Plus d’une année après la signature d’un contrat entre l’Union Européenne et l’Agence belge de développement (Enabel) et du mémorandum d’entente entre l’Autorité du Lac Tanganyika (ALT) et l’Agence belge de développement pour la réalisation du projet Lake Tanganyika Water Management (LATAWAMA), la mise en œuvre du projet commence à prendre forme malgré la pandémie de la Covid-19. Les détails dans ce numéro.
Dans une interview avec Gabriel Hakizimana, Directeur Régional de l’environnement à l’Autorité du Lac Tanganyika, il a été révélé que la pandémie de Covid-19 n’a pas facilité la mise en exécution du projet LATAWAMA. Néanmoins, quelques activités ont été réalisées. Selon lui, des visites de terrain ont été effectuées pour se rendre compte de tous les besoins nécessaires àsa mise en exécution. Le personnel et les équipements qu’il va utiliser ont été inventoriés et mis en place. Les laboratoires de contrôle de la qualité des eaux ont été visités. On a identifié les équipements dont ces laboratoires ont besoin. On a aussi commencé à développer une base de données de l’Autorité du Lac Tanganyika concernant la qualité des eaux du lac Tanganyika et sa biodiversité.

La station d’épuration de Buterere sera réhabilitée.
Selon toujours Hakizimana, on va bientôt passer à l’achat des équipements pour les laboratoires du Burundi, de la Tanzanie et de la République du Congo et pour la Zambie, les équipements seront commandés après une visite d’identification prévue pour ce mois de décembre 2020. De plus, on va aussi former les techniciens de ces laboratoires. Parmi ces laboratoires, deux sont au Burundi. Le 1er est au sein des Services Techniques Municipaux (SETEMU). Il se charge du contrôle de la qualité des eaux de la station d’épuration de Buterere avant qu’elles ne se jettent dans le lac Tanganyika. Le 2ème laboratoire est celui de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE).Son rôle est de contrôler la qualité des eaux du lac Tanganyika et de ses affluents.
Que vise LATAWAMA ?
Hakizimana fait savoir que le projet LATAWAMA concerne l’amélioration durable de la gestion et du contrôle de la qualité des eaux transfrontalières du bassin du lac Tanganyika. Il vise à appuyer l’Autorité du Lac Tanganyika, structure régionale regroupant le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et la RDC dans la promotion de la protection et de la bonne gestion des ressources en eau du lac Tanganyika et de ses affluents. Pour le Burundi, il s’agit de la ville de Bujumbura, l’une des villes qui contribuent beaucoup à la pollution des eaux du lac Tanganyika qui est concernée par le projet. Hakizimana indique que la plupart des activités seront concentrées autour de la station d’épuration des eaux usées de Buterere qui traite les eaux usées provenant de certains quartiers de la ville de Bujumbura. LATAWAMA va contribuer à l’opérationnalisation effective de cette station, surtout en ce qui concerne le traitement de la boue qui provient des bassins de décantation.
Lors du lancement de ce projet, Jean Marie Nibirantije, directeur exécutif de l’ALT avait précisé que la station d’épuration de Buterere sera réhabilitée. Sa gestion sera améliorée. Le projet avait prévu également l’achat des vis d’Archimèdes. Cependant, le gouvernement s’en est occupé ces derniers jours et ces pompes ont été achetées et installées. Ce qui est encore prévu est l’achat d’un camion hydrocureur, Selon Wolfram Vettel, Ex-Chef de délégation de l’Union Européenne au Burundi, à Kigoma en Tanzanie, le système de collecte des déchets solides et sa gestion seront améliorés. De nouveaux containers et des camions de ramassage plus adaptés viendront rationnaliser le système. Pour procéder à l’identification de la pollution, il faut d’abord avoir des normes, des standards communs à tous les pays riverains du lac Tanganyika et renforcer l’ALT. Avec ce budget, souligne-t-il, on peut faire un bon travail de début, mais si on veut protéger le lac sur le long terme, il faut investir plus.
Le système d’information sera amélioré
Walfram Vettel a fait savoir que ce projet prévoit aussi l’amélioration du système d’information parce qu’on va installer un serveur qui va aider l’ALT à gérer les données dans le futur. « Nous allons appuyer les laboratoires par des équipements adéquats (centre de recherche d’Uvira). Nous allons engager des consultants internationaux qui vont nous aider à faire des études sur la qualité des eaux du lac Tanganyika et qui vont nous permettre d’avoir des données dans le futur », informe-t-il.
Au moment où on se pose beaucoup de questions sur la pérennité des eaux douces sur notre planète, Wolfram Vettel a indiqué que le développement de la cogestion transfrontalière de ce bien commun prend tout son sens. C’est pour cela que cette intervention inclut non seulement le lac Tanganyika et ses pays directement riverains mais aussi en amont le lac Kivu et la rivière Rusizi qui alimentent le lac. Selon lui, l’ensemble du bassin hydrographique du lac Tanganyika doit être pris en compte si on espère agir efficacement sur la pollution des eaux du lac.
Wolfram Vettel a informé que le projet LATAWAMA est prévu pour une durée de quatre ans et qu’il repose sur un partenariat étroit entre l’Autorité du Lac Tanganyika et l’Enabel pour sa mise en œuvre. Le montant alloué aux travaux de ce projet est de 6, 9 millions d’euros. Cette collaboration inédite entre les cinq pays riverains du lac Tanganyika permettra l’émergence de l’initiative dans chaque zone d’intervention sélectionnée.
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