Le commerce transfrontalier joue un rôle fondamental dans le développement socio-économique des communautés. Il améliore les conditions de vie et crée des emplois. La grande partie des commerçants est constituée par des femmes. Les statistiques donnent les proportions de l’ordre de 70 à 80 %. En Afrique subsaharienne, le Bureau International du Travail (BIT) estime que près de 60% des emplois indépendants non agricoles occupés par les femmes relèvent du commerce. Le Burundi ne fait pas exception à la règle. Les femmes se lancent de plus en plus dans les affaires en particulier dans le commerce transfrontalier. Les échanges commerciaux entre le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC) sont au beau fixe. La RDC est en passe de devenir la principale destination des produits Burundais. Entre 2015 et 2017, plus de 45% des exportations du Burundi ont franchi la frontière vers le pays de Lumumba. Bien que le commerce transfrontalier affiche des performances sans précédent, il fait face à de nombreux défis.

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Les femmes commerçantes font partie des catégories de populations les plus vulnérables par rapport aux hommes. Elles souffrent de manière disproportionnée des contraintes spécifiques aux activités commerciales transfrontalières. La plupart d’entre elles œuvrent dans des circuits informels. Ce qui augmente leur degré de vulnérabilité. Certaines d’entre elles travaillent dans la clandestinité et sont assimilables à des trafiquants de stupéfiants. Elles sont parfois victimes des violences basées sur le genre, une fois attrapées. En plus du harcèlement et de la corruption, le niveau élevé des droits de douane, la lenteur des procédures de dédouanement ainsi que les tracasseries administratives ajoutent le drame au drame. Le manque d’informations sur les procédures d’exportation couplé avec les revenus faibles ne permettant pas de se procurer les papiers requis pour être en conformité avec la loi enfoncent le clou.
Les partenaires au développement dont TradeMark East Africa et la Banque Mondiale ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Ainsi, des initiatives sont signalées ici et là. Ce sont notamment les séances d’information et de formation organisées à l’endroit des femmes commerçantes et le montage des projets au profit des femmes qui pratiquent le commerce transfrontalier. Ces actions ont pour but est de faciliter la transition du secteur informel vers le secteur formel. D’autres projets sont sous-étude pour améliorer les activités commerciales au niveau des frontières. De l’autre côté, les pouvoirs publics travaillent d’arrache-pied pour réduire les barrières non tarifaires même si ces dernières demeurent une réalité au Burundi.
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