Editorial

Rendez au producteur ce qui est au producteur

C’est le 18 janvier 2021 que tomba le décret de mise en place de l’Agence Nationale de Gestion du Stock (ANAGESSA). Celle-ci a pour objectif l’appui incitatif à la production, à la collecte, à l’organisation de la gestion des productions agricoles, animales et halieutiques et, partant, l’encouragement des producteurs.

Rédacteur en chef adjoint

Une bonne nouvelle qui n’exclut pas des inquiétudes. D’habitude, l’agriculture burundaise est une agriculture de subsistance qui est destinée à la consommation. Une quantité importante mise sur le marché est collectée dans plusieurs coins du pays.

Ceux qui la collectent ne sont que des commerçants spéculateurs qui maîtrisent les susceptibilités du marché.  Ceux-ci profitent des besoins des producteurs et les enfoncent parfois même dans le pétrin.

Maintenant que l’Etat prend en mains les choses en promettant d’acheter au producteur à un prix rémunérateur et de vendre au consommateur à un prix abordable, des précautions s’avèrent une nécessaire. Ce sont entre autres l’augmentation de la production. Une fois celle-ci augmentée, des mesures de stockage s’imposent dont la mise en place des magasins d’entreposage.

Qu’à cela ne tienne. En plus de ces magasins, des stratégies de conditionnement, de transport et de conservation doivent être mises en place. On sera tenu également d’installer des chambres froides et des frigos pour éviter la pourriture de la production.  La question qui se pose est de savoir comment on alimentera ces chambres froides et frigos en courant électrique. Va-t-on installer des plaques solaires dans les endroits où il n’y a pas de courant électrique ? Peut-être que les concepteurs du projet ont songé à cela.

Au niveau de la commercialisation, le chemin est encore épineux. La production doit être compétitive non seulement dans le pays, mais aussi à l’international. Malheureusement, l’institution chargée de certifier les produits crient toujours au manque de moyens humains, matériels et financiers. En plus, l’ANAGESSA débutera bientôt l’achat du maïs produit dans le pays. Or, il est remarquable que le maïs hybride gagne de plus en plus le terrain au Burundi. Pourtant, le système international encourage aujourd’hui la commercialisation des produits bio.

Une attention soutenue doit être accordée à la probité des futurs agents de l’ANAGESSA. L’homme reste l’homme. Ce n’est pas pour jouer au juge, mais il y a moyen de se demander une fois corrompus ou fraudeurs, s’il y a une législation spécifique pour les punir.

Toutefois, l’ANAGESSA est là. Rendons au producteur ce qui est au producteur et facilitons le consommateur dans ses achats. Et la justice sera rendue. N’en déplaise aux détracteurs de la bonne gouvernance.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

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