Avoir accès à des lieux d’aisance décents et à tout instant qu’on a envie de faire ses besoins fait partie du bien-être. Malheureusement, ce n’est toujours pas le cas dans les quartiers populaires, surtout dans les parcelles où une seule toilette est partagée par un nombre important de personnes
La population de la ville de Bujumbura s’accroit du jour au jour et l’exode rural en est une des causes. Les gens viennent des différentes provinces du Burundi à la recherche de l’emploi ou pour faire les études dans cette capitale économique. La plupart d’entre eux s’installent dans les quartiers populaires où le loyer est relativement faible par rapport aux quartiers du haut standing. Les zones les plus peuplées connues de tous sont notamment Buyenzi, Kamenge, Bwiza, Kinama, etc. Chaque parcelle comprend généralement beaucoup de chambrettes ou des maisons d’habitation de deux ou plusieurs chambres. Et une dizaine de familles peut vivre dans une même parcelle avec une cinquantaine de personnes au total voire plus. Dans la plupart des cas, tout ce monde partage une seule toilette et une seule douche. Ce qui représente un défi à relever pour eux.

Malgré que l’accès aux toilettes soit difficile dans différents ménages, leur assainissement pose problème.
«J’habite dans la zone de Buyenzi depuis plusieurs années. Nous vivons à peu près à 60 personnes dans une même parcelle, les adultes (hommes et femmes) comme les enfants. Notre toilette est adjacente à la douche. Quand quelqu’un fait ses besoins ou se douche, les autres doivent l’attendre pendant un certain temps. En conséquence, presque tous les matins, on fait la queue devant la toilette. On peut patienter même une dizaine de minutes avant que son tour arrive», confie la prénommée Aziza rencontrée à la 6ème avenue de la zone Buyenzi. Par conséquent, ajoute-t-elle, quand on a trop envie de faire le grand ou le petit besoin, cela devient un grand problème parce qu’on ne peut aller nulle part ailleurs pour se soulager.
Ce défi est le même que celui d’une certaine Aline, une élève d’une école secondaire qui vit aussi à Buyenzi. Elle a des préoccupations semblables à celles d’Aziza. Elle précise : «Récemment, vers la fin du mois de mai 2021, lorsque le ministère en charge du développement communautaire a procédé à la démolition de toutes les constructions bâties hors normes, notre douche et notre toilette ont subi le même sort. Elles sont désormais à ciel ouvert et on ne peut pas les fréquenter pendant la journée. Avant de rentrer de l’école, je dois me préparer en conséquence pour ne pas avoir des difficultés à la maison, certains de mes voisins les plus courageux font recours aux petits seaux pour se soulager pour enfin verser le contenu dans les caniveaux par après. Nous vivons de ce calvaire en attendant que nos lieux d’aisance combien importants soient réhabilités».
Les bailleurs ne tiennent pas compte de l’effectif des locataires
« La parcelle dans laquelle je vis est occupée exclusivement par des locataires. Le propriétaire, lui, vit quelque part ailleurs. Le problème est que lorsque la toilette est remplie, il ne se précipite pas à le faire vider dans les meilleurs délais et cela devient un cauchemar pour les locataires. Le camion vidangeur peut intervenir même après cinq jours sans oublier que l’assainissement de ces lieux d’aisance est problématique », se lamente un mécanicien rencontré à la 5ème avenue de la zone Buyenzi.
Un bailleur de cette même zone qui s’est confié au micro de Burundi Eco reconnait qu’une seule toilette ne suffit toujours pas pour un grand nombre de locataires. Quand ils sont nombreux, cela doit avoir des répercussions négatives sur l’assainissement des lieux d’aisance. Malheureusement, en plus de l’exiguïté des parcelles, bâtir plusieurs toilettes et mettre en place des fosses septiques est coûteux sans oublier qu’on doit les vider régulièrement. On préfère plutôt construire au moins une petite chambrette mensuellement rentable.
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