Plus de deux ans après leur fermeture, les bureaux de change ont reçu l’autorisation de rouvrir mais sous conditions. Lesquelles conditions sont jugées intenables par ceux qui veulent reprendre les activités de changeur de monnaies. Le président explique que le secteur a besoin de gens crédibles d’où rendre rigide les conditions d’agrément

Le capital minimum d’un bureau de change est passé de 100 millions de FBu à 500 millions de FBu pour les nationaux.
La BRB a lancé un communiqué le 7 octobre 2022 dans lequel elle a annoncé que ceux qui veulent reprendre les activités de changeur manuel et ceux qui veulent embrasser ce métier peuvent introduire une manifestation d’intérêt auprès de la BRB. Cela afin de montrer qu’ils sont prêts à exercer ce métier. Le 18 novembre 2022, la BRB a rencontré les cambistes qui avaient manifesté l’intérêt d’œuvrer dans ce domaine pour leur communiqué les grandes lignes qui vont réglementer leurs activités.
Pour les cambistes, la BRB a serré la vis. Le capital minimum est passé de 100 millions de FBu à 500 millions de FBu pour les nationaux. Le capital minimum pour les associés entièrement Burundais et étrangers ou mixtes est de 400 mille USD ou l’équivalent » avant de faire remarquer que la caution est passée de 10 millions de FBu à 50 millions de FBu pour les nationaux. Pas que ça. Les forex seront obligés d’adhérer à une association professionnelle. Cette association sera considérée comme un trait d’union ou un mécanisme de plaidoirie auprès de la Banque centrale. Ils seront obligés de signer un acte d’engagement sur le respect de la déontologie.
Il est aussi exigé une lettre de demande d’agrément, un statut notarié, le registre de commerce, le Numéro d’Identification Fiscale (NIF), l’historique des comptes en BIF et en monnaies étrangères, un plan d’affaire, le casier judiciaire du propriétaire, le bilan, le casier judiciaire et un Curriculum Vitae du gérant et du caissier du forex… Le niveau d’études minimum exigé pour les gérants et les caissiers des bureaux de change est d’au moins les humanités générales ou l’équivalent. Ce qui est inacceptable pour les cambistes.
« Un changeur de monnaies ne peut pas être pauvre »
La question des lamentations des cambiste est revenu lors de l’émission publique animée par le président. La journaliste a demandé si le gouvernement ne pourrait pas alléger un peu les conditions d’exercice du métier de changeur de monnaies. Le président n’y est pas allé par quatre chemins : «Tu ne peux pas échanger les devises sans pour autant montrer que demain tu ne tomberas pas en faillite. Un échangiste ne peut pas être pauvre». Le secteur n’a pas besoin des changeurs qui se cherchent, ajoute-t-il.
Pour autant, quelques questions restent en suspens pour les cambistes. Pourquoi, on leur a imposé des conditionnalités sans tenir compte des défis du secteur. Ils se demandent s’ils vont se faire restituer la redevance annuelle de 2 millions de FBu et les frais du logiciel de 2 millions de FBu. Ou encore, si la BRB va laisser le cours du marché parallèle se fixer lui-même étant donné qu’elle ne fournit pas les devises aux bureaux de change.
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