Agriculture

Pesticides, un couteau à double tranchants

Malgré leur efficacité dans la protection des plantes, les pesticides sont composés des substances chimiques dangereuses, nuisibles à la santé humaine et à l’environnement. Selon Adrien Sibomana, président de BOAM (Burundi Organic Agricultural Movement), les agriculteurs devraient plutôt opter pour l’agriculture biologique qui est sans danger pour la santé et l’environnement

Selon l’OMS, l’intoxication par les pesticides, les fongicides et les herbicides cause environ 250.000 décès par an. Les pesticides sont composés des substances chimiques nuisant à la santé humaine et à l’environnement.

Impact sanitaire

Comme le précise Adrien Sibomana, les pesticides de synthèse ne sont pas acceptés en agriculture biologiques. Ils présentent d’énormes risques sanitaires (accidents mortels, infirmités, cancers, maladies auto-immunes comme les maladies de Parkinson et d’Alzheimer, PE, etc). Les pesticides peuvent avoir de graves conséquences sur l’organisme, comme provoquer l’infertilité masculine, les cancers, mais aussi atteindre gravement les fœtus. Les pesticides peuvent en effet provoquer des avortements spontanés ou de graves malformations fœtales.

Les pesticides peuvent avoir de graves conséquences sur l’organisme comme provoquer l’infertilité masculine, les cancers, mais aussi atteindre gravement les fœtus.

Risques pour l’environnement

Pour Sibomana, les pesticides sont responsables de l’émission des gaz à effet de serre, de la pollution de l’air, de l’eau et de la terre (destruction des microorganismes dans le sol), tuent les insectes comme les abeilles, etc. En plus de tuer l’espèce visée, ils peuvent aussi très bien contaminer et tuer les autres acteurs de la chaîne alimentaire.

Avis aux consommateurs

Le délai qui doit s’écouler entre le dernier traitement et la récolte doit être strictement observé de manière à ce que le niveau de résidus ne dépasse pas les limites acceptables. « Vous trouverez au marché des tomates avec des traces de pesticides sur la peau de la tomate. Ces pesticides percent même la peau de la tomate. Malheureusement, le consommateur ne s’en soucie pas », se désole M. Sibomana. Le problème de ce genre de pesticide est que le lavage n’enlève pas complètement ces pesticides. Il appelle les consommateurs à faire attention à ce qu’ils consomment, surtout de ne pas acheter des fruits ou légumes ayant des traces de pesticides.

Motivation de l’utilisation des bio-pesticides

Les engrais verts sont une bonne alternative aux engrais chimiques mais également aux pesticides. En plus d’enrichir le sol, ils peuvent éliminer d’autres herbes par étouffement par exemple et éliminer certains parasites du sol.  Ces techniques reposent sur l’utilisation des mécanismes naturels.

Les produits de biocontrôle peuvent être des macro-organismes vivants tels que des insectes (coccinelles contre pucerons), des acariens, des nématodes (petit vers pouvant parasiter les insectes), etc. On peut également trouver des micro-organismes tels que des champignons ou des bactéries, des médiateurs chimiques (phéromones et kéromones). Enfin, les substances naturelles telles que le purin d’ortie, les acides aminés d’origine animale et l’argile ont également fait leurs preuves et montré leur efficacité.

Les méthodes mécaniques sont pour certaines très simples à mettre en œuvre et pour autant très efficace. L’utilisation des filets ou des voiles sur les cultures limite voire rend impossible l’accès aux cultures pour certains insectes nuisibles. Le paillage et le désherbage mécanique du sol avec des outils très performants permet d’éviter l’utilisation de désherbants chimiques.

Les défis

Parfois, par manque d’informations sur les solutions existantes, souvent par peur de perdre en rentabilité ou encore par pression de la grande distribution qui préfère la quantité à la qualité, la plupart des producteurs utilisent les pesticides de façon incontrôlée.

Un autre défi, comme le signale monsieur M. Sibomana, est relatif au mode d’emploi et à la nature du pesticide qui sont souvent mentionnés sur les étiquettes et les emballages. Malheureusement, peu sont les Burundais qui se donnent la peine de lire les étiquettes avant usage de ces pesticides. Etant donné que la plupart des agriculteurs savent à peine lire et écrire.

Le système d’homologation des pesticides institué au Burundi permet de limiter l’importation des pesticides dangereux bien qu’il y ait des pesticides introduits clandestinement. Aujourd’hui, il est important que des stratégies soient mises en place afin d’inciter et d’aider les agriculteurs à utiliser des solutions alternatives.

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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