Dès l’année prochaine, la « Vision Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 » entre dans sa phase opérationnelle. Les structures déconcentrées disposent des projets pour la mise en œuvre de cette vision. Entretien exclusif avec le gouverneur de la province de Rumonge sur les secteurs prioritaires.

L’administration provinciale révèle des projets aquacoles en cours de développement pour booster le rendement de la pêche.
En collaboration avec l’administration et les partenaires au développement œuvrant dans ladite province, nous œuvrons pour la transformation de la vision en des actes concrets pour propulser le pays au rang des pays émergents, annonce Léonard Niyonsaba, Gouverneur de la province Rumonge.
Un des domaines de prédilection demeure l’agriculture et la protection de l’environnement. La priorisation de ce secteur a été dictée par le fait que plus de 90 % de la population de cette localité vit de l’agriculture. « Nous sensibilisons la population à pratiquer l’agriculture moderne et résiliente au climat selon les consignes des techniciens. Pour ce faire, les producteurs agricoles doivent avoir accès aux intrants pour améliorer le rendement ».
La province de Rumonge étant l’une des provinces les plus touchées par les effets du changement climatique, l’administration provinciale détaille les mesures de riposte prises pour réduire les effets du changement climatique. Ce sont surtout les campagnes de reforestation en cours sur l’ensemble du territoire et la lutte contre les feux de forêts.
La modernisation du secteur agropastoral
La politique de subvention des intrants contribue énormément au développement du secteur agricole. « Nous saluons les efforts de l’Etat pour subventionner les intrants agricoles même si les défis persistent. Durant cette saison culturale, il y a des retards dans l’acheminement des fertilisants vers certaines localités. Un retard imputable à l’impraticabilité des routes durant la saison pluvieuse ».
Les projets de promotion des cultures ciblent notamment les pommes de terre, le maïs, le thé dans les régions de hautes altitudes et les cultures d’exportation notamment le thé. Dans les régions de basse attitude et moyenne altitude, les autorités provinciales privilégient le manioc, le palmier à huile, le café, le riz et les bananiers. La culture du patchouli en association avec le palmier à huile est en cours de développement dans certaines localités.
Comme l’agriculture va de pair avec l’élevage, la province mise essentiellement sur l’élevage des petits ruminants, des volailles, des porcs, du bétail et des lapins pour générer des revenus supplémentaires. En ce sens, les communautés travaillent dans des coopératives pour mieux assimiler et intégrer les meilleures pratiques agro-pastorales.
Des initiatives pour améliorer la qualité de l’éducation
L’éducation reste le maître-mot de tout pays qui aspire au développement durable. Sans une éducation de qualité, c’est l’avenir de tout un pays qui sera hypothéquée, laisse entendre attendre le gouverneur. L’école reste la pépinière des futurs cadres du pays, des chefs d’entreprises, des médecins, des décideurs, des experts. Ainsi, à travers les commissions communales de l’éducation, l’administration pilote les réformes sur l’amélioration de la qualité de l’éducation. En ce sens, les communes doivent voter des budgets chaque année pour soutenir le système éducatif. Les chefs des établissement scolaires sont tenus de suivre de près les prestations des enseignants.
Dans le domaine de la justice, « nous travaillons sur la restauration de la confiance dans les instances juridiques. Nous travaillons avec les responsables de la justice à travers les descentes semestrielles dans les différentes communes ». Ces descentes permettent de clôturer certains dossiers en suspens et de régler les contentieux latents dans les communautés. Cette initiative a permis de réduire drastiquement les plaintes et les lamentations des citoyens qui se présentaient régulièrement au cabinet du gouverneur.
Un transport lacustre prometteur
Sur les régions côtières, la pêche reste la principale activité pour les populations qui vivent de la pêche et de la commercialisation des produits halieutiques. L’administration provinciale révèle des projets aquacoles en cours de développement pour booster le rendement de la pêche. Le gouverneur salue les réformes initiées pour améliorer la sécurité lacustre et, partant, le transport des biens et des personnes via le lac Tanganyika.
Il s’agit notamment du processus d’immatriculation du bateaux en cours. Ce qui permettra de suivre le mouvement des bateaux dans le lac et voler au secours des navires en détresse. Le lac a une importance économique indéniable par le truchement des activités de pêche et l’import-export des marchandises. Le port commercial de Rumonge est en passe de devenir une plaque tournante de la sous-région. Les marchandises en provenance de la Tanzanie et de la République Démocratique du Congo (RDC) transitent via ce port. Il en est de même pour les produits manufacturés et les denrées alimentaires exportées vers l’Est de la RDC.
A propos de la vision 2040-2060
La « Vision Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 » a pour finalité de faire du Burundi une nation prospère. Cela suppose notamment une augmentation soutenue de la production des biens et des services. Ce qui conduit à l’amélioration de l’espérance de vie, à la satisfaction des besoins fondamentaux ainsi qu’à la réduction des inégalités, du chômage et de la pauvreté dans toutes ses dimensions.
Après l’adoption du document de la Vision, le Gouvernement a ensuite entamé la révision du Plan National de Développement 2018-2027 pour l’aligner sur les orientations de ce document si stratégique. Le montant global du PND révisé est de 85 704,8 milliards de BIF (soit 29,9 milliards USD) qui sera financé par le Gouvernement du Burundi, les Partenaires au Développement et le secteur privé. Pour combler le déficit de financement et réunir les conditions pour la réalisation de sa vision, le gouvernement vient d’organiser au début du mois courant une table ronde de mobilisation des ressources.
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