Société

Quand les ASC se donnent corps et âme sans primes d’encouragement

Il y a plus de 15 ans, le gouvernement du Burundi via le ministère en charge de la santé a introduit le système des agents de santé communautaires dans le secteur de la santé. Ils sont des intermédiaires entre la population et les structures de soins. Ils se donnent corps et âme pour sensibiliser la population sur le changement de comportement et promouvoir sa santé. Malgré leur travail combien louable, ces agents font face à de nombreux défis dont l’absence des primes d’encouragement 

Les « Baremeshakiyago » ou agents de santé communautaires sont sur toutes les collines du Burundi. Chaque colline compte plus d’un ASC. Ils se donnent corps et âme, sans primes d’encouragements pour améliorer les conditions de vie de la population. Nous avons rencontré deux femmes agents de santé communautaires dans la commune de Butaganzwa en province de Ruyigi.

Malgré leur travail combien louable, les ASC de Butaganzwa font face à de nombreux défis dont l’absence des primes d’encouragement.

Leur travail est louable

Quinquagénaire, Clémence Ndayisaba est mère de 6 enfants. Agricultrice, elle est agent de santé communautaire sur la colline Muriza, zone Muriza de la commune Butaganzwa, depuis bientôt 10 ans. « On est choisi par la population selon les critères de bonne conduite et les capacités d’impacter la vie des sociétés », fait-t-elle savoir.

Selon Mme Ndayisaba, le travail des agents santé communautaires consiste à sensibiliser sur la santé de la reproduction (la planification familiale, la santé sexuelle des adolescents, l’accouchement assisté en milieu de soins). Ils participent à la prise en charge communautaire de certaines pathologies et à la distribution à base communautaire de certains médicaments. Aider dans l’administration des méthodes contraceptives non prescriptibles dont les préservatifs qu’ils soient féminins ou masculins et leur utilisation pour la limitation des naissances sont aussi dans leurs cahiers de charges. Les agents de santé communautaire jouent aussi le rôle de transmettre l’information des services de santé vers la population et inciter cette dernière à fréquenter les formations sanitaires.

Des actions au-delà la santé de la reproduction

Les actions des agents de santé communautaires vont au-delà de la santé de la reproduction. Ils font aussi la sensibilisation sur l’hygiène (corporelle et dans les ménages), l’utilisation des moustiquaires imprégnés d’insecticides, révèle Clémence Ndayisaba. « Il faut que la population s’approprie l’utilisation des moustiquaires pour éviter des maladies comme le paludisme », précise-t-elle.  Les agents de santé communautaires sensibilisent également sur l’utilisation et la préparation de l’eau propre, la mise en place des jardins potagers…

Clémence Ndayisaba informe qu’elle arrive à allier les activités d’un agent de santé communautaire et les travaux ménagers. On programme les activités de toute la journée. Par exemple, le matin, je peux visiter les ménages et faire des sensibilisations. S’il s’agit de faire la consultation des enfants malnutris, on le fait pendant les avant-midis et puis pendant les après-midis.

Des défis énormes

Les agents de santé communautaires de la commune Butaganzwa font face à de nombreux défis. Ils ne reçoivent pas de primes d’encouragement. Léocadie Ntawuhorahiriwe, mère de 4 enfants est agent de santé communautaire sur la colline Nyarurambi depuis 2015.  Elle précise que les agents de santé communautaires sont des volontaires. « On se sacrifie pour le développement du pays. On sert la population qui nous a confié des responsabilités ». Toutefois, elle déplore qu’elle passe des journées sensibiliser de la population pour ne pas être primée au final.

Ils font également face au manque de moyens de déplacement, d’imperméables, de parapluies, de téléphones pour faciliter la communication. « Nous n’avons pas de livrets pédagogiques pouvant nous servir à mieux sensibiliser la population », ajoute Mme Ntawuhorahiriwe. Elle informe en outre qu’ils bénéficient des unités téléphoniques rarement.

Les ASC de Butaganzwa se réjouissent que la santé de la population s’est améliorée. Mme Ntawuhorahiriwe affirme que les accouchements à. domicile ont baissé. Les cas de décès liés aux maladies ont diminué grâce à nos sensibilisations. Le nombre d’enfants qui souffrent de la malnutrition a également baissé. La tuberculose et la lèpre qui frappaient notre localité sont presque disparues. Dans les années passées, on accompagnait plus de 30 personnes qui en souffraient dans les structures de soins de santé chaque semaine mais actuellement le nombre a baissé, se réjouit Léocadie Ntawuhorahiriwe.

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A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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