Economie

Nouveaux billets de 5 000 FBu et de 10 000 FBu : Casse-tête pour les clients des banques

Les personnes qui veulent échanger leur argent dans les établissements financiers attendent plusieurs heures avant d’être servies. Parfois, elles rentrent bredouilles. Pourtant, certains commerçants refusent d’être payés avec les anciens billets de 5 000 FBu et de 10 000 FBu

Ce n’est pas facile d’échanger les anciens billets de 5000 FBu et de 10000 FBu contre les nouveaux billets.

 

Demander un service dans les banques devient de plus en plus complexe. Après que la Banque Centrale a annoncé le retrait de la circulation des billets de 5000 FBu et de 10 000 FBu (émis le 4 juillet 2018) et cela à partir du 18 juin 2023, les détenteurs de ces billets font face à une dure épreuve. Le simple fait de les déposer sur son compte bancaire ou de les échanger contre les nouveaux billets au cours de cette période est un casse-tête. C’est la même chose pour les clients qui effectuent des opérations de retrait sur leurs comptes bancaires. Cela parce que les personnes qui demandent ces services dans les banques commerciales et les microfinances sont devenues très nombreuses.

Lundi le 12 juin 2023, nous avons visité différentes banques commerciales et les autres institutions financières à Bujumbura pour s’enquérir de la situation. Au siège de la banque kenyane KCB sis au boulevard Patrice Lumumba, les clients étaient très nombreux. Certains étaient assis et d’autres débout. Leur nombre était estimé entre 200 et 300 personnes. La même situation s’observe au siège de la Banque de Crédit de Bujumbura (BCB). Sa salle d’attente était pleine à craquer, car environ 300 personnes étaient concentrées dans une même pièce, les unes assises, d’autres debout. La situation est la même au niveau de la Banque Commerciale du Burundi (Bancobu). Une centaine de clients attendent désespérément pendant plusieurs heures pour être servis et parfois ils rentrent bredouilles.

Les clients qui effectuent les dépôts sont les plus privilégiés

Au cours de notre reportage, nous avons remarqué que les personnes les plus privilégiées sont celles qui effectuent des dépôts. Les clients qui font des retraits ont droit à une somme maximale de 300 000 FBu. Mais parfois les guichetiers annoncent aux clients que les nouveaux billets de 5 000 FBu et de 10 000 FBu sont épuisés pour dire qu’ils seront disponibles ultérieurement. « Je suis venu retirer mon argent à huit heures du matin. J’ai fait la queue pendant trois heures sans succès. Je décide de laisser tomber pour aller remplir d’autres obligations urgentes qui m’attendent à la maison et au travail », se lamente un quinquagénaire rencontré au siège de la Bancobu.

D’autres personnes qui se sont confiées à nous affirment avoir du mal à patienter plusieurs heures d’affilée sans être servies. Elles estiment qu’un client peut passer entre trois à cinq heures voire plus avant d’être servi. Ce qui handicape leurs activités quotidiennes. En plus, même les guichets automatiques des billets n’étaient pas fonctionnels ; donc les clients qui ont un besoin urgent d’argent sont sans doute déçus.

Mardi le 13 juin, le problème a persisté. Par exemple, au siège de la Caisse Coopérative d’Epargne et de Crédit Mutuel (CECM) et dans ses différentes agences, jusqu’à 14 heures quand l’information nous est parvenue, les personnes qui souhaitaient retirer leur argent n’ont pas été servies. Cela parce que, selon les guichetiers, il n’y avait pas de liquidités. Seules les personnes effectuant les dépôts ont été reçues.

Comme les institutions financières sont beaucoup sollicitées au cours de cette semaine, certaines banques adoptent d’autres stratégies pour accueillir un peu plus de personnes. C’est le cas de la KCB qui a augmenté l’horaire de service jusqu’à 18 heures, donc une heure de plus. Quand nous sommes passés dans ses locaux vers 17h 30 minutes, environ 150 personnes étaient toujours là. « Je suis venu à 14 heures pour échanger mes anciens billets de 10 000 FBu contre les nouveaux. Comme l’heure de clôture approche, l’espoir d’être servi s’amenuise », a lâché un jeune homme rencontré au siège de KCB.

Les commerçants et les conducteurs de bus n’acceptent plus les anciens billets de 5 000 FBu et de 10 000 FBU

Vu que les nouveaux billets de 5 000 FBu et 10 000 FBu sont difficiles à trouver dans les banques et les établissements financiers, cela n’est pas sans conséquence dans la vie des ménages. Pour illustrer cela, pas mal de commerçants ou de gérants des restaurants refusent d’être payés avec les anciens billets de 5 000 FBu ou de 10 000 FBu. Dans le transport en commun, beaucoup de conducteurs de bus n’acceptent que les billets dont la valeur est en dessous de 5000 FBu et qui ne nécessitent pas d’être échangés. Ce qui indigne trop les passagers.

Pourtant, Dieudonné Murengerantwari, gouverneur de la Banque de la République du Burundi (BRB) a tranquillisé que les anciens billets de 5 000 FBu et de 10 000 FBu continuent à avoir cours légal jusqu’au 17 juin comme prévu. Il a demandé aux banques et aux institutions de microfinance de faciliter les personnes qui veulent échanger leurs billets.

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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