Agriculture

Quid de la rentabilité du coton au Burundi ?

Depuis le temps de la colonisation, le coton a été l’une des principales cultures burundaises d’exportation. A nos jours, cette culture tend vers la régression, car les terres réservées au coton ont baissé et la production reste faible. Cependant, des mesures ont été prises pour redynamiser la filière coton, mais en vain. Les cotonculteurs réclament ainsi leurs arriérés de rémunération

Depuis 2010, l’exportation du coton est quasiment suspendue suite à une production régressive.

Introduite au Burundi en 1920 dans la région de l’Imbo, le coton a été depuis lors la deuxième culture d’exportation qui génère des devises pour le pays après le café. Pourtant, depuis 2010, son exportation est quasiment suspendu suite à la diminution de la production comme l’indique Gustave Majambere, directeur général de la Compagnie de Gérance du Coton (COGERCO). Il précise que les surfaces cultivées ont baissé passant de 8491 hectares en 1993 à 2481 hectares en 2020. Quant à la quantité produite, elle a aussi sévèrement diminué passant de 8 900 tonnes en 1993 à 1000 tonnes en 2020.

M. Majambere tranquillise et estime que d’ici 2027, la production du coton aura augmenté pour satisfaire le marché local et reprendre l’exportation. Et d’ajouter :« Le secteur du coton est en cours de redynamisation. Le processus a débuté avec l’adoption par le gouvernement en 2019 de la stratégie nationale pour la redynamisation de la filière coton du Burundi 2019-2027. »

La redynamisation de la filière coton a fait long feu

La compagnie de gérance du coton (COGERCO) a essayé de redynamiser la culture du coton, mais en vain. Les initiatives prises sont entre autres : acquérir et étendre le périmètre cotonnier jusqu’à 10 000 hectares   afin de satisfaire son client potentiel local Afritextile (spécialisée dans la fabrication des tissus, des pagnes et des essuie-mains) qui a besoin d’entre 1500 et 2000 tonnes de coton par an ; augmenter la production jusqu’à 12000 tonnes de coton fibre, motiver les cotonculteurs en augmentant le prix aux producteurs par kilo …

Une production en dents de scie

Au cours de la campagne coton 2020-2021, la production a été de 1 010 tonnes de coton graine sur une superficie de 2 000 hectares. Quant à la campagne coton 2021-2022, la production attendue était de 2 400 tonnes sur 3 000 hectares.  Pour celle de 2022-2023, la production atteinte était de 1 500 tonnes de coton graine sur une superficie de 3 100 hectares. Pourtant, les superficies prévues n’ont pas été atteintes à cause des inondations survenues, surtout à Gatumba et dans certaines réserves très proches du littoral de la rivière Rusizi.

Pourquoi cette faible production de coton ?

Les causes de la faible production de coton sont nombreuses. On peut citer : la crise socio-politique, le changement climatique, le manque de fertilisants, le manque de tracteurs, le désintéressement des cotonculteurs suite à une faible rémunération ainsi que la pression démographique qui a fait que certains ménages s’octroient des terres dans les réserves cotonnières.

« La population a fortement augmenté. Cette augmentation devrait aller de pair avec la demande de la population en termes de nourriture. La superficie allouée à la culture du coton a été par après utilisée pour la production des cultures vivrières qui sont directement consommables par la population », déplore le directeur général de la COGERCO. Ainsi, ladite société appelle à davantage d’investissements pour booster la production

Une dette envers les cotonculteurs

Les exploitants de ce produit se plaignent suite au retard mis dans le paiement de la production de l’année dernière. Néanmoins, ils affirment que cette culture demande beaucoup d’entretien et de manutention. Ces cotonculteurs souhaitent également que le prix du kilo de coton soit revu à la hausse. Le ministre ayant l’agriculture dans ses attributions a affirmé que le ministère est au courant de cette question. « Nous faisons le mieux possible pour régler cette question dans les brefs délais. Nous allons aussi revoir à la hausse le prix du kg de coton graine », a-t-il indiqué lors d’une émission publique tenue vendredi le 28 juin 2024 par les membres du gouvernement dans la province de Makamba.

Prosper Dodiko n’a pas voulu préciser le nouveau prix, mais il a promis qu’après le processus de calculs, ils vont fixer un prix rémunérateur pour que les producteurs de coton soient motivés comme c’est fait pour les autres produits agricoles.

Et de rappeler que le prix du coton graine par kg a augmenté de 600 BIF en 2019 à 900 BIF en 2023.

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A propos de l'auteur

Aline Niyibigira.

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