Environnement

Réhabilitation du pont Musaga-Kamesa sur la RN7 : Un ouf de soulagement pour les usagers

Les travaux de réhabilitation du pont qui sépare les quartiers Kamesa et Musaga sur la RN7 ont déjà commencé. Les usagers s’en réjouissent. Le délai d’exécution est de 5 mois. 

L’Agence Routière du Burundi (ARB) a commencé ce lundi 27 septembre 2021 les travaux de réhabilitation du pont séparant les quartiers Kamesa et Musaga sur la RN7.  Un ouf de soulagement pour les usagers de la RN7.  Selon Jean Marie Bukuru, chauffeur d’une voiture Probox, il y a plus d’une année que ce pont a été détruit. Selon toujours lui, les usagers vivaient une situation malheureuse pendant toute cette période. Depuis que ce dernier s’est effondré, les usagers empruntent une route de secours. «Nous vivons le calvaire que nous impose cette route de secours étant donné qu’elle est de petite dimension. Et, suite à cela, les accidents  se multiplient. Des pertes en vies humaines y ont été déjà enregistrées car, juste à côté de cette déviation, il y a un ravin très profond sur la rivière dénommée Kamesa.  Il y a même deux semaines qu’un véhicule est tombé dans ce ravin et que plus de six personnes ont perdu leur vie», déplore Bukuru.

Même son de cloche pour Patrick Niyonkuru, chauffeur d’un  minibus «HIACE».  «Cette route de secours nous cause des ennuis. Nous sommes constamment confrontés à des embouteillages récurrents. Puisque cette déviation n’est pas goudronnée, elle est remplie de nids de poule.  Et, s’il pleut, la situation s’aggrave. Les véhicules  se cognent», s’inquiète-t-il.

L’ARB a commencé ce lundi 27 septembre 2021 les travaux de réhabilitation du pont séparant les quartiers Kamesa et Musaga sur la RN7.

Que ce pont soit puisse durer

Les usagers de  la RN7 demandent à l’Agence Routière du Burundi de construire un pont durable.  Ils le disent ainsi, car ils doutent des compétences de l’entreprise qui a construit ce pont. Selon ces derniers, ce pont ne date pas de longtemps, car il a été réhabilité en 2013 par une société chinoise. Néanmoins, il a été détruit après quelques années. La population environnante s’inquiète de cette destruction, car elle la juge prématurée. Elle pense plutôt qu’il a été mal conçu et construit.

Néanmoins, Ir Marc Rugerinyange, de la société de construction dénommée «Groupe EIS-EKA» balaie du revers de la main cette interprétation de la population. Il indique que ces destructions prématurées qui sont devenues monnaie courante sont liées à beaucoup de facteurs.

Pourquoi l’effondrement prématuré des ponts ?

Le 1er facteur  de l’effondrement des ponts est l’activité anthropique, indique Rugerinyange. Et d’ajouter que les montagnes qui surplombent la ville de Bujumbura sont dénudées. La population ne cesse de couper les arbres pêle-mêle soit pour défricher ou construire des habitations. Elle ne pense pas à planter d’autres arbres pour combattre la déforestation et ses effets pervers. La pression des eaux de pluie est forte. Ce qui ne cesse de fragiliser les différents ouvrages érigés sur les rivières en général et les ponts en particulier. Il n’y a pas de végétation qui permet à l’eau de s’infiltrer. S’il pleut, l’eau coule directement avec une très grande vitesse et emporte tout ce qui est sur son passage. Les cailloux, les pierres, etc charriés par ces eaux endommagent les ouvrages (même ceux qui sont construits en bêton armé).

Comme la plupart de ces ouvrages sont construits dans des zones escarpées, il y a des ponts qui sont en aval des autres. Si l’eau vient avec une grande vitesse, Rugerinyange fait savoir qu’elle se crée des affouillements verticaux avec les différences de niveau entre un pont et un autre pour avoir une pente plus ou moins abordable. Au moment où l’affouillement vertical est atteint, il se crée un affouillement latéral. L’eau ne fait qu’affouiller le long de l’ouvrage qui finit par s’effondrer.

La raison qui fait que ces ouvrages ne parviennent pas à résister à la prestation de l’eau est que le dimensionnement de l’étude ne tient pas compte des réalités du moment.  Il y a des ouvrages qui ont été construits en 1972 alors que les études hydrologiques et hydrographiques n’ont pas tenu en compte la situation actuelle. Il fait remarquer qu’une mise à jour de l’étude pour prévenir les conséquences  de la pression de l’eau qui s’exerce sur les ouvrages s’avère nécessaire. Des équipes de surveillance régulière sont donc nécessaires pour maintenir ces ouvrages en vie. On constate que la destruction de ces ouvrages est systématique sur tout le territoire, car même  leur construction l’a été.  Sur la RN1, on a remplacé toutes les buses métalliques par des dalots en béton armé entre Bugarama et Bujumbura. Près de 40 ouvrages ont été réhabilités. On les a remplacés, car ils ont été complètement endommagés.

La qualité des matériaux de construction doit être irréprochable

Selon Ir Rugerinyange, un autre facteur de destruction de ces ouvrages est constitué par les matériaux de construction de mauvaise qualité. Le sable, le ciment, le gravier, les fers à bêton, les pierres, etc doivent être de bonne qualité pour être utilisés. Sinon, on se heurte à de graves problèmes liés à l’utilisation des matériaux de mauvaise qualité. Apres avoir vérifié la qualité des matériaux de construction, on se rend compte si on a respecté les plans d’exécution approuvés et les dosages offerts par les laboratoires. Tous ces paramètres doivent être analysés.

Rugerinyange signale qu’une étude minutieuse du projet  est une nécessité pour construire un pont durable. Dans  la plupart des pays, on vote le budget avant de connaître la valeur des constructions. En principe, on devrait faire l’inverse. Selon lui, c’est à partir de l’étude du projet qu’on dégage le budget à y  allouer.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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