Environnement

Où en est-on avec la réhabilitation du pont Kamesa – Musaga ?

Une partie du pont séparant les quartiers Musaga et  Kamesa sur la RN7 s’est effondrée. La partie de la route restante s’est affaissée. Malgré son état de délabrement, la circulation continue au risque et péril des usagers

La route nationale n°7 (RN 7) n’est plus praticable actuellement. Au niveau de la rivière Kamesa, le pont qui passe au-dessus de cette rivière s’est écroulée. Lundi 27 juillet, arrivé à la gare du Sud à quelques mètres du pont qui sépare Kamesa et Musaga, pas de bruits de bulldozers. De loin, on peut apercevoir des poussières qui se dégagent au passage des engins roulants (bus de transport, camions, voitures, etc.) dans une déviation faite pour faciliter le trafic dans cette localité. La partie de la route restante s’est affaissée.

Le pont séparant les quartiers Musaga et Kamesa sur la RN 7 s’est effondré.

Les motocyclistes bravent l’interdiction et s’aventurent à traverser la rivière Kamesa via une partie non encore endommagée du pont. La probabilité de  finir sa course dans le ravin n’est pas du tout nulle. En juillet, une jeep s’est précipitée dans le ravin situé en aval du pont Musaga. Son conducteur n’était pas au courant que la route avait été momentanément fermée suite à la destruction partielle du pont. Les usagers de cette route demandent la réhabilitation urgente de ce pont. Si non des dégâts énormes peuvent survenir d’un moment à l’autre. Joseph Butoyi, un quinquagénaire explique que les glissements de terrains favorisés par l’abondance de la pluviométrie est à l’origine de l’écroulement du pont.

Les travaux de fabrication des briques aggravent la situation  

Les enfants jouent autour des décombres de ce pont sans s’inquiéter. La partie non encore abîmée peut emporter des vies humaines si on n’y prend pas garde. Elle présente déjà des fissures.  Ce qui présage un grand risque d’écroulement total avec la prochaine saison pluies. La texture du sol est propice aux glissements de terrain. Le terrain est très accidenté avec des roches au stade avancé d’altération. La déviation de la RN 7 serpente à travers les montagnes dites  Mirwa avec des pentes parfois trop laides. En cas de fortes précipitations, les glissements de terrains sont monnaie courante dans cette localité.

Paradoxalement, les riverains vaquent à leurs activités quotidiennes comme si de rien n’était. A  notre arrivée, la fabrication des briques adobes battait son plein en amont du pont Musaga. Ce qui fragilise le sol. L’inquiétude se lisait sur les visages des habitants de Kamesa. Ils se demandaient si ces briques étaient fabriquées pour la reconstruction de ce pont. Ce qui n’est malheureusement pas le cas.

A quand la reconstruction de ce pont  ?

Marie Baranyikwa, quinquagénaire rencontrée sur lieux  s’inquiète du sort du pont Musaga après sa destruction. Elle invite les autorités habilitées à intervenir dans les plus brefs délais. Même son de cloche pour les chauffeurs, les motards et les passagers. Les motards disent qu’ils travaillent à perte puisqu’ils sont obligés de faire des détours pour rejoindre la gare du Sud. En outre, le nombre de passagers a baissé, car les clients boudent le transport à bord des motos suite à la vague de poussières qui s’y observe.

Il serait mieux que ce pont soit réhabilité dans l’immédiat. Sinon, le pire est à craindre, indiquent les conducteurs des véhicules. D’après les informations collectées auprès de la population environnante, la destruction du pont a été prématurée. Cet ouvrage a duré le temps de la rosée, indique-t-elle. L’infrastructure a été réhabilitée en 2013 par une société chinoise. Les usagers remettent en cause les capacités techniques de l’entreprise contractante. Des enquêtes approfondies devraient être menées pour établir les responsabilités des uns et des autres. Normalement de telles infrastructures sont construites pour durer. C’est pourquoi tous les travaux doivent être précédés par des études de faisabilité, lance un passager.

Dans une interview accordée à nos confrères de la radiotélévision nationale, le Directeur Général de l’Agence Routière du Burundi a indiqué que le pont Musaga situé sur la RN7 était gravement menacé par les pluies diluviennes. Etant donné que sa reconstruction nécessite des moyens colossaux, l’option a été d’aménager d’une déviation. Joint par téléphone, ce responsable a indiqué que les études de faisabilité ont été achevées sans fournir des détails ni sur le calendrier des activités, ni sur le coût du projet.

A propos de l'auteur

Ferdinand Mbonihankuye.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Menace évidente ?

Menace évidente ?

Selon les récentes statistiques du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage de 2024, Bujumbura est la ville la plus peuplée avec 3 353 555 habitants, suivie de Gitega avec 2 118 551 habitants, respectivement capitales économique et politique du pays. Cette croissance démographique, observée d’année en année, est inégalement répartie : une grande partie de la population vit désormais dans les quartiers périphériques. Certains y voient une aubaine, notamment en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre. D’autres, en revanche, perçoivent cette situation comme une menace évidente. Une ville surpeuplée, si elle n’est pas bien urbanisée, peut en effet devenir victime de graves problèmes environnementaux.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 656

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Menace évidente ?

Menace évidente ?

Selon les récentes statistiques du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage de 2024, Bujumbura est la ville la plus peuplée avec 3 353 555 habitants, suivie de Gitega avec 2 118 551 habitants, respectivement capitales économique et politique du pays. Cette croissance démographique, observée d’année en année, est inégalement répartie : une grande partie de la population vit désormais dans les quartiers périphériques. Certains y voient une aubaine, notamment en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre. D’autres, en revanche, perçoivent cette situation comme une menace évidente. Une ville surpeuplée, si elle n’est pas bien urbanisée, peut en effet devenir victime de graves problèmes environnementaux.
  • Journal n° 656

  • Dossiers Pédagogiques