Entrepreneuriat

Parcours d’une couturière autodidacte

Le mois de mars aura été marqué par la femme dans toute sa splendeur. Smart, société de télécommunication, a aussi mis à la disposition des femmes innovantes en entrepreneuriat des prix pour les soutenir. Burundi Eco est parti à la rencontre d’une des lauréates, gagnante du troisième prix

Floriane Nkurunziza : « Je m’achetais des tissus à partir desquels je parvenais à confectionner les habits pour enfants. Maintenant, je peux coudre divers articles comme les moustiquaires pour bébés, des bavettes, des chapeaux, des flanelles en pyjama… »

Elle s’appelle Floriane Nkurunziza, 26 ans, mariée et mère de 2 enfants. « Passionnée par la couture depuis mon enfance, je faisais des croquis et des dessins des barbies habillées en robe dans mes cahiers et cela depuis mes 10 ans. » affirme-t-elle.

Certes, se lancer dans la couture même quand c’est une affaire de passion demande une aide et une compréhension des parents surtout à bas âge comme dans le cas de Mme Nkurunziza. « Mes parents insistaient pour que je puisse abandonner car ils trouvaient toujours des croquis dans mes cahiers. Ce qui a un peu créé une mésentente et une incompréhension, mais j’ai gardé le courage de continuer mes inventions », raconte Mme Nkurunziza.

Arrivée en 10ème année, elle prend le courage de dire ouvertement à ses parents qu’elle ne veut pas continuer avec les études.  A 16 ans, il était difficile de se lancer et encore plus de devenir une grande couturière comme elle le voulait. Malgré qu’elle avait cet engouement de faire la couture, elle ne savait rien de la manière dont elle allait vraiment y arriver vu que tout ce qu’elle faisait sortait de son autodidactie. «Aussi mes amis ne me croyaient pas car avec cette tendance de considérer la couture comme un métier des gens au bord de la rue, j’ai eu du mal à construire la base de ma passion», avoue Mme Nkurunziza. Elle a pu quand même terminer ses études en Tourisme et Management au Rwanda, mais le souci de trouver un emploi à temps plein la pousse encore une fois à approfondir son désir de se lancer dans la couture. Chose étonnante, ses parents qui étaient auparavant farouches pour ne pas trop penser à la couture prennent la décision de l’encourager pour embrasser sa passion.

Des encouragements pour ses débuts timorés

Face à toutes ces entraves, elle n’a pas baissé les bras, elle a continué avec ses dessins et croquis d’habits pour enfants et le moment venu elle décida de concrétiser sa passion. « D’abord je commençais à démonter les habits pour voir la manière dont ils sont cousus ou dont ils sont coupés, ensuite les recoudre à l’aide de mon aiguille et de mon fil. Chaque fois, je voyais que je m’en sortais bien et c’est ce qui m’a un peu motivé à continuer », raconte-t-elle.

En 2015, Mme Nkurunziza reçoit deux machines à coudre comme cadeau de la part de ses parents. Ne sachant même pas comment les monter, elle a dû faire recours à l’internet. « J’ai cherché sur YouTube des tutoriels sur le montage des machines à coudre, cela m’a pris une semaine et petit à petit je commençais à apprendre comment utiliser la mienne. Mes parents voulaient que je cherche un professeur pour m’initier mais comme j’avais ce désir d’apprendre par moi-même, j’ai dit que je vais y arriver en solo », confie Mme Nkurunziza. Elle ajoute qu’à chaque fois qu’elle réalisait une étape, elle trouvait que la couture c’est vraiment sa place, là où elle veut vraiment être. Elle précise aussi que les premiers tissus qu’elle a commencé à utiliser sont venus de la Hollande, un cadeau de la part de sa tante et qui lui a permis de confectionner les premiers habits.

Ses premières réalisations couronnées de succès

« La première chose que j’ai réalisée est une housse pour coussin. Ce jour-là, mon mari ne m’a pas cru puisque lui-même la trouvait bien faite », se rappelle Mme Nkurunziza.

De là, avec la naissance de son premier enfant, les habits se faisant de plus en plus cher et n’ayant pas de boulot pour s’en procurer à la hauteur du besoin, Mme Nkurunziza se lance dans la confection des habits pour enfants. « Je m’achetais des tissus à bas prix et avec ma machine à coudre je parvenais à confectionner les habits pour enfants à partir de mes vieux croquis et dessins. Aussi, je pouvais coudre divers articles comme les moustiquaires pour bébés, des bavettes, des chapeaux, des flanelles en pyjama… Chaque fois que je partageais les photos de mes réalisations sur les réseaux sociaux et que mes amis les partageaient à leur tour, les gens se régalaient et me contactaient pour que je fasse des modèles pour leurs enfants. Je crois que c’est là où j’ai vraiment cru en mes potentialités », affirme-t-elle.

De la création de son atelier suite à l’afflux de la demande

Les produits de Mme Nkurunziza commencent à intéresser le public et il n’est pas facile de gérer une clientèle à la fois impressionnée et exigeante. Certes, les habits qu’elle faisait étaient moins chers que ceux importés, ensuite elle mettait une petite touche avec des tissus locaux spécialement de l’Afritextile, ce qui amenait les parents des enfants à préférer cette particularité de chez Mia’s Collection, le nom de son atelier.

Smart Woman’s Month Award, un coup de pouce pour ses projets

Très reconnaissante envers Smart pour son idée de mettre en place des prix pour les projets des femmes,Mme Nkurunziza avait dans ses projets à venir l’achat de deux nouvelles machines à coudre. « Le prix est tombé à point nommé pour moi. Avec mon désir de former des stagiaires qui veulent se lancer dans la couture, je pourrai enfin m’offrir des machines supplémentaires pour eux et ainsi permettre aux autres jeunes de vivre leurs rêves à travers mon atelier », conclut Mme Nkurunziza.

Rappelons que l’atelier Mia’s Collection s’est récemment associé à une autre partenaire qui confectionnent des accessoires pour adultes afin de joindre l’utile à l’agréable.

A propos de l'auteur

Bonaparte Sengabo.

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