Economie

Reprise de l’exploitation artisanale de l’or

Les coopératives minières sont de nouveau autorisées à exploiter les sites aurifères. Ainsi, elles doivent souscrire à la règlementation en vigueur. Cependant, l’exploitation industrielle de l’or devrait attendre l’aboutissement des négociations en cours entre le gouvernement et les sociétés extractives    

Après plus d’une année d’arrêt des activités, les travaux d’extraction minière reprennent timidement. Il s’agit de la mise en œuvre des recommandations émises en mai dernier lors d’une réunion tenue à Gitega à l’endroit des exploitants miniers. De nouvelles orientations ont été définies pour accroître la production aurifère. Parmi, les recommandations formulées à cette occasion figure la reprise des activités d’exploitation et de commercialisation de l’or. Seules les coopératives minières dûment agréées sont autorisées à piocher les filions d’or. 

Pour faciliter la reprise des travaux, ces dernières ne vont pas payer les droits fixés et les redevances superficielles annuelles jadis exigés avant d’avoir le permis d’exploitation. Cependant, les orpailleurs ne sont pas exonérés de la TVA, des impôts ou d’autres charges (les frais de dossier et de reproduction de la carte, la contribution pour la réhabilitation des sites …).  Cependant, les coopératives ne sont pas autorisées à fouiner dans les périmètres des sociétés minières. Pour le cas des industries extractives,  de nouvelles conventions seraient en cours de négociation en vue de la reprise des activités. 

Après la suspension des activités minières, les recettes issues de l’exportation de l’Or ont chuté passant de 80 milliards de FBu à 0 FBu entre juin 2021 et mars 2022.

Une exploitation scrutée à la loupe 

Les autorités redoublent de vigilance pour décourager le trafic des minerais. Pour ce faire, les coopératives minières ont signé un contrat de partage avec le gouvernement via le ministère en charge des mines. L’ordonnance du 22 juin 2022 inspirée des recommadations issues de la reunion susmentionnée précise les modalites d’extraction. 

Le gouvernement prône le principe gagnant gagnant. L’article 8 stipule que toute coopérative minière doit rétrocéder à l’Etat 30% de la production obtenue avant toute transaction commerciale. Dans la mesure du possible, la coopérative extractive devra communiquer la production de l’or aux services de l’Office Burundais des Mines et des Carrières (OBM), à l’administration locale, aux services de sécurité et de renseignement en vue de sa sécurisation depuis le site d’exploitation jusqu’à la BRB, le seul comptoir d’or.

Les exportations domestiques en chute libre   

La balance commerciale reste déficitaire. Le taux de couverture des importations par les exportations reste relativement faible. Le pays tire essentiellement les devises de l’exportation des produits domestiques (café, thé, minerais), de la coopération bilatérale sous forme d’appui aux projets de développement et de prêts. Cependant, le secteur minier détrône le café et le thé jusque-là considérés comme une manne du pays. En 2019, le pays a engrangé plus de 74 millions USD issues de la vente de divers minerais, notamment l’or, les minerais des 3T et les terres rares.  

Selon les rapports de la BRB et de l’OBM, le secteur minier occupe la première place en ce qui est de la génération des recettes d’exportation devançant les produits traditionnels d’exportation, à savoir : le thé et le café. Le taux des exportations du secteur minier par rapport aux exportations nationales est passé de 2,26% en 2014 à plus de 50% en 2017.

Vers la traçabilité des minerais ?

La suspension des activités minières et la volatilité des cours des matières premières affectent l’économie nationale. Le total des exportations du troisième trimestre de 2021 s’élève à 47,7milliards de BIF contre 142,4 milliards de BIF au même trimestre de 2020.  La chute des exportations est due principalement à la suspension des activités minières, surtout la non exportation du métal jaune. 

Avec la reprise des activités minières, il faudra renforcer le contrôle pour aspirer à une exploitation rationnelle et efficiente des minerais. Les consultations se multiplient pour doter le pays d’outils efficaces de traçabilité des minerais. Du 13 au 16 septembre, les intervenants dans le secteur minier ont échangé autour de la stratégie proposée par Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs  (CIRGL) en matière d’exploitation artisanale et à petite échelle de l’or. A l’issue de cet atelier, une feuille de route a été adoptée pour la mise en œuvre de ladite stratégie. Les experts recommandent également l’adhésion du Burundi à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Une plateforme qui promeut la gestion ouverte et responsable des ressources pétrolières, gazières et minières a l’échelle mondiale.

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Benjamin Kuriyo.

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