Il s’observe une pénurie des produits de la Brarudi dans les quartiers de la municipalité de Bujumbura. En effet, une spéculation sur les prix de ces produits s’ensuit. Les amateurs de la sainte mousse s’en inquiètent. Le ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme demande aux consommateurs des boissons de la Brarudi de refuser de s’en procurer à des prix qui ne sont pas conformes aux tarifs officiels
Depuis la fin de l’année 2019 jusqu’aujourd’hui, il s’observe une pénurie des produits Brarudi dans les quartiers de la municipalité de Bujumbura. Parmi ces derniers, certains ont déjà disparu des rayons des boutiques et des cabarets. Ce sont entre autres les Fanta Coca Cola, Tonic et Orange. Par conséquent, il en résulte une hausse illicite des prix de ces produits par les commerçants.
Dans une visite effectuée par un reporter de Burundi Eco lundi le 20 janvier 2020 dans les quartiers de Mutakura, Cibitoke, Ngagara, Carama, Kinama et Kamenge de la commune Ntahangwa, il a été constaté que les boissons de la Brarudi n’ont pas de prix fixes. Leurs prix varient d’un cabaret à l’autre.
Certains grossistes des produits de la Brarudi pointés du doigt
Les tenanciers des cabarets qui se sont entretenus avec Burundi Eco indiquent qu’il n’est pas actuellement facile de s’approvisionner en produits de la Brarudi. «Tantôt les grossistes nous disent qu’il n’y en a pas, tantôt ils posent des conditionnalités. Certains grossistes nous obligent d’acheter les boissons Royal ou Viva alors que nous n’en avons pas besoin», précisent-ils. En cas de refus, ces derniers sont sommés de s’approvisionner à des prix exorbitants. A titre d’exemple, un commerçant rencontré au quartier Mutakura indique qu’il achète un casier de primus 72 cl à 18 000 FBu au lieu de 16 500 FBu. Un casier de primus 50 cl se vend à 20 000 FBu au lieu de 18 600 FBu. Celui du Fanta s’achète tantôt à 17 000 FBu ou 19 000 FBu. Un casier d’amstel 65 cl s’achète à 21 600 FBu au lieu de 19 600 FBu quand celui d’amstel 50 cl coûte 26 000 FBu au lieu de 25 400 FBu.

Les consommateurs lancent un cri d’alarme du fait que la spéculation criante sur les produits de la Brarudi est devenue monnaie courante
Face à cette situation, les consommateurs lancent un cri d’alarme du fait que la spéculation criante sur les produits de la Brarudi est devenue monnaie courante. Michel Mbonimpa rencontré au quartier Ngagara IX fait savoir que cette pratique est devenue monnaie courante chez les commerçants. Néanmoins, ce qui l’inquiète est que ces derniers s’arrogent le droit de revoir à la hausse les prix de ces produits au vu et au su des administratifs et des agents de la Brarudi. Selon lui, les amateurs de la sainte mousse ne savent pas à quel saint se vouer.
L’administrateur de la commune Ntahangwa indique qu’il va diligenter une enquête pour voir s’il y a des commerçants qui spéculent sur les prix des produits de la Brarudi dans la commune qu’il représente.
Le ministère du Commerce demande aux consommateurs de se défendre eux-mêmes
Jean Marie Niyokindi, ministre du Commerce, de l’industrie et du Tourisme lors de la présentation des réalisations du ministère du 1er trimestre 2019-2020 vendredi le 18 janvier 2020 reconnait la pénurie des produits de la Brarudi. Parmi les causes de cette situation, il cite les longues procédures pendant l’importation des matières premières dont la Brarudi a toujours besoin pour la fabrication des boissons. Et d’ajouter les vidanges qui ne sont pas souvent retournées à cette société ainsi que les accidents de la route qu’elle subit. Au sujet de la spéculation, Niyokindi révèle que ce n’est pas le ministère qu’il chapeaute qui a avalisé la hausse des prix des boissons de la Brarudi. Ce n’est pas non plus la Brarudi. Ce sont les commerçants eux-mêmes qui s’arrogent le droit de les revoir à la hausse. Nonobstant, Niyokindi ne comprend pas pourquoi les consommateurs acceptent d’acheter les boissons à d’autres prix que ceux qui sont fixés conventionnellement. Il leur demande de refuser ces prix dans l’optique de défendre leurs droits.
Concernant les origines de la pénurie des produits de la Brarudi, les responsables de cette société se gardent de tout commentaire. Pourtant, notre source sous couvert d’anonymat qui travaille à cette société fait remarquer que la pénurie de ces produits est liée au manque de devises suffisantes pour importer les matières premières.
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