Ce n’est plus un secret. La guerre a été déclarée le 1er janvier 2023 par la ministre en charge de la santé publique lorsqu’elle annonça l’épidémie de choléra, une maladie potentiellement mortelle dans les districts sanitaires Nord et Centre de la capitale économique Bujumbura.

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.
Les experts en la matière avisent que la cause de cette maladie qui fait paniquer est la consommation d’une nourriture ou d’une eau contaminée par les excréments d’une personne infectée. La source de cette pathologie étant notamment la consommation des légumes crus ou du poisson, des fruits non lavés, de la nourriture vendue dans les rues, le contact direct de personne à personne…
Les foyers de propagation identifiés par les autorités sanitaires sont le quartier Bukirasazi I de la zone Kinama, les quartiers Cibitoke et Mutakura de la zone Cibitoke et la 20ème avenue de la zone Buyenzi.
Celles-ci sont des zones populaires jonchées d’ailleurs de petits marchés appelés communément en langue maternelle « Kasoko ». La propreté dans les « Kasoko » est lacunaire. Les mouchent y pullulent et quand il pleut, les flaques d’eau s’y observent à gogo. La vente du poisson frais (Ndagala), des légumes, des fruits…y bat son plein.
Certains produits qui y font défaut se retrouvent parfois étalés le long des avenues, en l’occurrence le maïs grillé, les frites de patate douce, les beignets, les avocats, les bananes mûres…
A regard de tout cela, on dirait que ce sont ces quartiers populaires qui sont menacés par l’épidémie de choléra. Pourtant, même les voyageurs n’hésitent pas à commander à travers les vitres de leurs véhicules de luxe le maïs grillé afin d’amuser la gueule le long du voyage.
C’est rare qu’une personne songe à laver les mains avant de consommer les produits achetés en cours de route. Chose compréhensible surtout que les robinets publics ne sont pas implantés le long du trajet. Par ailleurs, même dans les parcelles où les robinets sont privés, le commun des mortels est au courant que ces robinets sont souvent à sec.
La Regideso qui s’occupe de la distribution de l’eau potable et dont le matériel date de la période coloniale a du mal à satisfaire ses clients. Son site web en pâtit. Apparemment, il a été conçu pour annoncer que suite à une panne, la distribution de l’eau potable sera perturbée.
Sans nous appesantir longtemps sur cela, retournons à nos moutons pour dire que cette épidémie de choléra peut tuer un patient en quelques heures. Déjà là, vous le combattez ou il vous terrasse. C’est un combat singulier et tout le monde doit monter au créneau, surtout que le moyen de le prévenir est de fournir l’eau potable à la population et d’améliorer les conditions d’hygiène et d’assainissement.
Menons ce combat sans arme qui ne nécessite pas d’appuyer sur la gâchette avec la dernière énergie. Sinon, le contraire nous mènera à mordre la poussière et finir dans la tombe.
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