Burundi Eco a effectué un tour au marché COTEBU et aux marchés récemment réhabilités de Jabe et de Ngagara lundi le 2 décembre 2019. La plupart des stands sont inoccupés. Les commerçants avancent certaines raisons de cette situation
Lundi le 2 décembre 2019 à 15 h. Nous sommes au marché Ngagara II connu sous le sobriquet de «marché COTEBU». La vue de la facette externe est séduisante. Elle donne envie de visiter ce qui se trouve à l’intérieur. Et si tu veux bien ce qui s’y passe. On dirait que le business dans ce marché est reluisant et qu’y trouver un stand n’est pas chose facile. Tout autour de ce marché sont installés des parkings des bus de transport rémunéré des personnes au nombre de trois. Ce sont entre autres ceux qui déplacent les passagers vers les provinces du Nord, du Centre-Est et de l’Ouest du pays. De plus, il y a un mouvement de beaucoup de vendeurs et de commerçants de différents fruits et légumes même si l’insalubrité y règne en maître. Lorsqu’ on pénètre à l’intérieur, c’est la déception totale. Il y a peu de gens. La plupart des stands sont inoccupés sauf ceux qui sont situés au bord des allées tracés à l’intérieur de ce marché.

La majorité des stands sont inoccupés au marché réhabilité de Ngagara
Les commerçants qui se sont entretenus avec le reporter de Burundi Eco indiquent que les propriétaires de ces stands ont la phobie de tomber en faillite, car ils disent qu’il n’y a pas de clients. Jean Pierre Nimenya, commerçant d’habits rencontrés à cet endroit indique que les propriétaires de ces stands ont raison. Il y avait un temps où presque tous les commerçants avaient voulu vider les lieux, car les clients venaient à compte- gouttes. Nonobstant, après avoir installé les parkings des bus à proximité de ce marché, les choses ont un peu changé pour les commerçants qui opèrent à cet endroit. Le problème qui s’est posé est que tous les commerçants n’ont pas occupé leurs stands. Ils sont restés là où ils étaient dans les autres marchés comme celui dénommé «Chez Sion».
Marché COTEBU mal organisé
Jeanne Keza, commerçante de denrées alimentaires s’inquiète du fait que les commerçants n’ont pas occupé leurs stands après la mise en place de ces parkings. Si un client vient une fois, deux fois, trois fois, etc. et qu’il ne trouve pas ce qu’il cherche parce que les stands sont inoccupés, est-ce qu’il va revenir, se questionne-t-elle. Puisqu’il s’observe beaucoup de stands inoccupés, un stand situé à l’intérieur de ce marché n’est pas cher. On peut le louer à 10 000 FBu par mois tandis que celui qui est installé à l’extérieur se paie 60 000 FBu, 70 000 FBu et même 80 000 FBu. De plus, les commerçants évoquent le problème des allées étroites qui séparent une rangée des stands et une autre. Les clients ont des difficultés d’accéder aux produits dont ils ont besoin. La Mairie a pensé à l’installation du maximum possible de stands pour encaisser beaucoup de taxes. Malheureusement, comme on le dit, «trop d’impôts tuent l’impôt».
Marché de Jabe : Les stands installés à la périphérie, plus chanceux
Au marché de Jabe, des stands inoccupés s’observent aussi. Les commerçants rencontrés à ce marché font remarquer que c’est parce que les stands sont mal placés. Il n’y a pas d’espace suffisant donnant accès à ces stands. Pour cela, ils ont peur de les occuper du fait qu’ils risquent de travailler à perte. A cela s’ajoute la pauvreté qui règne dans les familles, précisent les commerçants œuvrant dans ce marché. L’autre raison avancée est qu’il y a beaucoup de stands construits autour de ce marché. Ils sont les plus favoris et les plus chanceux en termes de rendement. Le peu de clients qui visitent ce marché se dirigent directement vers stands placés à la périphérie ou au niveau des entrées et sorties de ce marché.
La promiscuité des boutiques dans les quartiers, un obstacle à l’occupation des stands
Le pire s’observe au marché de Ngagara. 80% des stands sont inoccupés. A l’intérieur de ce marché, rien ne montre qu’il est fonctionnel. Les commerçants et les clients à ce marché se comptent au bout des doigts. Ils précisent qu’ils vont eux aussi quitter ce marché, car il n’y a pas de clients. Le peu de stands occupés se trouvent à la périphérie. Lorsqu’on était en train de réhabiliter ce marché, les commerçants se sont installés dans les autres marchés. D’autres ont installé des stands dans leurs quartiers respectifs, révèle Michel Nahimana, commerçant rencontré à ce marché. Aujourd’hui, la plupart des habitants des différents quartiers de la ville de Bujumbura s’approvisionnent chez eux. Ils y trouvent tout ce dont ils ont besoin. Dans ce cas, ils n’ont pas besoin de se diriger vers ce marché, car ils n’y cherchent rien. Dans presque tous les quartiers, il indique qu’il s’observe une promiscuité de boutiques tant de gros que de détail. Ce qui est à l’origine de la faible affluence des clients dans certains marchés. Ces commerçants demandent à la Mairie de prendre des mesures de redynamisation des activités à ce marché. Sinon, il s’agit d’un investissement inutile. Ils proposent comme piste de solution la mise en place des parkings à ce marché.
La Mairie a commencé à réagir pour inverser la tendance. Au marché de Ngagara II dit COTEBU, les activités de destruction de certains stands sont en cours pour y tracer quelques allées. Christophe Kinshasa, chargé des affaires économiques à la Mairie indique que cela est entrain de se réaliser dans l’optique de bien organiser le marché et de faciliter l’accès à tous les stands. Il tranquillise les propriétaires des stands détruits qu’on va leur accorder d’autres.
Signalons que six marchés ont été réhabilités sur financement de l’Union Européenne. Ce sont entre autres les marchés de Kanyosha, de Musaga, de Kinindo, de Jabe, de Ngagara et de Kinama. Et d’ajouter celui de Ruziba qui a été construit sur ce même financement.
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