Chaque année, le monde célèbre la journée mondiale de l’entrepreneuriat. Cet évènement a pour vocation d’inciter le plus grand nombre de personnes à exploiter leur esprit d’initiative et d’innovation, au moyen d’activités locales, nationales et internationales.
C’est également une occasion de jeter un regard rétrospectif sur les activités réalisées dans le secteur entrepreneurial. Bref, il s’agit d’évaluer les progrès réalisés, les contraintes en matière de création d’entreprises et de dégager des pistes de solutions.
A l’instar des autres pays, le Burundi a célébré cet événement en grande pompe. En marge de la semaine dédiée à l’entrepreneur, des conférences-débats, des foire-expositions, des séminaires pour jeunes entrepreneurs ont été organisés. Et pour couronner le tout, la compétition annuelle des plans d’affaires « Shika Award ». Le thème retenu cette année est l’entrepreneuriat et le digital à l’heure de la Covid-19. L’économie numérique est plus que d’actualité dans un contexte de pandémie de Coronavirus. Les ventes et les achats en ligne explosent.

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La Banque Mondiale estime que la révolution numérique peut impulser le développement de l’Afrique. La digitalisation peut réduire le taux de pauvreté et stimuler la croissance économique sur le continent. Pourtant, la faible inter-connectivité des pays africains et l’universalité des plateformes numériques restent un défi majeur.
Dans notre pays, les réseaux sociaux sont exploités pour échanger l’information ou faire du marketing digital. Le numérique devient un excellent outil pour la visibilité de ses produits. D’autres préfèrent investir dans le numérique. Ils mettent au point des solutions informatiques. Des logiciels ou des applications mobiles sont utilisés dans les secteurs de la santé, de l’éducation ou du transport. La vulgarisation de ces technologies pose problème avec une population qui n’est pas familière avec l’outil informatique et une connexion Internet qui laisse à désirer sur une grande partie du territoire national.
A l’échelle internationale, le concept « entrepreneuriat » est en vogue. Des centres d’incubation ont été créés pour accompagner les jeunes entrepreneurs. Les universités s’emparent de cette opportunité en intégrant dans leur curricula des filières liées l’entrepreneuriat. Il est à noter que l’entrepreneuriat est avant tout une passion. C’est aussi un art. Un coaching si efficace soit-il ne peut pas permettre à un individu de devenir un bon entrepreneur. La réussite provient surtout de la motivation. Le constat est amer. Les jeunes se lancent dans l’entrepreneuriat non pas parce qu’ils sont motivés, mais parce que le contexte s’y prête. Ils se retrouvent dans l’incapacité d’être embouchés et initient des activités génératrices de revenus à la va vite. D’où la plupart des entrepreneurs ne franchissent pas la phase de démarrage. Ils mettent la clé sous la porte prématurément. Le contexte économique est peu favorable à l’investissement. Le pays traverse une crise économique qui se traduit par le manque de devises, l’inflation, une pression fiscale, la dépréciation monétaire. Dans ces conditions, rares sont les entrepreneurs qui peuvent résister à la crise économique. Des mesures incitatives pour soutenir en gestion les entreprises encore très fragiles sont plus que nécessaires. Le gouvernement a fait des efforts pour faciliter l’accès des jeunes au crédit en créant la Banque d’Investissement pour les Jeunes (BIJE). Les actions de cette institution financière se font attendre en ce qui est de l’accès au crédit sans garantie hypothécaire.
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