Les prix de certains produits alimentaires les plus consommés dans les ménages sont en hausse même si c’est le moment de la récolte. Et de découvrir dans ce numéro les raisons de cette situation
Dans une descente effectuée par le reporter de Burundi Eco lundi le 1er septembre 2019 dans certains quartiers de la municipalité de Bujumbura, il s’observe une hausse de certains produits alimentaires. Les plus illustratifs sont les graines de maïs, le riz, les haricots…etc. Pendant cette période, les consommateurs font savoir que ces produits devraient être disponibles en quantité suffisante. Néanmoins, ils viennent actuellement à compte-gouttes. Selon Claude Nkurunziza, commerçant rencontré dans la zone Cibitoke, les agriculteurs n’ont pas la liberté de vendre leur production.
Nkurunziza fait savoir que ses fournisseurs lui disent que l’Etat a mis en place une mesure protectionniste dans le but d’empêcher les agriculteurs d’écouler toute leur production sur le marché et surtout dans les pays voisins. De plus, Richard Ciza, commerçant des produits alimentaires rencontré à la zone Ngagara indique que les pays voisins ont du mal à amener leurs produits au Burundi.
De surcroît, Albert Kantabaze, boutiquier au quartier Mutakura explique que les Ongs comme le PAM ne sont pas autorisées à s’approvisionner dans les pays voisins. Elles achètent les produits locaux pour venir en aide aux sinistrés ou aux élèves par le biais des cantines scolaires. Selon lui, il n’est pas aujourd’hui facile de s’approvisionner en produits alimentaires sur le marché. Les fournisseurs font savoir qu’ils ont du mal à écouler les denrées alimentaires dans la ville de Bujumbura. On veut que la production agricole reste dans les provinces d’origine. Cette situation est surtout observée dans les provinces du Nord comme Kirundo et Muyinga.
Qu’en est-il des conséquences ?
Les conséquences de cette mesure protectionniste sont énormes, affirment ces commerçants. La production locale n’est plus à mesure de satisfaire le marché local. L’offre est inférieure à la demande. D’où la revue à la hausse des prix de ces produits. Cette situation inquiète les consommateurs. Le prix des graines de maïs est passé de 600 FBu par kg à 1000 FBu par kg, soit une augmentation de 400 FBu à partir du mois de mai au mois de septembre 2019. Celui des haricots (jaunes) est actuellement de 1800 FBu par kg. Les haricots (Kirundo) s’achètent à 1 100 FBu par kilo et Kinure à 1400 FBu par kg. « Au moment où nous sommes pendant la récolte des haricots, c’est incompréhensible que les haricots Kirundo dépassent un prix de plus de 1000 FBu», se lamentent les consommateurs. Pendant cette période, les consommateurs des haricots devraient exulter. Auparavant, le prix des haricots connaissait une baisse considérable au cours des mois de juillet, d’août et de septembre.
Selon l’économiste Prosper Niyoboke, il y a des gens qui n’ont pas l’habitude de conserver la récolte. Ils ont tendance à mettre toute la récolte sur le marché. La conséquence est fâcheuse. La famine les guette souvent. Selon lui, ces gens doivent avoir de bons pères qui mettent en place des mesures urgentes pour protéger leur récolte.
Evolution des prix des denrées alimentaires
Produits alimentaires |
Prix par kg en FBu (mai) |
Prix par kg en FBu (début septembre) |
Oignons rouges |
1.800 |
2 200 |
Oignons blancs |
1.600 |
1.800 |
Haricot jaune |
1.800 |
1.800 |
Haricot dit Kirundo |
1.100 |
1.100 |
Haricot dit Kinure |
1.300 |
1.400 |
Pomme de terre Kijumbu |
750 |
800 |
Pomme de terre Victoria |
800 |
900 |
Farine de maïs (kirundi) |
900 |
1.400 |
Farine de maïs (isembe) |
1300 |
1.800 |
Farine de manioc (ikivunde) |
900 |
1200 |
Farine de manioc (inyange) |
700 |
600 |
Riz Zambien |
1 600 |
1.800 |
Riz Tanzanien |
2 500 |
2.500 |
Riz Buryohe |
1.800 |
2000 |
Ndagala (1kg) |
35.000 |
16 000 |
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