Sport

Quelle est la place du sport dans la Radio au Burundi ?

Depuis sa création, la Radio a acquis une place très importante dans la vie de la société. Le sport est un des divertissements marquants de la Radio. Cette dernière constitue le principal moyen de communication de masse. A l’occasion de la célébration de la journée mondiale dédiée à la Radio, on est en droit de se demander quelle est la place du sport dans la Radio

Liliane Nshimirimana, présidente de l’AJSB (débout) : « Sur 23 radios qui émettent sur le territoire national, 7 ne diffusent aucune information sportive. La première radio qui réserve un grand espace aux activités sportives est Eagle Sport FM. Elle réserve 38,4% du total de son temps d’émission aux programmes sportifs »

Comme l’a si bien dit Liliane Nshimirimana, présidente de l’Association des Journalistes des Sports au Burundi (AJSB), le sport est un élément fédérateur, un domaine où toutes les composantes de la nation burundaise se retrouvent sans grincement de dents. La radio est au service du sport. Les valeurs de fair play, de solidarité positive et  d’unité que l’on trouve dans chaque sport sont véhiculées par les médias tant publics que privés. La place du sport devrait être conséquente.

Quel est l’espace réservé au sport dans les radios locales ?

Sur 23 radios qui émettent sur le territoire national, 7 ne diffusent aucune information sportive. La première radio qui réserve un grand espace aux activités sportives est Eagle Sport FM. Elle donne  38,4% du total de son temps d’émission aux programmes sportifs. Elle est suivie de loin par Buja FM qui y consacre 19,6%.   La 3ème place revient à la Radio Buntu FM avec 15,47% de son espace réservé au sport. La Radio nationale qui est souvent considérée comme la mère de toutes les radios locales ne consacre que 10,1% de son temps aux émissions de sport. Ces quelques chiffres montrent à suffisance que le chemin est encore long.

Pourtant le sport draine un effectif  important d’auditeurs

Malgré cet espace restreint, les programmes de sport attirent l’audience. Une pique d’audience s’observe lors de la  diffusion d’événements sportifs de portée mondiale ou nationale. Ainsi par exemple, l’année passée, le classico Real Madrid- FC Barcelone aurait drainé un milliard de téléspectateurs dans le monde. Au Burundi, les retransmissions des matchs augmentent sensiblement une audience hors du commun.  Un des participants au panel  a par exemple indiqué que l’émission sportive de la mi-journée de la radio Buja FM est de plus en plus suivi dans la capitale, mais aussi à l’intérieur du pays.  Les gens allument leurs radios quand l’émission commence. Même dans les bus ou sur  leurs lieux de travail vous les voyez mettre les écouteurs et suivre l’émission via leurs téléphones portables, a-t-il ajouté.

Cet engouement pour les émissions sportives profite-t-il aux radios ?

La grande difficulté est de transformer cet engouement pour les émissions sportives en source de revenus. Les journalistes se coltinent le gros du travail. Avec très peu de moyens, ils s’arrangent pour produire des émissions. Le public est content. Mais en raison du manque d’organisation, les opportunités qu’offrent cette forte augmentation d’audience ne sont pas rentabilisées. Evariste Nzikobanyanka, le vice-président de l’AJSB, qui a fait une réflexion sur ce sujet a indiqué que la retransmission devrait être  une source importante de financement des clubs sportifs. En effet, ailleurs, les médias achètent les droits de diffusion qui sont ensuite reversés aux clubs. Ils peuvent les revendre aux autres médias étrangers ou nationaux. Ils commercialisent aussi les espaces publicitaires pendant les retransmissions.  Tout le monde y gagne. Il y a une interdépendance entre le football et les médias. A titre d’exemple, M. Nzikobanyanka a fait savoir que la mise aux enchères des droits du championnat de football français a rapporté en 1999 la bagatelle de 2, 6 milliards de francs à la Ligue nationale de football.

Trop d’efforts pour rien

Chez nous, ce n’est pas bien organisé malheureusement. Les annonceurs n’ont pas encore compris l’intérêt qu’ils peuvent tirer de la forte audience que génèrent les émissions sportives. Ainsi, seuls les journalistes des sports se donnent la peine de couvrir les évènements sportifs pour leurs radios respectives qui ne génèrent pourtant rien comme revenu, a-t-il conclu.

Que de difficultés pour le journaliste des sports !

Trop peu de responsables des médias voient l’intérêt des émissions  sportives. Le contenu sportif est secondaire. Dans le cas où il y a trop d’éléments dans le journal par exemple, c’est le sport qui tombe en premier. Quand il s’agit de se rendre sur le terrain, très souvent le journaliste est obligé de se débrouiller parce que c’est  les week ends que se déroulent beaucoup d’événements sportifs. Très peu de journalistes des sports disposent d’un déplacement.  Ils doivent faire avec le peu de moyens qu’on veuille bien leur accorder.

Le genre dans les émissions sportives, un autre défi

Les filles sont très peu présentes dans les émissions sportives. Il n’y a presque pas de présentatrices de ce genre d’émissions dans les radios. A regarder les émissions de sport, on dirait qu’il n’y a pas de filles qui pratiquent le sport. On a l’impression que les médias ne s’intéressent aux sportives que quand elles gagnent, a déploré une participante responsable d’une radio locale.

La qualité des émissions de sport laisse à désirer

Le nombre de radios a fortement augmenté au Burundi depuis quelques années, celui des journalistes aussi. Mais tous n’ont pas la même formation. Le journaliste doit produire un travail de qualité pour accomplir correctement sa mission. Il y a parfois des dérapages parce qu’on a beaucoup de jeunes journalistes des sports qui n’ont pas encore d’expérience. Beaucoup d’entre eux apprennent le métier sur le tas. Aucune formation n’a été organisée pour les journalistes des sports depuis quelques années, s’est lamenté un des participants au panel. L’AJSB, à travers sa présidente, s’est engagée à organiser des formations à l’endroit des praticiens dans un proche avenir. « Nous contacterons rapidement nos partenaires pour qu’ils puissent nous aider à former la nouvelle génération des journalistes des sports », a-t-elle annoncé.

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

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