Editorial

Un secteur de la construction en déperdition

Le secteur de la construction et du bâtiment est l’un des secteurs économiques les plus importants au Burundi. Il est extrêmement large. Il va des entreprises spécialisées en fabrication des matériaux de construction comme le ciment, les briques, les fers à béton, aux artisans comme les serruriers, les menuisiers et plombiers. Malheureusement pendant ces derniers jours ce secteur traverse une crise sans précèdent. Les professionnels de ce secteur évoquent trois causes principales qui paralysent le domaine de la construction : la dépréciation de la monnaie nationale, la flambée des prix des matériaux de construction et le gel des investissements, surtout publics.

Bella Sonia Ndamiye, Rédactrice en chef a.i

La chambre sectorielle du bâtiment et des travaux publics indique que sur 150 entreprises de construction enregistrées seule une trentaine est encore en activité, soit 20 % des entreprises enregistrées. Le gel des investissements, surtout publics qui représentent quelques de 90 % de l’ensemble, frappe de plein fouet les entreprises de construction. La situation semble désespérée, surtout qu’en ces temps de crise de confiance où le chômage atteint des proportions inquiétantes et où règne l’incertitude du lendemain, beaucoup de ménages n’ont pas les moyens ou ne veulent pas investir sur le long terme. Par conséquent, certaines entreprises mettent au chômage une partie de leurs employés ou diminuent leurs salaires pour assurer leur survie.

Toutes les difficultés que connait le secteur de la construction sont liées à la faible croissance économique du pays. Selon le profil pays du Burundi présenté récemment par la Commission Economique pour l’Afrique, le taux de croissance économique du pays a été de -3.9 % en 2015 et 0.9 % en 2016 alors qu’en 2014 il était de 4.5 %. En 2016, la croissance est estimée à 0,7 % du PIB. Cependant en 2015 certains secteurs ont connu un recul. Il s’agit de la construction (-35 %), l’énergie (-10 %), le commerce (-9 %), l’hôtellerie-restauration(-6 %) et l’agriculture (-3 .9 %). Cette dernière contribue pour 36 % au PIB.

Il est plus que nécessaire de promouvoir la transformation économique qui viendrait favoriser une croissance soutenue et faciliter la planification du développement dans tous les secteurs d’activité de la vie du pays.

A propos de l'auteur

Bella-Sonia Ndamiye.

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  • éditorial

    Des initiatives à faible portée

    Des initiatives à faible portée

    Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Le pays n’a pas assez de devises pour couvrir ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. La dépréciation continue du FBu retarde l’impact des réformes macroéconomiques entreprises. L’inflation affiche une tendance baissière depuis le début de l’année. Le taux d’inflation aurait diminué de 5 points passant de 17,2% à 12% entre janvier et avril 2024, selon les données officielles. Cependant, cette baisse n’est pas ressentie chez les consommateurs qui assistent à la flambée des prix des denrées alimentaires.
  • Journal n° 609

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