La saison culturale C bat son plein. Les marais sont verdoyants à cause des cultures de riz, de maïs et d’autres cultures vivrières qui y prolifèrent. Les autorités incitent les agri-éleveurs à travailler en synergie dans des coopératives agricoles pour améliorer le rendement et assurer une bonne gestion des récoltes. Les agriculteurs demandent l’intervention du gouvernement pour moderniser les systèmes d’irrigation
La saison culturale C a été récemment introduite dans le système agricole burundais en plus des saisons culturales A et B. « Nous avons constaté qu’on ne peut augmenter la production agricole en exploitant seulement deux saisons, à savoir : les saisons culturales A et B », fait savoir Dr Déo Guide Rurema, ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage. C’est la raison pour laquelle le gouvernement du Burundi a donné des orientations fermes pour introduire la saison culturale C. L’autre raison est que la période d’été était considérée comme une période de détente. « Pendant la saison sèche, beaucoup de gens se reposent. Ils se réjouissent des récoltes des saisons précédentes. Ainsi, avec la nouvelle orientation du gouvernement, nous avons introduit cette saison culturale C pour occuper la population », explique le ministre Rurema.

Lors de nos visites dans les différentes provinces (Bubanza, Cibitoke, Kayanza, Ngozi, Kirundo, Karuzi et Gitega), nous avons constaté que la saison culturale C est une réalité. C’est une saison à part entière comme tant d’autres, à savoir : les traditionnelles saisons culturales A et B. Les marais sont bel et bien occupés par les cultures. « La population adhère progressivement au regroupement en coopératives. Cela nous donne un espoir dans la mise en œuvre de la politique de régionalisation des cultures et d’intensification agricole », se réjouit le ministre Rurema. Ainsi, estime-t-il, le travail en coopératives facilite l’encadrement des agriculteurs en ce qui concerne l’utilisation des semences de bonne qualité et l’octroi des fertilisants. « Nous allons partir sur cette belle expérience pour faire du travail en coopératives une réalité au niveau des collines. Et ceci dès la prochaine saison culturale », affirme-t-il.
Les exploitants appelés à adhérer aux coopératives agricoles
Les agriculteurs qui exploitent les propriétés qui appartenaient à la société RUGOFARM en commune de Rugombo sont confrontés à de nombreux défis. Ce sont notamment le manque de canaux d’irrigation, la mauvaise gestion des ressources en eau, l’absence de pistes d’accès pour acheminer les intrants agricoles et faciliter le transport de la récolte, la source de retenue d’eau non encore aménagée.
Les techniciens du génie rural font remarquer que la bonne gestion des ressources en eau pour ce terrain d’environ 1446 ha permettra d’irriguer une superficie assez grande. L’irrigation est pratiquée à tort et à travers et les ressources en eau sont souvent source de querelles entre les exploitants. Cela n’est pas la seule conséquence, car l’eau qui ruisselle entre les plantations de maïs, de haricot, de riz ou encore de légumes (les amarantes, les choux, les poivrons, etc) risque de causer l’érosion. « Les courants d’eau entrainent souvent l’érosion artificielle, charrient la fumure et les engrais appliqués vers les bas-fonds », fait savoir Jean Paul Bitoga, le coordinateur du Programme de Développement des Filières (PRODEFI).
L’irrigation gouttes à gouttes serait mieux indiquée à cet endroit selon l’avis des experts en génie rurale qui étaient sur place. Le ministre Déo Guide Rurema appelle les producteurs à rejoindre les coopératives collinaires dites Sangwe pour une bonne gestion de ce terrain. Chaque coopérative aura à exploiter au moins 25 ha, indique-t-il. Le gouvernement a l’ambition de transformer ce lieu en un complexe agricole nanti d’une unité de transformation agricole. Ce qui permettra de valoriser la production sur place.
Le système d’irrigation mérite des améliorations
L’irrigation est pratiquée de façon traditionnelle dans les marais de Inavumvu de la commune Matongo en province de Kayanza. Les agriculteurs utilisent des ustensiles de cuisine comme les bidons, les seaux, etc. pour irriguer les champs. C’est un travail plutôt pénible pour parvenir à arroser 76 ha avec les moyens de bord. Ils demandent l’octroi des machines (les motopompes) pour améliorer le système d’irrigation. Le ministre Rurema a promis la distribution du matériel d’irrigation en attendant l’aménagement dudit marais. « Une centaine d’arrosoirs ont été misà la disposition des agriculteurs du marais de Matongo », indique un responsable de l’agriculture en commune de Matongo. Il invite la population à déraciner les arbres hydrophiles (les eucalyptus) plantés le long des sources d’eau.
Des unités de transformation pour valoriser la récolte
Le ministre de l’Agriculture annonce le vœu du gouvernement d’installer des unités de transformation dans les zones à forte production agricole. Il ne suffit pas de produire, mais aussi faut-il transformer et conserver les produits agricoles. «Tous les pays dits développes sont passés impérativement par cette étape», signale-t-il.
Le ministre Rurema tranquillise la population qu’il n’y a aucun défi lié à la disponibilité des intrants agricoles. Il se réjouit de la bonne organisation observée au niveau du ministère en ce qui concerne l’approvisionnement en intrants agricoles. La bonne nouvelle est que les engrais organo-minéraux fabriqués localement seront utilisés à grande échelle à partir de la saison culturale A, édition 2019-2020.
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