Développement

Quand l’ADB flirte avec Kenya Investment Authority

Les autorités tentent actuellement de renforcer la promotion des investissements au Burundi. Un mémorandum d’entente entre l’Agence de Développement du Burundi (ADB) et le Kenya Investment Authority est à deux doigts d’être signé. Pour différents acteurs du secteur privé, beaucoup restent à faire pour améliorer l’environnement des affaires

Le conseil des ministres du mercredi 20 avril 2022 a adopté un mémorandum d’entente entre le Kenya Investment Authority et l’ADB, Selon Prosper Ntahorwamiye, secrétaire général et porte-parole du gouvernement, ce mémorandum a pour but d’établir une coopération plus étroite dans l’intérêt mutuel et de renforcer les relations économiques, technologiques et d’investissement entre les deux institutions, précise le communiqué. La signature de ce mémorandum d’entente et sa mise en application effective permettront essentiellement aux deux pays (Burundi et Kenya) de renforcer leur coopération économique et d’investissements, de créer les conditions favorables à la réalisation des investissements entre les deux parties et d’échanger les informations sur les opportunités d’investissements. 

De l’API à l’ADB, quelle nouveauté ?

Le changement d’appellation de l’Agence de Promotion des Investissements(API) en ADB apporte quelques changements. Cette dernière est désormais le portail d’entrée et le seul interlocuteur de tous les investisseurs à la recherche d’opportunités d’affaires au Burundi, selon le décret instaurant cette agence. L’ADB est placée sous la tutelle de la Présidence de la République du Burundi qui peut « suspendre ou annuler une décision du conseil d’administration contraire à la loi et à l’intérêt national »

A l’instar de la promotion des investissements et de l’exportation, l’ADB est chargée d’élaborer des projets d’investissement à vendre aux investisseurs, de mener des études et de réaliser des prospections et recherches pour identifier les opportunités d’investissement. L’ADB va également participer aux négociations des accords bilatéraux, régionaux et multilatéraux menées par le ministère en charge des affaires étrangères. 

Le memorandum d’entente et sa mise en application effective permettront le Burundi et le Kenya de renforcer leur coopération économique et d’investissements.

Et pour les défis qui hantaient l’ancienne API ?

Lors de la première édition du forum sur les investissements du Burundi en novembre 2021, il a été révélé que la nouvelle agence fait face à de nombreux défis, entre autres l’insuffisance du budget, les informations peu accessibles. Amb. Libérat Mfumukeko, ancien secrétaire général de l’EAC et également ancien directeur de l’API a précisé que certaines informations cruciales ne figurent pas sur le site web de l’ADB en plus d’une version anglaise qui n’est pas à jour. Les lois ne sont disponibles qu’en français et sont donc incompréhensibles pour les investisseurs non francophones. 

En 2020-2021, le budget de l’API pour la communication s’élevait à 27 millions de FBu (13 537 USD) contre 500 000 USD en moyenne pour le Kenya et l’Ouganda. « Avec ce budget, l’ADP ne peut pas mener des campagnes de communication ou participer à des foires internationales », explique Mfumukeko. Il recommande de renforcer les capacités de l’ADP, notamment en le dotant d’un budget suffisant, de refondre son site web dans les standards de qualité et d’interactivité internationale et de mettre en place un centre d’appel ouvert 24 sur 24h. 

Au niveau de l’ADB, on signale que ces recommandations vont être prises en compte dans le plan d’action qui débute avec l’année budgétaire au mois de juillet 2022.

L’environnement des affaires fait face à des défis persistants

Le mémorandum d’entente entre l’ADB et Kenya Investment Authority vient après la tenue du forum entre les hommes d’affaires Burundais et Ougandais vers la fin du mois de mars 2022. Le Burundi a encore des terrains vierges qui attirent les investisseurs étrangers, a alors précisé Audace Ndayizeye, président de la Chambre Fédérale du Commerce et de l’Industrie du Burundi (CFCIB). Toutefois, les hommes d’affaires Ougandais ont révélé faire face aux défis liés au déficit énergétique et à l’environnement macroéconomique, notamment le manque récurrent de devises. « La politisation et le favoritisme qui se remarquent dans le traitement des dossiers du secteur privé sont également des obstacles auxquels font face les investisseurs », a précisé Faustin Ndikumana, président de PARCEM au mois de novembre 2021 dans les colonnes de Burundi Eco. L’absence de transparence dans l’octroi des exonérations et dans la passation des marchés publics et la corruption sont aussi des maux qui hantent le secteur privé. Ce secteur fait face également au manque ou au mauvais état des infrastructures

La charrue avant les bœufs ?

Dans le forum sur le développement du Burundi, le président de la CFCIB a déploré l’inexistence d’une politique de promotion des investissements. « On a mis la charrue avant les bœufs. Il fallait d’abord définir une politique qui tient compte de la substitution des exportations, de l’innovation et de la création d’emplois pour stimuler la croissance économique », explique-t-il. Selon lui, le code des investissements devrait tenir compte de l’existence d’une politique de promotion des investissements.

Pour Ndayizeye la promotion des investissements vient pour substituer les produits importés et promouvoir les exportations. Et le président de la CFCIB de proposer de mettre en place un cadre de haut niveau, en l’occurrence un conseil économique et social composé d’experts nationaux pour des réflexions sur le développement.

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A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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