Le café est la première culture industrielle au Burundi, représentant jusqu’à 80 % des devises entrant dans le trésor public. Cependant, ce secteur fait face à divers défis. Pour y remédier, des réformes ont été mises en place afin de redynamiser la filière café et d’améliorer sa compétitivité. Les autorités de la province de Ngozi, l’une des principales régions productrices de café, envisagent de planter plus de 1 500 000 caféiers.
Le secteur caféicole au Burundi fait face à de nombreux défis, notamment le vieillissement des plants, le faible prix rémunérateur, et le retard dans l’approvisionnement en fertilisants. Ce qui entraîne une faible production. Lors d’une rencontre en mai 2024 à Ngozi entre le Président de la République du Burundi et tous les acteurs du secteur du café, Evariste Ndayishimiye a révélé que le Burundi perd chaque année 47,6 millions de dollars en raison de la mauvaise négociation des prix du café. Le président a également souligné qu’il est incompréhensible que le café burundais soit vendu à 3,6 USD le kg, tandis que celui des autres pays de la région se vend entre 7 et 8 USD le kg. Il a promis une augmentation du prix du café au producteur. Par ailleurs, il a recommandé aux autorités du secteur de s’assurer qu’en 2025, chaque producteur de café dispose de plus de vingt mille plants de café afin de redynamiser ce secteur.
Des réformes pour redynamiser le secteur café
Selon le décret n° 100/002 du 7 janvier 2020 portant révision du décret n° 100/012 du 14 janvier 2005, des réformes ambitieuses ont été mises en place pour revitaliser le secteur du café, améliorer sa qualité et soutenir les agriculteurs.
Parmi ces réformes figurent les points suivants: La libéralisation de la filière café est reconnue à tout intervenant suivant les conditions et les normes établies par l’Etat ; l’Etat détient exclusivement la compétence de pérenniser, coordonner, réguler et assurer le suivi sur tous les maillons de la filière café, à travers ses organes techniques et de régulation ; l’encadrement de la caféiculture revient à l’Etat via son organe technique en collaboration avec les services techniques du ministère en charge de l’ agriculture ; la perception des frais de développement du secteur café est confiée exclusivement à l’organe technique de l’Etat, qui détermine leur affectation ; les infrastructures, équipements, terrains ou bâtiments appartenant à l’Etat et cédés ou vendus illégalement seront récupérés d’office et rétrocédés à la filière café dans le respect des procédures légales ; la part réservataire représente la part de l’Etat dans les entités ayant acquis le patrimoine public.
Sensibilisation des caféiculteurs de Ngozi
La province de Ngozi est le premier producteur de café de qualité en grande quantité au Burundi. La commune de Busiga, principalement la zone de Mparamirundi se distingue par sa production de café, suivie par la commune de Mwumba. Désiré Minani,le gouverneur de la province de Ngozi a indiqué que les caféiculteurs sont en train de remplacer les vieux plants afin d’avoir une bonne production « Nous visons de planter plus de 1 500 000 caféiers, car nous savons que cette culture fait entrer les devises dans les caisses de l’Etat ». Minani affirme également que la lutte contre la commercialisation frauduleuse du café à Ngozi atteint actuellement 95 %, mais avec l’objectif de parvenir à 100 %.
Signalons que le lancement national de la campagne de pulvérisation, de fertilisation et de mise en place des plants de caféier, exercice 2024-2025a eu lieu le 27 novembre 2024 sur la colline Cigumije, zone Mivo en commune et province de Ngozi. Cette pulvérisation protège les plants de caféiers contre des maladies comme les punaises et l’anthracnose, et la fertilisation favorise leur croissance et leur rendement de qualité, tandis que l’implantation de nouveaux plants permet leur multiplication et le remplacement de vieux plants.
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