Agriculture

SADeR : Combattre l’insécurité alimentaire par la lutte anti-érosive

L’insécurité alimentaire est une réalité au Burundi. Une combinaison de facteurs serait à l’origine de cette situation à savoir la pauvreté, les sources de revenus limitées et très peu diversifiées, l’accès limité a la terre, la forte densité de la population et la diminution croissante de la fertilité des sols. A ces facteurs dits structurels s’ajoute l’érosion dans les exploitations agricoles sur les fortes pentes. L’étude menée par la FABI cherche à contribuer à l’augmentation durable de la production agricole à travers la protection du capital foncier via la lutte anti-érosive

Les parcelles experimentales présentent un résultat très satisfaisant dans la lutte contre l’érosion avec un meilleur rendement agricole

Les défis et les menaces qui pèsent sur l’agriculture reflètent largement l’agro-écologie à forte densité de population dans les zones à plus fort potentiel de devenir une menace pour la sécurité alimentaire. Les exploitations sont divisées et sous-divisées à travers des générations entraînant une diminution de la taille des parcelles cultivables. Dans les provinces de Kayanza et Ngozi, les parcelles sont maintenant si petites qu’elles ne peuvent pas subvenir aux besoins de sécurité alimentaire des ménages. L’insécurité alimentaire chronique est un problème croissant dans certaines zones à potentiel élevé de menace pour la sécurité alimentaire en particulier celles dépourvues de fonds de développement rural qui auraient pu promouvoir la diversification des moyens de subsistance.

Selon Prof Bernadette Habonimana, Responsable du sous-projet Erosion, le projet SADeR (Sécurité Alimentaire pour le Développement Rural Durable  dans trois provinces densément peuplées au nord du Burundi sous climat changeant) démarré en avril 2011 pour une durée de 36 mois, visait la collecte des données sur les systèmes et pratiques agro-sylvo-pastorales et sur quelques chaînes de valeur agricoles dans le contexte rural.C’est l’un des cinq projets du programme de Coopération Universitaire Institutionnelle( CUI) entre les universités de la communauté flamande de Belgique et L’Université du Burundi. Les parcelles expérimentales sont installées sur des terrains à forte pente (41% à Gashikanwa et 40% à Matongo).

Les dispositifs sont constitués de 4 par celles expérimentales à Gashikanwa et 5 parcelles à Matongo. La mise en place de ces sites a pour objectif de comprendre les phénomènes, causes et impacts de l’érosion dans les provinces densément peuplées  du nord du pays, ensuite d’évaluer l’efficacité comparée de la pratique culturale traditionnelle et des techniques anti-érosives sur la gestion conservatoire des eaux et des sols, et enfin contribuer à la vulgarisation des techniques de conservation des eaux et des sols jugées efficaces et économiquement rentables.

La perte des matières organiques, une préoccupation du projet SADeR

Assurer la sécurité alimentaire pour tous, la rendre durable par la réhabilitation et la sauvegarde de l’outil de production et stabiliser et accroître les sources de revenus des ménages pour leur permettre d’investir dans la croissance de la production et la productivité agricole sont les principaux objectifs du projet

Les bénéficiaires du projet SADeR apprécient les méthodes anti-erosives proposées par les chercheurs de l’Université du Burundi tout en souhaitant la vulgarisation dans d’autres provinces

«La pertinence du projet pour le développement du Burundi en général et pour la zone d’étude en particulier réside dans sa contribution au renversement ultra-urgent des tendances vers l’insécurité alimentaire des ménages, entre autres à travers une intensification des systèmes de production et une gestion durable des ressources naturelles sous des conditions climatiques et socio-economiques changeantes», indique Pr. Jean Ndimubandi, responsable du projet SADeR.

Un exemple à suivre, mais aussi vulgariser les méthodes apprises

André Karegeya, bénéficiaire de l’étude expérimentale affirme que depuis que le projet est venu dans sa localité, le rendement a triplé. «Maintenant, j’ai beaucoup appris les techniques de culture, même les gens de l’entourage viennent souvent dans mes champs pour s’imbiber des méthodes appropriées pour accroître la productivité », indique-t-il.

Pour le gouverneur de la province, Anicet Ndayizeye la lutte contre l’érosion et la sauvegarde des terrains cultivables sont très importantes. «Il nous faut un rapport intermédiaire pour nous aider à sensibiliser la population, car on vient de constater que plus il y a une lutte intelligente contre l’érosion, plus le rendement est consistant», a souligné le gouverneur tout en exhortant les professeurs de la FABI  à partager leurs savoir-faire partout dans le pays.

La population environnante plaide pour la pérennisation de telles études et pour leur vulgarisation dans d’autres localités pour que l’insécurité alimentaire soit un triste souvenir dans les ménages.

A propos de l'auteur

Bonaparte Sengabo.

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