Commerce

Les prix des denrées alimentaires s’envolent sur les marchés

Ces derniers temps, la population est confrontée à une hausse sans précèdent des prix des produits de première nécessité. Les producteurs en profitent pour monter les enchères, mais les consommateurs risquent de pâtir de cette situation

Lorsque les prix des produits de première nécessité s’embrasent sur le marché, il n’est pas rare que tous les commerçants en profitent pour augmenter les prix de leurs produits, une hausse bien souvent opportuniste comme le dénoncent les acheteurs. Mais aujourd’hui, le phénomène prend une autre ampleur. Il concerne non pas un produit mais presque tous les produits.

Hausse des prix des denrées alimentaires : Les clients tirent la sonnette d’alarme.

Au marché dit « chez Sion », à quelques kilomètres du centre-ville de Bujumbura, les habitants vont au marché à la recherche des denrées alimentaires qui, depuis la fin du mois de février, ont connu une hausse significative des prix, que ce soit pour les légumes, les tomates, les haricots, ou même le riz.

Quelques denrées consommées à Bujumbura ne sont pas à la portée de la bourse du citoyen ordinaire. Agglomérés dans les modestes quartiers peuplés essentiellement de burundais à faible revenus, de nombreux habitants de la ville de Bujumbura, reconnaissent que la situation devient de plus en plus compliquée.

Les acheteurs n’ont pas d’autres choix

Une burundaise mère de quatre enfants que nous avons rencontré au marché dit « chez Sion », indique que s’approvisionner en denrées alimentaires devient un casse-tête quotidien : « tout est cher et il n’y a pas de liquidités. Les pommes de terre sont hors de prix.  On les vend à 1500FBu. Les clients tirent sonnette d’alarme. Véronique une cliente, s’étonne.  Il n’y a pas un mois le prix des pommes de terre étaient à 600 FBu le kilo.

Toutefois, nous les acheteurs, nous n’avons pas d’autres choix.  On accepte d’acheter les vivres à des prix exorbitants. Les conséquences se répercutent non seulement sur les acheteurs, mais aussi sur les vendeurs. Ils disent qu’ils n’ont pas de clients à cause de la pauvreté. Le prix au kg pour le riz tanzanien est de plus de 3000 FBu, un prix qui n’est pas à la portée du burundais moyen ». Il était à 2500 FBu par kg au mois de janvier et février.

Produit

prix en fbu /kg (janvier)

prix en fbu/ kg (fin mars)

haricot jaune

2.200

2.500

haricot kirundo

1.100

1.450

haricot kinure

1.400

1 .700

farine de manioc (ikivunde)

1.200

1.200

farine de maïs (isembe)

1.800

2.300

pomme de terre (kijumbu)

600

1500

pomme de terre (victoria)

900

800

Tomates

1.500

2.000

riz tanzanien (1erequalité)

2.500

3.500

riz zambien

1.800

2.300

oignons rouges

2.200

2400

oignons blancs

1.500

1.600

Banane

700

800

 

Cette autre burundaise qui habite à Kamenge estime que les prix ont augmenté exponentiellement.  Elle donne 3500 FBu pour acheter 1 kilo de riz tanzanien qui était 2500 FBu et 2 200 FBu pour acheter 1 kg de haricot jaune pour le repas du soir. Je loue une maison à 50000 francs burundais. Je crois que prochainement je vais retourner à l’intérieur du pays, à la maison familiale et là où je ne vais pas paierai de loyer, raconte-t-elle.

Presque tous les acheteurs et vendeurs affirment que les prix ont été exponentiellement revus à la hausse depuis le mois de février. Cette autre dame rencontrée à Nyakabiga, la trentaine, donne son interprétation de cette hausse des prix : « les produits de première nécessité en provenance des pays étrangers ne sont pas importés pour le moment. Les frontières sont fermées les uns après les autres, suite à la pandémie du coronavirus qui sévit le monde actuellement. Et les marchés des denrées alimentaires s’envolent et ne retombent pas.

Le spectre de l’inflation plane quasiment sur toutes les provinces du pays

La situation est presque identique dans la plaine de l’Imbo que sur les hauteurs de Bujumbura rurale, mais aussi dans les autres provinces du pays. A Gitega, capitale politique du pays. Ernest Havyarimana, fonctionnaire dans la capitale politique affirme que ce phénomène de carence des produits de première nécessité comme le haricot date de longtemps. Il précise que comme les haricots sont semés au début la saison culturale B, c’est une des causes de ce manque de denrées alimentaires qui doivent nécessairement connaître une hausse des prix.  

A propos de l'auteur

Ferdinand Mbonihankuye.

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