Gouvernance

Pourquoi les parlementaires proposent souvent le limogeage des fonctionnaires défaillants ?

Dans la plupart des cas, les fonctionnaires défaillants ne sont pas sanctionnés au bon moment avant qu’il ne soit trop tard. Il revient aux deux chambres du Parlement, voire au président de la République de hausser la voix pour les sanctionner. Or, cela ne devrait pas arriver là toujours.

Les parlementaires plaident souvent pour le limogeage des fonctionnaires défaillants.

 

Dans ces derniers jours, les parlementaires se lamentent à propos de la défaillance ou de l’incompétence de certains fonctionnaires de l’Etat. Le cas le plus récent remonte du 28 décembre 2023. Le président de l’Assemblée Nationale, Gélase Daniel Ndabirabe, en plein session parlementaire, s’en est pris au directeur administratif et financier (DAF) de la Regideso pour avoir géré inefficacement le carburant. « Tout le monde se plaint contre le (DAF) de la Regideso à cause de sa gestion opaque du carburant », s’indigne M. Ndabirabe. Il se demande pourquoi ce fonctionnaire travaille pour le bien de certaines personnes au lieu de servir tout le monde. Il affirme que même dans le cabinet de l’Assemblée Nationale, certaines activités ne se déroulent pas bien parce qu’il n’y a pas assez de carburant. Selon M. Ndabirabe, le chef de l’Etat lui-même a annoncé qu’il allait essayer de trouver le carburant. Mais, malheureusement, le peu de carburant disponible est géré de façon opaque. Paradoxalement, ce parlementaire se demande pourquoi le directeur général de la Regideso, Dr. Ir. Major Jean Albert Manigomba, n’a pas pu dénoncer cet état de fait. A la limite, il devait demander au ministre de tutelle de limoger le DAF.

« Il s’agit de respecter les institutions. Pour cela, nous les députés, nous n’avons plus confiance en le DAF de la Regideso », a déclaré le président de l’Assemblée Nationale. Il a ajouté que l’Assemblée ne veut plus de ce DAF, non plus de le voir dans la circulation, même pas dans un moindre ministère pour occuper un poste quelconque, jamais. M. Ndabirabe a demandé aux instances habilitées de prendre des mesures nécessaires contre le DAF en question.

Ces lamentations des parlementaires figurent parmi tant d’autres où les membres de deux chambres du parlement s’en prennent à certains fonctionnaires de l’Etat jusqu’à ce qu’ils demandent leur destitution. Un autre exemple a eu lieu le 16 août 2023. Ce jour-là, Emmanuel Sinzohagera, président du Sénat, a dit clairement au ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique qu’il risquait la destitution s’il ne parvenait pas à sanctionner les administratifs impliqués dans le détournement des biens publics. Ici, M. Sinzohagera faisait allusion à l’ancien administrateur de la commune Mukaza, Rénovat Sindayihebura suspecté d’avoir détourné 15 tonnes de sucre. En conséquence, cet administrateur a été éjecté de son fauteuil.

Le chef de l’Etat entre dans la cadence

A cela s’ajoutent les lamentations du chef de l’Etat qui traite de défaillants les fonctionnaires qui étaient à la tête de l’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction (OBUHA) et de l’Agence Routière du Burundi (ARB). Le chef de l’Etat pointe du doigt les lacunes dans l’exécution des travaux publics. Plus de 33 milliards de FBu gisaient sur leurs comptes sans pour autant qu’ils soient dépensés dans les travaux d’intérêt public. Probablement que ces fonds ne servent à rien. En conséquence, ces fonctionnaires ont été remplacés par le chef de l’Etat.

Ces exemples montrent à quel point les fonctionnaires défaillants ne sont pas sanctionnés au bon moment sans que les parlementaires, le Président de la République ou d’autres hauts cadres n’élèvent la voix. Or, certains analystes estiment que même les ministres de tutelle devraient anticiper pour que la situation n’en arrive pas là. Sinon, leur pouvoir serait limité.

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Gilbert Nkurunziza.

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