Une délégation burundaise a effectué une visite au Maroc du 21 au 24 mai 2024 pour faire connaître le potentiel économique burundais. Le Maroc est un grand producteur de poissons en Afrique. Et si ce pays du Maghreb influençait le Burundi à développer la pêche qui y est toujours au stade embryonnaire ?
Une semaine de promotion économique du Burundi a été lancée au Maroc du 21 au 24 mai 2024. L’objectif est faire connaître le potentiel économique du Burundi et de développer des partenariats gagnants-gagnants entre les opérateurs économiques marocains et burundais
Parmi les membres de la délégation burundaise figuraient le président de la Chambre Fédérale de Commerce et d’Industrie du Burundi (CFCIB) Olivier Suguru et le directeur général de l’Agence de Développement du Burundi (ADB) Dr. Révérien Nizigiyimana ainsi que plusieurs hauts responsables des secteurs public et privé du Burundi.
Au menu de la semaine de promotion économique du Burundi au Maroc figuraient des rencontres dans les villes de Rabat, Casablanca et Laayoune avec des établissements publics et des opérateurs économiques privés, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et les chambres sectorielles, le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM), Casablanca Finance City (CFC) et son écosystème d’entreprises et le Centre Régional d’Investissement (CRI) de Laayoune,
Le Maroc pourrait-il influencer le Burundi en matière de pêche ?
Le Maroc est le premier producteur africain des poissons. La pêche maritime de ce pays génère une production annuelle d’environ 1.5 million de tonnes de poissons plaçant ainsi ce pays au premier rang des producteurs africains et au 25ème rang à l’échelle mondiale. L’industrie de traitement et de valorisation des produits de la mer a donné naissance à divers produits transformés dont les conserves, les semi-conserves, les produits congelés, le poisson frais, la farine et l’huile de poisson, etc. Cette industrie représente 50 % des exportations agro-alimentaires du Maroc, soit 7% de ses exportations totales en valeurs.
Le secteur de la pêche maritime joue déjà un important rôle économique et social dans l’économie marocaine. Sa contribution au Produit Intérieur Brut (P.I.B) a été de l’ordre de 2,3% en moyenne durant les 10 dernières années. En termes d’emplois, la filière pêche génère plus de 220 000 emplois directs et près de 500 000 emplois indirects. Le Maroc a mis en œuvre une stratégie nationale, baptisée « Halieutis » pour le développement de ce secteur.
Le secteur marocain de la pêche peut-il influencer celui du Burundi ? Ce pays d’Afrique de l’Est dispose de plusieurs lacs qui contiennent de nombreuses variétés de poissons. Le lac le plus important est le lac Tanganyika qui produit principalement le Ndagala et le Mukeke. Dans ce lac, en 2016, la production mensuelle du poisson variait entre 807,5 et 6 287,1 de tonnes alors qu’en 2017 la production du poisson oscillait entre 705,6 et 4 912,7 tonnes par mois.
La pêche n’est pas très développée au Burundi. La surpêche hante le secteur halieutique, car les pêcheurs n’attendent pas que les poissons se reproduisent à fond pour devenir matures. En plus de cela, certains d’entre eux utilisent clandestinement des matériaux illégaux de pêche. Pour illustrer cela, un rapport de 2017 confirme que 5 955 matériels illégaux de pêche ont été saisis et détruits.
Une production burundaise du poisson réduite à sa plus simple expression
La faible production de poissons est aussi expliquée par la pollution des lacs, notamment le lacTanganyika. Cette situation fait que le poisson devient cher sur le marché et qu’il ne soit pas à la portée de n’importe quelle bourse. De surcroît, le système de conservation des poissons n’est pas adéquat car, en général, dès que le poisson est pêché, il doit être acheminé au marché pour être acheté et consommé dans les quelques heures qui suivent. Cela constitue aussi un handicap pour l’exportation.
Malgré tout, le gouvernement du Burundi envisage de mettre en place un terminal frigorifique à l’aéroport international Melchior Ndadaye depuis 2021. Ce qui faciliterait la conservation des marchandises périssables.
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