Editorial

Non-sens !

Est-ce que réellement, le pauvre contribuable savoure le fruit des exonérations ? Peut-être que la notion d’exonération dépasse notre entendement ! Sinon les chiffres sur les exonérations incitent à des questionnements.

Rédacteur en chef adjoint

En témoigne par exemple l’exercice budgétaire 2021-2022. Les réalisations des exonérations sont de 190,6 milliards de FBu contre 18 milliards de FBu de prévisions, soit un taux de réalisation de 1059%, un taux qui ne cesse d’augmenter depuis un bon bout de temps.

Ce chiffre qui ne tient d’ailleurs pas en compte les secteurs porteurs de croissance est à l’image même des exonérations précédentes. Ce qui fait remarquer que les prévisions des exonérations ne sont pas tenues en considération. Apparemment, la liste des acquéreurs des exonérations n’est pas exhaustive. A voir les chiffres, elle est élastique. 

La procédure d’octroi des exonérations, la manière dont elles sont gérées, les personnes exonérées, la somme modique remise dans la caisse fiscale, le suivi…font couler beaucoup d’encre et de salive chez les experts, les autorités habilitées voire le plus haut sommet. 

Au niveau du suivi, parfois, on vous dira que le suivi de celles-ci souffre du manque de moyens financiers et humains. Dans ce cas, on dirait que ceux qui exonèrent ont bien assimilé la Bible. Celle-ci stipule que la main qui donne est plus heureuse que celle qui reçoit. Bien sûr s’ils ne comprennent pas le sens du philosophe latin Sénèque qui estime qu’une main lave l’autre, pour dire que le profit vient avant la technique.

Si le doute sur les exonérations plane sur les plus éclairés ou les enfants gâtés, cela veut dire que la menace pèse sur les va-nu pieds. L’important est donc de savoir quand est-ce qu’on se départira du doute. Il serait mieux de se défaire de ce silence, de travailler d’arrache-pied réfléchissant mille et une fois pour faire bénéficier ces exonérations à ceux qui les méritent. Dans le cas contraire, celles-ci demeureront un coup d’épée dans le dos du citoyen lambda et, partant, un non-sens !

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

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