucrière du Moso (SOSUMO). C’est devenu une habitude de majorer d’au moins deux cents francs la bouteille de fanta ou de bière produit par la Brarudi, fait remarquer un consommateur. Pour une limonade qui devrait être vendu à 700 FBu, les propriétaires des bistrots font payer 900 FBu par endroit, ajoute-t-on. Même scenario pour le sucre vendu aujourd’hui à 2800 FBu le kilo au lieu de 2500 FBu, son prix officiel. La spéculation semble se généraliser, signale un résident du quartier Swahili de la ville de Muyinga citant à son tour le cas du ciment dit Buceco. Son prix officiel est de 24500 FBu, mais les commerçants spéculateurs vont jusqu’à 30.000 FBu par sac de 50 kg.

C’est devenu une habitude de majorer d’au moins deux cents francs la bouteille de fanta ou de bière produit par la Brarudi, s’indignent les consommateurs.
L’autorité provinciale entre dans le jeu
A travers un communiqué lu dans toutes les églises dimanche le 9 février 2020, Madame Aline Manirabarusha, gouverneur de la province Muyinga, a annoncé aux commerçants qu’il est strictement défendu d’enfreindre les prix officiels. Le communiqué est d’ailleurs affiché dans les différentes places publiques et sur les entrées des bistrots. L’autorité rappelle les prix fixés par le Gouvernement pour le ciment, les produits Brarudi et le sucre. Nous allons nous en prendre à ceux qui passent outre la mesure, menace le gouverneur assimilant les spéculateurs aux ennemis de la nation. Cet administratif invite ceux qui se sentent incapables d’appliquer les prix règlementaires à cesser d’exercer l’activité commerciale.
Le respect du rappel à l’ordre se fait entendre
Quatre jours après les menaces du gouverneur, des vendeurs du ciment et des produits Brarudi refusent de se plier aux recommandations de l’autorité. Des commerçants continuent à écouler les produits, chacun à sa guise, signale un consommateur. C’est désolant. La bouteille d’Amstel reste à 2000 FBu au lieu de 1800 FBu et un sac de ciment tourne encore autour de 28000 FBu. Le business se règle à base de la loi de l’offre et de la demande, explique un vendeur de ciment au détail. Il y a deux mois, la police a mis la main sur un bon nombre de vendeurs de ciment au marché de Muyinga. Nous préférons commercialiser le ciment importé de Tanzanie pour échapper aux représailles de la police, explique Moussa, un commerçant de la localité pointant du doigt un stock de ciment importé dit Simba et trois sacs de ciment fabrique localement dit Buceco. Le prix du ciment importé oscille autour de 32 000 FBu le sac. Quand nous éprouvons des difficultés d’approvisionnements, c’est l’acheteur qui doit en payer les prix, martèle-t-on. L’autorité implore l’implication des clients en dénonçant les récalcitrants.
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