D’après, la Banque centrale, l’Investissement Direct Etranger (IDE) est l’un des grands moteurs de l’intégration régionale et internationale. Il constitue l’un des facteurs de la stabilité financière, favorise le développement économique et améliore le bien-être des populations. Il contribue également à la création d’entreprises locales dans les pays d’accueil, à la promotion des échanges internationaux et au transfert des technologies et du savoir-faire. Au-delà de ses effets directs, l’IDE a d’autres retombées qui influent sur l’évolution du marché du travail, des marchés de capitaux ainsi que d’autres aspects économiques.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Pourtant, en matière de mobilisation des investissements étrangers, le Burundi est en laisse par rapport aux autres pays de la sous-région. Selon le rapport sur l’investissement dans le monde 2020 de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED), les entrées d’IDE en Tanzanie ont atteint 1,1 milliard USD en 2019. A la même période, le stock d’IDE était estimé à 21,8 milliards USD. En dépit des réformes entreprises pour stimuler les investissements étrangers, le pari est loin d’ être gagné dans notre pays. Les crises socio-politiques répétitives et l’enclavement du pays apparaissent comme les principales contraintes à l’investissement. A titre illustratif, depuis la crise socio-politique de 2015, les investissements directs étrangers (IDE) ont tari. Les IDE sont passés de 47 millions USD en 2014 à 7 millions USD en 2015», selon une étude du bureau sous-régional de la Commission Economique pour l’Afrique de l’Est. A cela s’ajoute la dépréciation du FBu par rapport aux devises qui réduit la confiance des investisseurs. « Il est difficile d’investir dans une monnaie instable », ont déploré les membres de ladite commission économique. Pour couper court à toute spéculation, la Banque centrale a décidé d’intervenir sur le marché de change jusqu’à la fermeture de tous les bureaux de change. Malheureusement, cette décision n’a fait qu’aggraver la situation. Actuellement, le billet vert a franchi la barre historique de 3 000 FBu sur le marché noir.
Le pays est également confronté à l’insuffisance des infrastructures de base dans les domaines de l’énergie et des transports et au faible accès aux ressources financières qui constituent une entrave au développement du pays. Le pays n’a pas un accès direct à l’océan. Les marchandises et les matières premières transitent principalement par le port de Dar-es-Salaam. De là, les cargaisons sont acheminées par voie routière jusqu’à Bujumbura sur une distance d’environ 1 500 km. Ce qui augmente les coûts de production pour les entreprises. La voie lacustre est moins utilisée malgré ses atouts. La voie aérienne reste sous-exploitée, car le pays ne dispose pas d’avions cargos pour assurer les liaisons internationales.
Pour rapatrier leurs capitaux, les investisseurs étrangers doivent convertir la monnaie locale en devises étrangères. Ce qui n’est pas toujours facile dans un pays qui connait une pénurie chronique de devises. La priorité est accordée aux importateurs des produits stratégiques tels que les produits pétroliers, les médicaments et les intrants agricoles.
D’après la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), la stabilité politique d’un pays rassure les investisseurs étrangers et constitue un gage à la stabilité macroéconomique. Les bons discours sur le climat des affaires ne suffisent pas. Il faut des actions concrètes. La récente sortie médiatique du chef de l’Etat met en évidence l’influence du pouvoir judiciaire sur le développement. Il a accusé les juges de torpiller le développement durable du pays.
Le travail de promotion et de facilitation des investissements directs étrangers est une tâche complexe et de longue haleine dans un pays post-conflit. Le pays doit s’investir davantage dans le développement des infrastructures de transport, notamment la construction de nouveaux aéroports, des lignes de chemins de fer, des routes, etc. il est à noter que ces projets sont budgétivores. D’où le pays a intérêt à nouer de bonnes relations avec ses partenaires techniques et financiers.
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