Quand le port du masque est sujet à controverse

Depuis le début de la pandémie de la Covid-19, le port du masque alimente le débat public. Certaines études ont démontré son efficacité dans la prévention de l’épidémie. Pourtant, d’autres scientifiques dénoncent des conclusions biaisées et mettent en garde contre la fausse sécurité conférée au port du masque

S’il y a un sujet qui a semé le doute dans l’opinion publique à propos de la pandémie de la Covid-19, c’est bien le port du masque. Les masques de protection respiratoires font l’objet de toutes les convoitises face à l’augmentation exponentielle  du nombre de contaminations, un peu partout dans le monde. D’ailleurs beaucoup de pays en ont fait une obligation et la demande a explosé. Les masques sont-ils efficaces. Le port du masque concourt-il à la réduction de la transmission du virus ?

Quel masque  porter et quand faut-il le porter ?

Avant la pandémie de la Covid-19, même s’il n’était pas médiatisé qu’actuellement, le masque  était porté dans certaines espaces pour se protéger. C’est notamment dans les espaces hospitaliers, dans l’armée, dans les industries…

Le port du masque pourrait donner un « faux sentiment de sécurité » et faire oublier les gestes indispensables pour limiter la propagation du virus

Quant à la protection contre la Covid-19, en premier lieu viennent les masques FFP. Un masque FFP est un appareil de protection respiratoire (norme NF EN 149). Il est destiné à protéger celui qui le porte à la fois contre l’inhalation des gouttelettes et des particules en suspension dans l’air, qui pourraient contenir des agents infectieux. Le port de ce type de masque est plus contraignant (inconfort thermique, résistance respiratoire) que celui d’un masque chirurgical. Quant au masque chirurgical, il évite la projection des gouttelettes émises par le porteur du masque. En dehors de ces deux sortes de masque, il y a les masques non sanitaires développés dans le cadre de l’épidémie de la Covid-19 qui, selon le Dr Bernard Bivahagumye, oto-rhino-laryngologiste, voient leur efficacité  réduite par rapport au second, encore plus qu’au premier.

Y’a-t-il des conséquences de porter un masque ?

Le port du masque s’associe à un certain nombre de risques. La personne qui porte le masque a tendance à le manipuler et à porter à chaque fois les mains sur le visage. Comme l’explique le Dr Bernard Bivahagumye, les masques ont aussi leurs limites en termes de protection et leurs inconvénients (inconfort thermique, résistance respiratoire…), surtout en cas de port prolongé. En principe, avant de toucher le visage, l’idéal est de se laver les mains à l’eau propre et au savon ou de se désinfecter. Il ne faut pas que le port du masque de soit pas associé à un risque augmenté pour la population.

D’autres spécialistes craignent que le port d’un masque pour se prémunir de la  Covid-19 ne favorise les difficultés à respirer ou encore la déshydratation des porteurs.

Un sujet controversé

Selon un guide de l’OMS intitulé « Conseils au grand public », si on est en bonne santé, le masque ne doit être utilisé que si l’on s’occupe d’une personne présumée infectée par la Covid-19 ». Et le masque n’est efficace que s’il est associé à un lavage des mains fréquent avec une solution hydro alcoolique ou à l’eau et au savon, lisait-on sur le site de l’OMS. Peu après, l’OMS change de langage. Elle affirme que les masques devraient désormais être portés en public lorsque la distanciation sociale n’est pas possible pour aider à stopper la propagation du coronavirus. L’OMS souligne que de nouvelles informations montrent que les masques peuvent constituer « une barrière pour les gouttelettes potentiellement infectieuses ».

Quant au porte-parole du ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, Dr Jean Bosco Girukwishaka,  a rappelé dans une interview accordée à nos confrères du Journal Iwacu que le masque est obligatoire pour trois catégories de personnes : le personnel de santé en exercice, les patients atteints de Covid-19 ainsi que les personnes suspectes ou celles ayant été en contact, pendant la quarantaine, avec les patients atteints du coronavirus.

Malheureusement, quand elles portent un masque, beaucoup de personnes se sentent rassurées et commettent une série d’erreurs. Le port du masque pourrait  donner un « faux sentiment de sécurité » et faire oublier les gestes indispensables pour limiter la propagation du virus. Ainsi, se laver régulièrement les mains et garder ses distances vis-à-vis des autres personnes restent des paramètres importants dans la prévention.