
Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.
Le secteur minier est l’un des secteurs prometteurs pour le pays. Un secteur dont on était souvent habitué de par son appellation qu’on était assis sur de l’or. Cela si on imagine tant de devises qu’il peut générer pour un pays comme le Burundi qui se recherche encore sur la voie de développement.
Cependant, l’appellation « s’asseoir sur de l’or » n’est plus du goût du jour et les gens commencent à dévoiler la vraie face du secteur.
Alors qu’à la mi-juin de cette année, les députés ont adopté à l’unanimité le projet de loi portant modification de la loi n°1/21 du 15 octobre 2013 portant code minier du Burundi, certaines réalités ont été révélées à cette occasion.
On peut noter, entre autres le détournement avec mention exemplaire qu’en 2019, sur les 36 millions USD que le pays escomptait enregistrer, seuls 520 mille USD ont atterri dans le trésor public.
Le serviteur du peuple, le ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines qui a dévoilé cela, n’a également pas hésité de dire que deux mille tonnes de terres rares exploitées ont été détournées.
J’ose espérer qu’à part les contrats qui ont été suspendus, occasionnant ainsi la perte même du peu de devises qui provenaient du secteur minier, des poursuites seront été engagées à l’encontre de ceux qui n’ont pas rempli leurs obligations. Cela afin de faire retourner à César ce qui est à César.
Pourtant, ces détournements se faisaient au vu et au su des autorités habilitées. C’est vrai. Des pertes ont eu lieu. Aujourd’hui, on veut maximiser les forces pour tirer profit du secteur minier. Malheureusement, les défis persistent et les solutions pour y faire face, ne viennent pas aisément.
Alors que la loi ne leur permettait pas de participer à l’exploitation minière, il se pourrait que des hautes autorités et des hauts gradés des corps militaires et de police sont pointés du doigt dans le non-respect des incompatibilités. Auront-ils retourner la gaine dans le fourreau avec les nouveaux contrats qui pointent à l’horizon ?
Par ailleurs, il est stipulé que les anciens contrats ont été mal négociés. Pour le moment, a-t-on un personnel rôdé en la matière pour négocier des contrats win-win ? De plus, un citoyen lambda sera-t-il autorisé à avoir des actions dans les sociétés d’exploitation minière ? Si oui, à quel taux ?
Des experts disent que pour réellement tirer profit du secteur minier, la mise en place des unités de transformation des minerais reste une condition sine qua none pour avoir des produits finis. Sommes-nous capables de mettre en place notre propre industrie minière ? Sera-t-il facile pour celle-ci de fonctionner avec le déficit énergétique qu’on enregistre ?
La liste des défis à relever dans ce secteur est longue, mais restons optimiste qu’une fois que la bonne gouvernance aura pris racine, le secteur sera plus performant.
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