Société

Semaine dédiée à l’assurance : une occasion pour évaluer le secteur de l’assurance au Burundi

L’Agence de Régulation et de Contrôle des Assurances (ARCA), en collaboration avec l’Association des Assureurs du Burundi (ASSUR), a organisé la semaine dédiée à l’assurance au Burundi, édition 2024. C’est une occasion de sensibiliser les pouvoirs publics et les assurés potentiels sur l’intérêt et le rôle des assurances dans le développement économique du pays.

La semaine dédiée à l’assurance représente une opportunité de sensibiliser les pouvoirs publics et les assurés potentiels sur l’intérêt et le rôle des assurances dans le développement économique du pays.

 

La semaine dédiée à l’assurance se déroule à Bujumbura du 25 au 27 juillet 2024 sous le thème : « Innovation, au service du développement du secteur des assurances ». Depuis 2022, les sociétés d’assurances et les autres acteurs œuvrant dans ce secteur se mobilisent pour préparer cette semaine dédiée à l’assurance, une activité de sensibilisation et d’éducation à l’assurance. Jusqu’à aujourd’hui, trois éditions ont été organisées.

Selon Odace Niyonzima, ministre en charge des finances, la semaine dédiée à l’assurance suit la campagne de sensibilisation de la population sur l’assurance que l’ARCA, en collaboration avec l’ASSUR, a menée dans tout le pays depuis 2021. Cette sensibilisation a été menée à travers la tenue des ateliers régionaux destinés aux partenaires du secteur des assurances, aux médias, aux administrateurs locaux, aux commerçants, aux représentants de différents secteurs d’activités, etc. Différentes stratégies ont été utilisées, notamment des outils de sensibilisation de masse tels que des spots audio et vidéos diffusés à la radio ou à la télévision, des émissions/feuilletons comme Ni Nde ? et Barushenguhere, des messages publiés sur les réseaux sociaux comme Facebook, X (anciennement Twitter), WhatsApp, les bulletins des assurances, etc.

Le secteur des assurances en pleine évolution

La campagne de sensibilisation a eu une influence positive sur l’augmentation du chiffre d’affaires de l’industrie de l’assurance, du taux de pénétration et de la densité d’assurance. « Aujourd’hui, le secteur des assurances connaît un essor remarquable », indique M. Niyonzima. Il donne quelques exemples : un cadre légal et réglementaire qui s’inspire des standards internationaux a été mis en place, ce qui a permis l’ouverture du marché des assurances à de nouveaux opérateurs. Aujourd’hui, l’industrie des assurances compte 22 sociétés d’assurances dont 12 sociétés d’assurance non-vie et 10 sociétés d’assurance-vie, alors qu’en 2015 il y avait 16 sociétés d’assurances qui pratiquaient à la fois le régime des assurances vie et non-vie. Le secteur compte en outre 30 sociétés de courtage contre 9 sociétés en 2015.

La semaine dédiée à l’assurance, troisième édition, a été l’occasion de poser la première pierre pour la construction d’un ralentisseur (dos-d’âne) au niveau de l’avenue Muyinga.

En plus, le chiffre d’affaires du secteur des assurances a progressé. Il a enregistré une croissance continue, passant de 54,4 milliards BIF en 2019 à environ 90 milliards BIF en 2023. Le taux de pénétration du secteur est passé de 0,87 % en 2019 à 1 % en 2023. La densité de l’assurance, c’est-à-dire les dépenses annuelles moyennes par habitant en produits d’assurance, est passée de 4511 BIF en 2019 à 7000 BIF en 2023.

Les placements réalisés par les assureurs sont eux aussi en pleine croissance. L’actif du secteur de l’assurance valait 299 milliards BIF en 2022 contre 199 milliards BIF en 2018, soit un accroissement de plus de 100 milliards BIF en cinq ans.M.Niyonzima se réjouit que la majorité des sociétés d’assurances règlent les sinistres rapidement ou dans les délais requis, à l’exception de quelques-unes qui ont des problèmes de liquidité. Mais des sanctions administratives sont appliquées aux sociétés qui récidivent dans le dépassement des délais légaux pour le paiement des sinistres ou qui ne transmettent pas les données requises.

« Nous encourageons les sociétés d’assurance à toujours honorer leurs engagements envers les assurés et les bénéficiaires des contrats d’assurance conformément aux dispositions du code des assurances. Cela influence positivement l’image des assureurs auprès de la population et instaure la confiance entre assureurs et assurés », indique Gervais Ndirakobuca, premier ministre Burundais. Il ajoute que le gouvernement du Burundi félicite les assureurs pour leur contribution à la prévention des accidents de la circulation routière en construisant, lors des activités de célébration de la semaine dédiée à l’assurance au Burundi, des dos-d’âne à Bujumbura en 2022 et à Gitega en 2023. Il les invite à initier encore d’autres activités d’intérêt public dans l’optique de la contribution à la réduction des accidents et des sinistres, et ainsi contribuer au développement du pays.

Défis à relever

Malgré certaines avancées, le secteur des assurances est confronté aux différents défis. Selon le président de l’ASSUR, Rénovat Gahungu, certaines dispositions du code des assurances sont difficilement applicables ou ne sont pas conformes aux normes et standards internationaux. Certaines décisions et mesures non concertées deviennent inapplicables. En plus de cela, il faut signaler la problématique de la gestion des fonds de pension, le problème de la formation des acteurs du marché, le manque d’éducation de la population à l’assurance et les jugements mal rendus dans les cours et tribunaux, dont les condamnations judiciaires dépassent les limites de l’acceptable. Les conséquences de tout cela sont le taux de pénétration de l’assurance au Burundi reste faible et sa part dans le produit intérieur brut (PIB) est également faible.

 

De surcroît, le secteur des assurances est confronté à un manque de ressources humaines qualifiées parce que le Burundi ne dispose pas d’une structure de formation en assurance. Certaines opportunités de formation en assurance ont été créées par des organisations internationales, selon le ministre en charge des finances.

Qu’est-ce qu’il faut faire ?

Malgré les défis, compte tenu du thème central de la semaine dédiée à l’assurance (troisième édition) « Innovation, au service du développement du secteur des assurances », M. Niyonzima souhaite que les acteurs du secteur burundais des assurances prennent conscience qu’ils doivent innover et se différencier pour fidéliser leurs clients et attirer de nouveaux prospects. Ils doivent développer des produits d’assurance inclusifs destinés aux populations à faible revenu, utiliser la technologie et les données pour améliorer les services d’assurance, c’est-à-dire mettre en place des plateformes de souscription ou de règlement des sinistres électroniques. Il faudra en vue de les vulgariser également lancer de nouvelles offres, se défaire de la bureaucratie et aller sur le terrain pour rencontrer les clients, mais aussi réinventer la relation avec la clientèle. C’est ainsi qu’ils pourront augmenter leur chiffre d’affaires et relever encore le taux de pénétration de l’assurance.

La semaine dédiée à l’assurance (troisième édition) a été l’occasion d’ouvrir solennellement la Radio Voix de l’Assurance au Burundi (RAB).

Quant au premier ministre, il faut améliorer la faible éducation assurancielle de la population. Il est nécessaire d’introduire des produits de micro-assurance accessibles aux populations à faibles revenus et qui tiennent compte de leurs besoins afin d’accroître leur résilience et éviter qu’ils ne tombent dans un cycle de pauvreté en cas d’événements douloureux et incertains.

En instituant la semaine dédiée à l’assurance au Burundi, les assureurs visent trois objectifs tels que sensibiliser les pouvoirs publics et les assurés potentiels de toute la population burundaise sur l’intérêt et le rôle des assurances dans le développement économique du pays, échanger avec tous les partenaires sur les défis et les contraintes auxquels fait face l’industrie des assurances au Burundi et les voies et moyens pour y remédier, promouvoir les atouts et les opportunités que présente chaque partenaire de l’industrie des assurances. Pour cette année 2024, cet évènement a été une occasion pour les invités de marque de poser la première pierre pour la construction d’un ralentisseur (dos-d’âne) au niveau de l’avenue Muyinga et d’ouvrir solennellement la Radio Voix de l’Assurance au Burundi(RAB).

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Gilbert Nkurunziza.

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