Développement

Quand la jacinthe d’eau s’invite à Rusumo

Le barrage hydroélectrique de Rusumo est menacée par une plante envahissante appelée jacinthe d’eau. Cette plante suit les courant des eaux venant des affluents du barrage et tente d’entrer par les ouvertures destinées à l’eau de la centrale. En attendant de trouver une solution durable à cette problématique, des travaux de retrait de cette plante sont effectués chaque jour.

La jacinthe d’eau constitue actuellement un grand défi pour la centrale hydroélectrique de Rusumo.

 

Au barrage de Rusumo, une machine retire les jacinthes d’eau qui tentent d’entrer par les ouvertures destinées à l’eau de la centrale hydroélectrique. Avant notre arrivée, elle avait déjà éliminé un amas important de jacinthes d’eau. Pourtant, une vaste surface restait encore occupée par ces plantes envahissantes et nécessitait un nettoyage supplémentaire. A les voir, on pourrait croire qu’elles sont là depuis des années. Pourtant, selon les agents du barrage, la réalité est toute autre.

« Cela constitue notre plus grand défi actuellement », confie Ir Patrick Lwesya, chef du projet hydroélectrique de Rusumo. Comme il l’explique, ces végétaux suivent le courant des eaux venant des affluents du barrage. Ils sont charriés par la rivière Akagera qui traverse plusieurs régions avant d’atteindre le barrage de Rusumo. Ces plantes aquatiques sont alors bloquées avant de pénétrer dans les ouvertures menant aux centrales.

L’impact sur la production électrique est notable

Plus leur quantité augmente, plus ces plantes envahissantes obstruent les voies d’eau de la centrale, réduisant ainsi le débit de l’eau, un élément essentiel dans la production de l’électricité. Ir Lwesya précise que pour minimiser les pertes, ils recourent à des machines qui éliminent ces plantes aquatiques chaque jour. Parfois, leur prolifération est si importante qu’il faut procéder à deux nettoyages par jour. Pendant ces opérations, la quantité d’électricité distribuée aux trois pays concernés diminue temporairement, juste le temps que les travaux se terminent.

Ce responsable indique que des expertises sont en cours pour trouver une solution durable à ce problème et il reste optimiste quant à un retour à la normale prochainement. En attendant, il existe également des opportunités à exploiter. Il suggère notamment de travailler avec les communautés environnantes pour transformer ces végétaux en produits utiles au quotidien.

La protection de l’environnement en amont, une nécessité

L’invasion du barrage de Rusumo par la jacinthe d’eau au peut être causée par plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci figure, l’utilisation excessive d’engrais agricoles dans les zones environnantes. Cela peut entrainer un ruissellement du phosphore et de l’azote vers la rivière, alors que ces éléments favorisent la prolifération rapide de la jacinthe d’eau.

Pour Ir Célestin Nshimirimana, un électricien travaillant au le projet hydroélectrique de Rusumo, les déchets provenant des affluents du barrage y sont fréquents. Il souligne que la protection de l’environnement le long des rivières alimentant le barrage est indispensable. « En principe, les activités agricoles y sont interdites, il faudrait plutôt y planter des arbres agroforestiers pour prévenir l’érosion du sol. Car, le bon fonctionnement du barrage exige de l’eau propre », insiste-t-il.

Rappelons que le projet hydroélectrique régional des chutes de Rusumo a été mis en œuvre par le Nile Equatorial Lakes Subsidiary Action Program (NELSAP) pour le compte de trois pays: le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie. La centrale produit 80 MW, répartis entre ces trois pays. Le Burundi bénéficie de 27 MW. La production d’électricité a débuté l’année dernière.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

éditorial

Période électorale : la vie continue

Période électorale : la vie continue

L’ouverture solennelle de la campagne électorale des élections de 2025 a eu lieu ce 9 mai 2025 à Gitega, la capitale politique. Evidemment, cette campagne est une période délicate qui attire l’attention de tous, et où on n’a pas droit à l’erreur, surtout en matière de gestion. Normalement, la gestion de la chose publique voire de soi-même doit être continue.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 660

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Période électorale : la vie continue

Période électorale : la vie continue

L’ouverture solennelle de la campagne électorale des élections de 2025 a eu lieu ce 9 mai 2025 à Gitega, la capitale politique. Evidemment, cette campagne est une période délicate qui attire l’attention de tous, et où on n’a pas droit à l’erreur, surtout en matière de gestion. Normalement, la gestion de la chose publique voire de soi-même doit être continue.
  • Journal n° 660

  • Dossiers Pédagogiques