Les victimes de la montée des eaux du lac Tanganyika estimés à 28 ménages vivant à l’endroit dénommé CEMINA situé au chef- lieu de la province Rumonge alertent sur le fait que les conditions dans lesquelles ils vivent sont précaires. Ils demandent d’être délocalisées vers un autre endroit plus résilient. Le gouverneur de la province de Rumonge précise qu’on compte les délocaliser vers le site de Mutambara et que même le budget est déjà disponible pour commencer les travaux d’aménagement de ce site

Plus de 1800 ménages ont été affectés par la montée des eaux du lac Tanganyika.
Nous sommes au chef-lieu de la province de Rumonge, plus précisément à l’endroit dénommé CEMINA où vivent actuellement les victimes de la montée des eaux du lac Tanganyika qui sont estimés 28 ménages. Ils ont déménagé de leurs quartiers à cause de la montée des eaux du lac Tanganyika. Selon les propos recueillis sur place, ils vivent dans le désarroi. « Nous trouvons difficilement de quoi manger. Nous dormons à la belle étoile dans des moustiquaires », déplore Mme Cynthia Ndayishimiye.
Mme Christine Siniremera abonde dans le même sens : « Nous sommes exposés à certaines calamités naturelles telles que le vent, le froid et certaines maladies des mains sales comme la fièvre typhoïde, les infections, etc. ». Quand il pleut, ces déplacés invoquent la grâce de Dieu pour les protéger, car l’eau de pluie entre facilement dans la salle qui les abrite. Ils constituent une proie facile pour les moustiques, car ils dorment à la belle étoile.
Une autre anomalie est que l’hygiène n’est pas aussi rassurante, car tout le monde (les enfants, les hommes et les femmes) partagent seulement deux toilettes. Et d’ajouter que les relations conjugales ont été perturbées, car tout le monde loge sous le même toit.
Même les enfants alertent
Asha Nshimirimana, âgée de 10 ans et élève en 4ème année à l’Ecofo Nkayamba lance aussi un cri d’alarme du fait que ces déplacés vivent dans des conditions précaires. « Je me sens mal à l’aise suite à ces mauvaises conditions. Depuis que je me suis retrouvée à cet endroit, j’ai demandé à ma grande mère la raison pour laquelle nous sommes là. Elle m’a répondu que c’est à cause de la montée des eaux du lac Tanganyika. A ce moment, je venais de la capitale économique Bujumbura. Je ne savais rien de ce qui s’était passé », laisse entendre Nshimirimana. Elle déplore qu’à cet endroit ils ne cessent d’être piqués par les moustiques. Les moustiquaires dont ils disposent sont déchirés. « Nous nous couchons sur un sol cimenté. Pas de matelas. Nos parents n’ont pas d’argent pour nous acheter de quoi manger. Nous n’avons pas d’uniformes. Ils sont déchirés. Les matériels scolaires posent aussi un problème ». Ces déplacés demandent à l’Etat de les délocaliser vers un autre endroit plus sécurisé.
Vers la délocalisation des victimes de la montée des eaux du lac Tanganyika
Consolateur Nitunga, gouverneur de la province de Rumonge affirme que la montée des eaux du lac Tanganyika a perturbé beaucoup de choses dans sa province et surtout dans les communes de Muhuta, Bugarama et Rumonge. Les infrastructures tant publiques que privées et les champs cultures ont été envahies par les eaux du lac. Au total, plus de 1800 ménages ont été affectés. Nonobstant, plus de 1750 ménages ont été recueillis par leurs amis et voisins. Il affirme que les conditions dans lesquelles ils vivent ne sont pas bonnes et précise que la province qu’il chapeaute essaie de les aider en leur donnant des vivres et des couvertures. Et comme solution durable, Nitunga fait remarquer que le gouvernement compte les installer dans le site de Mutambara. Il ne reste que le ministère ayant l’environnement dans ses attributions signe l’accord qui accorde légalement ce site à ces déplacés pour que les travaux d’aménagement de ce site commencent. Sinon, le budget alloué à ces travaux est disponible.
Notons que Nitunga rappelle aux riverains du lac Tanganyika de respecter le code de l’eau qui stipule qu’il ne faut pas construire dans les 150 m à partir du niveau le plus élevé de la dernière crue du lac Tanganyika.
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