Commerce

Le pont Murago coupé : les conséquences se font sentir

Depuis samedi le 6 mars 2021, le trafic sur la RN9 est paralysé.  Cela fait suite au pont Murago qui a cédé. Traverser le pont devient alors un parcours de combattant. Les conséquences n’ont pas tardé à se faire sentir surtout étant donné que  la route aujourd’hui coupée relie la province de Bubanza et la mairie de Bujumbura

On est le lundi 15 janvier 2021 à 11h  quand  l’équipe de la rédaction de Burundi Eco arrive sur le pont de la rivière Murago sur  la RN9 en zone Rubirizi, commune Mutimbuzi. Il relie la capitale économique et la province de Bubanza. Avant d’arriver sur le pont, un parking  de bus, de motos et de taxis-vélos t’accueille. En peu plus en avant, la route est barricadée et les militaires montent la garde.

Les berges se sont affaissées. Il en est de même pour  les murs de soutènement tant en amont qu’en aval. Des blocs de béton se détachent. Le passage sur le pont est impossible. Pour traverser le seul moyen est de piétiner dans la rivière.

A l’origine du désastre, des pluies diluviennes

Les habitants rencontrés sur les lieux expliquent que le pont a cédé suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur la localité. A première  vue à part le pont, on peut constater que les eaux qui ont été à l’origine de la coupure de ce pont avaient une forte pression. Une partie des champs de palmiers à huile a été emportée et on peut apercevoir des troncs de palmiers au milieu de la rivière. Selon d’autres interlocuteurs rencontrés sur les lieux, les alluvions sédimentaires et les tiges des palmiers à huile qui jonchent cette rivière sont à l’origine des crues depuis longtemps.

Toutefois, les passagers rencontrés là-bas se disent  que le pont  donné des signaux  d’alerte depuis longtemps. « Ce pont a affiché des fissures, depuis bientôt quelques années, mais sans réaction parce les infrastructures de  l’Etat sont toujours négligés par les concernés », se lamente un passant.

Les prix de certains produits ont grimpé considérablement dans les localités de Muzinda et Musenyi suite au problème de transport des marchandises en province de la capitale économique.

Les prix des produits grimpent

Les conséquences de cette situation n’ont pas tardé.  Depuis la coupure du pont, aucun véhicule n’y passe. Les passagers qui veulent traverser la rivière doivent patauger dans la rivière et faire recours à des porteurs. Les autres préfèrent faire des détours en passant par Gihanga.

Des  moyens de transport en commun (bus, moto et taxi vélo…), et des marchandises sont bloqués de part et d’autre. Deux parkings  se sont improvisés des deux côtés du pont barricadé. Les prix du transport ont été revus à la hausse. Auparavant, le prix du transport entre le centre urbain de  Musenyi et la capitale économique était à 1 500 FBu tandis qu’aujourd’hui il est à 2 500 FBu sans ajouter le prix de la traversée la rivière avec des passeurs. Et pour ceux qui contournent vers Gihanga, le prix a presque triplé.

Ce n’est pas tout. Les prix de certains produits ont grimpé. Par exemple, les prix des produits Brarudi ont augmenté d’au moins 200 FBu dans les centres urbains de Musenyi et Muzinda. D’autres produits comme la pomme de terre qui venaient de Bujumbura-mairie se raréfient davantage dans ces localités.

A quelque chose malheur est bon !

Vu qu’aucun véhicule ne passe plus sur ce pont, pour transporter les marchandises et autres bagages, le métier de porteur s’est improvisé. Anicet est un jeune porteur qu’on a rencontré sur les lieux. Il explique que pour chaque bagage qui dépasse 100 kgs, il gagne 1000 FBu et que celui qui est inférieur à 100 kgs, il gagne 500 FBu. Outre les bagages, il y a des motos qui traversent le pont en passant par la rivière et les passeurs demandent 2000 FBu pour un simple moto et 1000 FBu pour un vélo moto « Jehokuki ». Cependant,  ils se plaignent comme quoi, leur revenu a diminué depuis que les militaires ont autorisé les piétons à traverser le pont sur un petit passage qui n’a pas totalement cédé, mais qui peut s’effondrer à tout moment. « Avant, on gagnait plus puisqu’on faisait passer les personnes également. Mais aujourd’hui, les piétons préfèrent courir le risque de passer sur la petite partie qui ne s’est pas effondré  totalement », indique-t-il.

A part les passeurs, de petites activités de restauration dont  la plupart occupées par des femmes se sont installés là-bas, notamment la grillade des brochettes et un petit cabaret. Un militaire qui garde les lieux a expliqué à l’équipe de Burundi Eco que cela date de la présence de deux parkings des deux côtés du pont.

La province de Bubanza est reputée par sa capacité de produire une grande quantité de riz et d’huile de palme essentiellement consommée dans la capitale économique. Egalement, la population de Bubanza s’approvisionne en biens de première nécessité dans la mairie de Bujumbura. Si rien n’est fait dans l’immédiat, la situation risque de s’aggraver.

A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

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