Société

Odette Niyonzima brise les préjugés

Faire le transport des biens et des personnes surtout avec les tricycles est souvent considéré comme métier réservé aux hommes. Mais ce n’est pas le cas pour Odette Niyonzima. Cette mère de deux enfants a affronté ce défi et fait actuellement le transport grâce à son tricycle « Tuktuk ». Nous l’avons rencontré dans un des quartiers de la Mairie de Bujumbura 

Originaire de la commune Kiremba de la province Ngozi, Odette Niyonzima est la seule femme qui fait le transport des personnes et des biens avec le Tuktuk dans la capitale économique Bujumbura depuis bientôt deux ans. Contrainte d’abandonner les études étant en 5ème année primaire car orpheline, elle décide de descendre à Bujumbura pour y gagner sa vie. Niyonzima trouve hébergement en premier lieu chez sa cousine. Elle se mariera par après. Avec une vie difficile, elle finit par se séparer de son mari et ce dernier lui laissa avec deux enfants. Odette Niyonzima décide alors de se débrouiller. « Je ne pouvais pas rester les bras croisés sans rien entreprendre, je devais chercher de quoi faire pour assurer ma survie et celle de mes enfants », fait-elle savoir.

Par manque de capital pour se lancer dans le commerce, Mme Niyonzima a eu l’idée d’apprendre la conduite des véhicules. « Un ami m’a alors appris à conduire les véhicules.  Il ne m’a pas été difficile de se familiariser avec le tricycle par après », explique la mère de deux enfants. Et de préciser : « Entre le véhicule et le tricycle, j’ai opté pour ce dernier. J’avais vraiment envie de le conduire. Si je le voyais passer, cela me rendait heureuse ».

Odette Niyonzima,  » tuktukiste  » : « Il n’y a pas de métier réservé aux hommes. Les femmes doivent oser affronter les métiers longtemps réservés aux hommes ».

Pas de soucis

Odette Niyonzima indique qu’elle n’a aucun souci avec ce métier. «Cela me plaît beaucoup. Je ne me vois nulle part ailleurs. Il n’y a aucun autre métier que je pouvais faire en dehors du transport». Elle assure qu’il n’y a pas de risques. J’interagis aisément avec mes clients et ils me font confiance. Nombreux sont ceux qui sont surpris de voir une femme conduire un tricycle.  «Si vous faites un travail avec passion, vous devez réussir. Je n’éprouve aucun défi dans ce métier. Aucun client ne part sans me payer. Plutôt certains doublent la facture pour m’encourager. Il y a également des personnes qui me voient passer et me donnent de l’argent en guise d’encouragement», affirme-t-elle. En cas de fatigue, Odette Niyonzima précise qu’elle se repose une journée durant la semaine.

Cette femme confirme qu’elle parvient aisément à gagner sa vie. Selon elle, après avoir payé le versement au propriétaire du tricycle, elle encaisse en moyenne, une somme de 15 mille FBu par jour », rassure-t-elle tout en précisant qu’elle est payée mensuellement. Cette femme arrive à assurer l’éducation de ses deux enfants dont le dernier est en 3ème année primaire. Elle a même un travailleur qui s’occupe de ses enfants pendant la journée. « Je mène une vie normale », se réjouit-elle.

Son rêve : conduire les poids lourds

Odette Niyonzima rêve de conduire les remorques. Je n’y vois nulle part à ailleurs. Dans ses plans de proximité, elle compte faire le transport des personnes avec son propre tricycle. « Après, je vais changer et me lancer dans la conduite des taxis voitures. Mais mon rêve est de conduire les remorques et effectuer les trajets transfrontaliers », informe Mme Niyonzima.

Pour Mme Niyonzima, il n’y a pas de métier réservé aux hommes. Les femmes doivent oser affronter ce métier. « Je les encourage ardemment mais, elles ont encore peur. Si elles m’approchent, je peux leur apprendre ce métier et leur montrer comment s’y prendre », précise cette chauffeure de tricycle, mère de deux enfants.

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A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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