Education

Rumonge : pourquoi les dernières places aux tests nationaux ?

L’effectif pléthorique des élèves dans les classes, la préoccupation d’aller chercher le travail dans d’autres pays, la recherche de l’argent sont notamment quelques facteurs à l’origine des dernières places enregistrées dans des tests nationaux au niveau de la province Rumonge.  Nous nous sommes entretenues avec le directeur provincial de l’éducation pour plus de détails    

Durant ces dernières années, la province de Rumonge occupe la dernière place au niveau des tests nationaux. Isaac Ndikuriyo, directeur provincial de l’éducation à Rumonge évoque plusieurs facteurs à l’origine de ce mauvais classement. Selon lui, les causes majeures en sont l’effectif pléthorique des élèves dans les classes, surtout au niveau de l’école fondamentale. « Dans les premières années, il existe des classes où on se retrouve avec plus de 80 élèves. C’est difficile pour un enseignant de s’occuper de tous ces enfants ». Le directeur provincial explique que cela a un impact négatif sur le parcours des élèves. Si un élève avance avec des capacités insuffisantes, cela se répercute au niveau des tests nationaux.

Isaac Ndikuriyo, DPE à Rumonge : « Quand ils arrivent dans les classes terminales, la seule ambition pour les finalistes est de se rendre dans les pays comme la Tanzanie, la Zambie, l’Afrique du Sud … »

 

M. Ndikuriyo évoque aussi la recherche du travail dans d’autres pays. Les jeunes de Rumonge se rendent en grand nombre dans d’autres pays à la recherche de meilleures conditions de vie. « Quand ils arrivent dans les classes terminales, la seule ambition pour les finalistes est de se rendre dans les pays comme la Tanzanie, la Zambie, l’Afrique du Sud … », précise Isaac Ndikuriyo. Selon lui, ils préfèrent recevoir les diplômes délivrés par les écoles sans se soucier de l’importance du diplôme d’Etat alors que celui-ci revêt un caractère international. Pour relever ce défi, le directeur de l’éducation à Rumonge compte organiser au mois de mai des réunions à l’endroit des élèves finalistes pour les sensibiliser sur l’importance du diplôme d’Etat. « C’est un diplôme international et ils doivent être conscients de cela. S’ils préfèrent quitter le pays, qu’ils partent en possession du diplôme d’Etat parce qu’il peut leur être utile dans ces pays. Ils peuvent y continuer leurs études ».

Vivant près du lac Tanganyika où se déroulent plusieurs activités, certains écoliers sèchent l’école pour aller chercher des petits boulots au bord du lac, précise M. Ndikuriyo. Cette problématique est aussi à la base des abandons scolaires. Une collaboration étroite avec l’administration est indispensable pour combattre ce fléau. Le port de l’uniforme est obligatoire pour les élèves afin qu’ils soient facilement identifiables en cas de séchage des études.

Des directeurs qui ne jouent pas leurs rôles 

Le directeur de l’éducation à Rumonge pointe du doigt les autorités scolaires. « Certains directeurs et enseignants ne s’acquittent pas correctement de leurs tâches, surtout dans l’encadrement des élèves. Cela fait que le taux de réussite baisse », déplore le directeur de l’éducation à Rumonge. Ils doivent changer et se mettre à l’œuvre pour améliorer les performances des élèves. Outre ces facteurs, il ajoute aussi des problèmes courants dont l’insuffisance des enseignants et de matériels didactiques. 

Pour améliorer le rendement scolaire, les élèves des classes terminales n’ont pas bénéficié des vacances de Pâques, informe Ndikuriyo. C’est dans le cadre de pouvoir terminer les programmes et d’avoir le temps suffisant pour se préparer aux tests. Au niveau provincial, des tests de préparation sont prévus aux mois de mai et juin pour les élèves des classes terminales pour se familiariser avec le système de questionnement des concours nationaux, poursuit Isaac Ndikuriyo. 

Des avancées dans la lutte contre les grossesses non désirées

Une nette amélioration dans la diminution des grossesses non désirées dans la province de Rumonge est enregistrée selon M. Ndikuriyo. Les grossesses non désirées sont passés de plus de 200 en 2016 à entre 50 et 60 actuellement, se réjouit le directeur de l’éducation en province de Rumonge.

Selon Isaac Ndikuriyo, le programme des tantes et pères éducateurs a contribué à la diminution des grossesses non désirées dans la province. Les élèves se confient à ces derniers pour d’éventuelles interrogations. Il appelle également les parents à s’impliquer dans l’encadrement de leurs enfants.

Beaucoup de gens provenant de plusieurs provinces du pays et avec différents comportements se rencontrent à Rumonge dans des activités connexes à la pêche. Alors ces gens se contentent d’amadouer les jeunes élèves en leur donnant de l’argent ou en les corrompant matériellement, indique le directeur de l’éducation à Rumonge. L’autre raison avancée par M. Ndikuriyo est que la ville de Rumonge regorge de nombreuses filles qui n’habitent pas chez leurs parents. Elles viennent des communes de Burambi, Buyengero ou de la province de Bururi pour poursuivre leurs études ici. Une fois arrivées dans la ville de Rumonge, elles louent des maisons. Elles sont alors dans le viseur des hommes qui veulent les corrompre et deviennent victimes.

La DPE Rumonge est composée de cinq directions communales de l’éducation à savoir Rumonge Buyengero, Burambi, Bugarama et Muhuta. Cette direction provinciale de l’éducation enregistre plus de 156 mille élèves pour l’année scolaire 2021-2022.

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A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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