Le secteur privé fait face à de nombreux défis, notamment le déficit énergétique, la concurrence déloyale, la politisation du secteur, la corruption, le favoritisme, l’environnement macroéconomique qui n’est pas favorable aux affaires, … Pour inverser la tendance, PARCEM appelle le gouvernement à prendre des mesures qui s’imposent
L’association Parole et Action pour le Réveil des Consciences et le Changement des Mentalités (PARCEM) vient de lancer la campagne « Jijuka Duhindure Uburundi ». Le but est de faire des sensibilisations pour améliorer l’environnement des affaires, précise Faustin Ndikumana, président de PARCEM.

Faustin Ndikumana, président de l’Ong PARCEM : « Des mesures importantes doivent être prises pour améliorer l’environnement des affaires ».
Le secteur privé fait face à des obstacles de taille
Le secteur privé qui est le véritable pilier du développement fait face à de nombreux défis, déplore Faustin Ndikumana. « Le secteur privé est l’emploi, la taxe pour le gouvernement, la production des biens et des services, mais avons-nous cette conscience ? », se demande-t-il ?
Le président de PARCEM déplore que le Burundi se positionne toujours dans les trois derniers pays pauvres du monde. Selon Faustin Ndikumana, que ce soit pour les investissements directs étrangers ou les investissements internes, le pays est à un niveau très bas.
Au niveau macroéconomique, Faustin Ndikumana note que la politique monétaire et fiscale n’est pas favorable aux opérateurs économiques burundais. Il précise que les devises font défaut aux investisseurs. En plus, selon lui, les opérateurs économiques ne parviennent pas à obtenir facilement des crédits. « Des fois, on est obligé de payer l’impôt sans qu’on puisse vendre ses produits ». Et d’insister, si tu débutes une affaire, l’administration te court derrière juste au début.
Le secteur privé fait aussi face au déficit énergétique. Selon lui, l’énergie n’est pas suffisante pour faire des exploitations économiques de grande envergure. Il regrette d’ailleurs que 10 ans viennent de passer sans que les barrages en construction soient terminés. Il dénonce les malversations qui ont émaillé la construction du barrage de Mpanda. L’insuffisance ou le mauvais état des infrastructures ne favorise pas l’environnement. Il déplore que 10 ans viennent de passer sans que le marché central de Bujumbura soit reconstruit.
La politisation du secteur privé, un autre défi
La politisation du secteur privé est aussi un autre défi auquel font face les acteurs économiques burundais, selon Faustin Ndikumana. Le favoritisme se remarque dans le traitement des dossiers. Le président de PARCEM donne l’exemple des coopératives. Certaines d’entre elles sont souvent subventionnées alors que d’autres ne le sont pas. »
La concurrence déloyale, l’absence de transparence dans l’octroi des exonérations et dans la passation des marchés publics, la corruption sont aussi des maux qui hantent le secteur privé.
Des mesures importantes doivent être prises
Le président de la PARCEM demande au gouvernement de prendre des mesures importantes pour inverser la tendance. Il faut aussi un changement de mentalités. Selon lui, l’administration, la justice et la police doivent être conscientes de l’importance du secteur privé dans le développement. « S’il n’y a pas la conscience de ces dernières dans la promotion du secteur privé, le pays ne décolérera pas ».
La campagne « Jijuka Duhindure Uburundi » qui vient de commencer vise l’amélioration des affaires au Burundi. Dans le cadre de cette campagne, une étude sur l’état des lieux de l’environnement des affaires au Burundi est en cours d’exécution sur le plan formel et informel. Des ateliers de sensibilisation à tous les niveaux des intervenants du secteur privé seront organisés. Un forum citoyen en faveur de la promotion du secteur privé sera mis en place.
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