Commerce

Le poisson, une denrée rare au marché de Ngozi

Le marché de Ngozi connait une pénurie criante de produits halieutiques. Les échoppes réservées à la commercialisation du poisson sont presque vides. Le mot poissonnerie ne figure nulle part.  Par conséquent, les habitants se rabattent sur la viande en l’absence de poissons

Il est mercredi le 13 janvier 2021. À 8 h, nous débarquons au marché de Ngozi. Le marché est déjà ouvert. Les clients affluent vers ce marché en abondance. Il est très convoité par ailleurs. Nous sommes à l’heure du Covid-19 au Burundi.  Le ministère en charge de la santé publique vient d’annoncer plus de 100 nouveaux cas testés positifs au coronavirus. On doit respecter les mesures barrières. Certaines personnes portent des masques, d’autres non. Aux deux entrées principales du marché de Ngozi, les gens se pressent pour se laver les mains. Toutes les personnes d’ailleurs. Un agent de sécurité à chaque entrée est là pour surveiller le respect des mesures barrières. Mais dans quelles conditions se lavent-ils? Un seau d’eau et un flacon contenant de la poudre à laver (Omo bleu) mélangé avec de l’eau sont à chacune des deux entrées principales de ce marché.

Le business du poisson, une affaire des « connaisseurs » !

A l’intérieur du marché s’observent des marchandises de toutes sortes. Des habits, des chaussures, des produits alimentaires et j’en passe. Pour les places réservées aux poissons, les stands vides. Aucun poisson (Mukeke). Ni ceux du lac Tanganyika, ni ceux des lacs du nord (Cohoha, Rweru, Rwihinda, Kanzigiri). Les étagères sont quasi-désertes. Selon certains commerçants, les poissons sont disponibles dans les heures avancées vers la mi-journée, mais pas en grande quantité.

Le commerce du poisson est un secteur encore vierge dans la ville de Ngozi. Les investissements peuvent être orientés dans le transport, le commerce ou encore dans la préparation des recettes à base de poisson.

Pour le petit poisson Ndagala, une seule femme en dispose. Ce sont des fretins du lac Tanganyika. Elles sont de bonne qualité, informe-t-elle. L’achat des Ndagalas est une affaire des « connaisseurs » : ceux qui proviennent de la région de l’Imbo. « Seuls les gens qui les connaissent viennent s’en procurer». Elle est informe qu’un kilo de Ndagalas s’achète actuellement à 26 000 FBu. C’est la première qualité, se réjouit-elle. Elle fait savoir que les  prix varient selon la loi de l’offre et de la demande.

Les prix restent volatiles

« Parfois le kilo de Ndagala peut chuter jusqu’ à 20 mille ou 18 mille FBu ou même moins. Cela dépend de l’offre. Pendant la saison sèche, la production des poissons est abondante et du coup les prix chutent vertigineusement ».  Le marché de Ngozi est le seul endroit où on peut trouver le poisson frais dans toute la ville de Ngozi, selon les gens interrogés. Les poissons arrivent en début d’après-midi de Kirundo ou les tilapias dits Thomson importés de la Chine ou de la Tanzanie, apprend-on d’une source sur place.

Dans certains restaurants et hôtels, les poissons des lacs du nord sont disponibles. Au resto-bar Sangwe, un plat de Coché- poisson en provenance de la province Kirundo accompagné s’achète à 15 mille FBu.

La consommation de la viande, une alternative ?

A la place où on vend de la viande, à 8 h aucun morceau n’est visible. Le boucher révèle que les carcasses seront sur les étals vers 10h. L’abattoir se trouve au quartier Kinyami II. La boucherie du marché fait face à de nombreux défis. Pas d’eau propre. Les robinets sont à sec depuis plus d’une année. De plus, le système de refroidissement est défectueux. Les congélateurs sont complètement à l’arrêt. Les bouchers doivent conserver les invendus chez les particuliers.

Le prix de la viande est abordable au marché de Ngozi. D’après les informations recueillies sur place, un steak s’achète à 8 000 FBu le kilo. La viande dite Changachanga (viande avec os) s’achète à 6 500 FBu le kilo alors que la viande du cinquième quartier (les viscères) dit ubutumbutumbu se négocie  à 5000 FBu le kilo. Quant aux amateurs d’Isombe qui veulent préparer leurs recettes, ils achètent les os coccacés à un prix dérisoire de 2 500 FBu le kilo.

A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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