Locaux non adéquat pour accueillir les patients, le nombre élevé des patients, le nombre élevé des patients qui s’évadent…tels sont les uns des éléments qui bloquent la performance de l’hôpital de Cibitoke et celui de Muramvya. Cela ressort de l’audit de performance effectué du 29 août au 16 septembre 2022
L’hôpital de Cibitoke manque de locaux adéquats pour accueillir un nombre élevé de patients.
Selon le rapport de l’audit de performance de la Cour des comptes, les services disponibles à l’hôpital de Cibitoke sont : les urgences et l’accueil, le laboratoire, la pharmacie, la pédiatrie et le Service de Supplémentation Thérapeutique (SST), la chirurgie , le bloc opératoire, la maternité, la néonatologie, la Consultation Prénatale (CPN) et Planification familiale (PF), la prise en charge des Personnes vivant avec Virus de l’Immunodéficience Humaine (PVVIH), la radiologie, le recouvrement, l’administration et la gestion, le système d’informations sanitaires, le service social , les services généraux (hygiène, médecine interne).
Les centres de santé de Rugombo, Murambi, Ruhagarika, Ndava, Nyamitanga, Kaburantwa, Cibitoke, Buganda (adventiste), Kiramira, Rukana et Rusororo réfèrent les patients à l’hôpital de Cibitoke.
Ce dernier dispose six médecins généralistes à temps plein, quatre-vingt-dix infirmiers, un sage-femme, vingt-six personnel d’appui…Cela pour une population couverte par le district de santé estimée à 265 019 habitants.
« L’hôpital de Cibitoke compte 226 lits, 226 matelas et 3 véhicules. Pour l’exercice budgétaire 2021-2022, les recettes de l’hôpital s’élevaient à 1 126 477 490 FBu et les dépenses s’élevaient à 965 543 871 FBu », lit-on dans le rapport.
Les patients en souffrance
Pour la Cour des comptes, l’espace d’accueil du service des urgences à l’hôpital de Cibitoke est exigu. Cela est dû au manque de locaux adéquats pour accueillir un nombre élevé des patients. Ce qui impacte négativement la qualité de l’accueil des patients. Certains d’entre eux sont soignés au dehors dans la barza du service des urgences.
D’après la Cour des comptes, certains dossiers électroniques des patients sont incomplets. Cela est due à la méconnaissance de l’utilisation du logiciel « open clinic » et à la rupture du courant électrique. Ce qui met en cause l’enregistrement des données en temps réel.
Par ailleurs, deux services n’utilisent pas le logiciel « open clinic », à savoir : le service de prise en charge du VIH/Sida et celui du centre intégré.
Le rapport stipule que le nombre de patients en hospitalisation dépasse le nombre de lits disponibles pour les exercices 2020 et 2021. Ce qui fait que l’occupation des lits a été de 96,80% en 2018, 96% en 2019, 101,1% en 2020 et 103% en 2021.
« L’hôpital n’est pas à mesure de prendre en charge tous les patients en hospitalisation comme en témoigne le taux de référence des patients. Celui-ci était de 2,4% en 2018 et en 2019, 2,60% en 2020 », indique le rapport de la Cour des comptes.
L’hôpital de Cibitoke, signale toujours le rapport, connait un nombre important de patients hospitalisés qui s’évadent sans avoir régularisé la facture. Le taux d’évasion pour le mois de mai 2022 est de 2,4%, soit 23 patients sur 939 patients hospitalisés, 3,04%, soit 29 patients sur 952 patients hospitalisés pour le mois de juin 2022, 2,26 %, soit 12 patients sur 529 patients hospitalisés pour le mois de juillet 2022.
La plupart des patients s’évadent alors qu’ils ne sont pas encore guéris. De plus, certains peuvent être porteurs des maladies contagieuses et le recouvrement en souffre.
Ce qui est déplorable c’est que les dispositifs de contrôle des patients hospitalisés pour éviter les cas d’évasion ne sont pas suffisants.
L’hôpital de Muramvya dans la cadence
Le rapport de la Cour des comptes sur l’hôpital de Muramvya indique qu’en 2022, les médecins généralistes sous statut étaient au nombre de 5.
Le rapport fait remarquer que l’hôpital a 1 médecin généraliste sous contrat ,47 infirmiers, 2 sages-femmes, 5 laborantins, 2 radiologues, 1 anesthésiste, 1 agent SIS ,14 agents de recouvrement/facturation, 4 percepteurs, 48 travailleurs, 3 agents de la comptabilité, 1 dentiste, 4 aides-soignantes, 3 chauffeurs et 26 agents appelés « autres ».
Cela pour une population desservie par l’hôpital de Muramvya estimée à 205 371 habitants.
« La capacité d’accueil des patients en hospitalisation n’est pas suffisante. Dans le service de médecine interne, faute d’espace, six patients se partageaient trois lits », précise le rapport avant d’indiquer que cela était ainsi alors que la période de la mission ne correspondait pas à une période de recrudescence des maladies.
En 2021, de janvier à juin, les patients étaient au nombre de 3175. Parmi ceux-ci, 189 se sont évadés.
La gestion budgétaire inquiète
Se référant sur le rapport financier de juillet à juin 2021/2022, la cour des comptes a notifié que les recettes collectées s’élevaient à 782 003 124 FBu par rapport aux prévisions de 1 057 712 345 FBu, soit un taux de réalisation de 74%. Elle signale qu’il existe des recettes dont la réalisation est nulle.
« La cause principale de la non collecte des recettes est le manque de diligence de l’hôpital », avise le rapport de la Cour des comptes.
Il fait savoir que la cause principale des dépassements et des faibles taux d’exécution des dépenses est l’absence de la révision budgétaire face à des prévisions irréalistes.
La Cour des comptes a dévoilé enfin que le taux de recouvrement des créances est faible. Au 30 juin de l’exercice 2021/2022, les créances de l’hôpital de district de Muramvya recouvrées représentaient un montant de 752 817 857 FBu sur 1 608 635 325 FBu des créances totales, soit un taux de recouvrement de 46,8 %.
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