La transformation des autres produits à base d’huile de palme, la baisse de la production des régimes de palme, la fraude et la contrebande…influencent le prix de l’huile de palme sur le marché. Les consommateurs demandent une réglementation du prix par le gouvernement
Depuis le mois d’avril de cette année, le prix de l’huile de palme n’a cessé d’augmenter sur le marché comparativement aux années antérieures, indique Sylvie Sindayigaya, une consommatrice de cette denrée rencontrée au marché de Rumonge.
Elle fait remarquer que c’est la première fois qu’un litre d’huile de palme s’achète à 4 000 FBu depuis plus d’une dizaine d’années et ne comprend pas la montée vertigineuse du prix de cette denrée combien indispensable dans l’alimentation des Burundais.
Elle s’étonne de voir que sur le marché un bidon de 5 litres d’huile de palme s’achète aujourd’hui entre 18 000 FBu et 20 000 FBu selon les marchés alors que les mois de septembre, octobre, novembre et décembre sont normalement des mois de grande production d’huile de palme.

Sur le marché un bidon de 5 litres d’huile de palme s’achète aujourd’hui entre 18 000 FBu et 20 000 FBu.
La transformation des produits à base d’huile de palme
Augustin Ngendakuriyo, un palmiculteur et en même temps commerçant d’huile de palme indique que beaucoup de produits sont fabriqués à base d’huile de palme dont des savons, d’autres types d’huile et d’autres produits.
Il précise que les grandes sociétés comme Savonor et Life raflent 90% de la production, car ce sont ces deux sociétés qui transforment l’huile de palme en d’autres produits.
Avant l’apparition de la Covid-19, une grande quantité d’huile de palme en provenance de l’Est de la RDC était commercialisée au Burundi, mais aujourd’hui, cela ne se fait plus à cause de la pandémie de Covid-19, indique la même source.
L’autre raison est que la variété de palmier à huile qui a été récemment planté au Burundi n’est pas adaptée au Burundi et ne donnent pas par conséquent une bonne production d’huile de palme comme la dernière variété qui avait été importée de la Côte d’Ivoire et de la Malaisie.
La transformation de l’huile de palme reste en grande partie artisanale. Ce qui ne donne pas assez d’huile, car il n’y a que des unités artisanales de transformation de l’huile de palme. La province de Rumonge ne compte que deux unités de transformation industrielle.
Le manque de fertilisants pour les champs de palmiers à huile en est aussi l’une des causes, car on n’atteint pas la production escomptée.
D’autres sources révèlent qu’une certaine quantité d’huile de palme est vendue frauduleusement dans les pays limitrophes surtout la Tanzanie.
La réglementation du prix de l’huile de palme
Certains consommateurs contactés ne savent plus à quel saint se vouer, car le prix des huiles ne cesse de grimper que ce soit l’huile d’huile de palme ou l’huile de coton.
Pour eux, l’huile de palme est un produit stratégique pour les Burundais, car on ne peut pas préparer un repas sans y utiliser l’huile de palme.
Ils demandent au gouvernement de réguler ou réglementer le prix d’huile de palme pour éviter des spéculations sur ce produit et permettre à tous les Burundais à avoir accès à cette denrée.
Les consommateurs demandent un bon conditionnement de ce produit car. Dans sa commercialisation, l’hygiène ne constitue pas un souci.
Ils demandent enfin que la filière « palmier à huile » soit développé à l’instar d’autres filières afin d’atteindre une grande production suffisante pour tous les Burundais.
L’extension des palmeraies en cours
Augustin Kabaragasa, directeur général de l’Office de l’Huile de Palme (OHP) fait un clin d’œil aux palmiculteurs d’entretenir leurs plantations et d’acheter des fertilisants et autres produits phytosanitaires afin d’avoir une bonne production.
Il indique que dans quelques années, la production d’huile de palme sera suffisante pour satisfaire la consommation locale, car la culture du palmier à huile est en train d’être étendue à 10 provinces du Burundi.
Signalons que le prix de l’huile de coton a aussi augmenté sur le marché ces derniers mois.
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