Société

Séparation amoureuse : le repli sur soi, l’autre danger !

Comme partout ailleurs, nombreux sont les jeunes Burundais victimes d’une séparation amoureuse forcée ou inattendue. Les psychologues recommandent de ne pas rester replié sur soi. Parler de son aventure avec des amis, faire du sport sont entre autres les meilleurs moyens de bien gérer une rupture amoureuse douloureuse.

 

Drainé par les émotions, fondues dans l’immensité infinie d’un sentiment d’insuffisance, l’amour est souvent à l’origine d’une blessure psychologique. La séparation amoureuse constitue en effet une source de frustration, de déception et de dépression.

C’est le cas par exemple de B. K., encore bouleversé par le départ de sa copine. « Nous étions ensemble depuis longtemps. Elle était vraiment entrée dans ma vie. Puis, subitement, sans m’avertir, elle a rompu la relation. Cela m’a profondément choqué », se rappelle le jeune homme de 22 ans. Une histoire d’amour qui s’est arrêtée brutalement parce que la jeune fille devait aller poursuivre ses études à l’étranger. B. K. n’a reçu qu’un « court email » de la part de son amante pour l’informer du voyage, « sans aucune explication » sur la rupture. Deux ans plus tard, il ne se remet toujours pas de sa blessure. Depuis, il ne se sent pas prêt à envisager une relation avec une autre fille. « Impossible. C’est trop douloureux. Je ne veux plus retenter cette aventure tout simplement », lâche-t-il, visage tendu.

Quand les ruptures riment avec la dépression

Jeune étudiante, Gloria Ndihokubwayo n’a pas connu mieux. Elle a vu son projet de mariage avec son amoureux « violemment brisé » par ses parents. Ces derniers reprochaient aux deux tourtereaux de ne « pas être de la même ethnie ». Comme elle était follement amoureuse, Mlle Ndihokubwayo est allée même jusqu’à demander à son chéri de faire un enfant ensemble « pour forcer [sa] famille à accepter [leur] union ». Une proposition qui n’aurait pas enchanté son fiancé qui a « préféré se retirer peu à peu » avant de rompre. Ndihokubwayo en a souffert et affirme avoir passé de longs jours dans une sorte de dépression. Elle croit que cette rupture n’est pas étrangère à son échec en première année de l’université.

Développer une approche sociale

Ce qui peut se comprendre, selon Dr Olivier Nsengiyumva. « C’est normal. Une rupture amoureuse peut affecter la santé physique et mentale de l’intéressé », confirme ce spécialiste en santé mentale. Pour lui, il est primordial de savoir comment réagir en cas de rupture inattendue. Devant une telle situation, il recommande une approche sociale : en parler avec des amis et, si possible, passer le temps avec les autres. « Sortir avec les amis, faire du sport ou trouver d’autres moyens de se distraire permet de donner du temps au cerveau pour passer à autre chose », explique le médecin. Il rappelle que le temps est une des meilleures thérapies mentales pour la gestion du stress. « Prendre du temps permet également de comprendre pourquoi cela n’a pas pu marcher, de faire le compte-rendu d’une histoire et de se relancer », ajoute-t-il.

Dans leur article intitulé « Comment surmonter une rupture amoureuse » publié sur le site  www.aide.ulaval.ca, les psychologues Marcel Bernier et Marie-Hélène Simard, recommandent d’aller plus loin. Ces chercheurs proposent aux victimes de faire le bilan, de déterminer le pour et le contre de la relation qui part en éclats. « Reconnaissez votre part de responsabilité ainsi que celle de votre partenaire. Ceci vous permettra d’envisager différemment votre prochaine relation sans répéter, si possible, les mêmes erreurs », insistent-ils.  Ils mettent en garde contre ce qu’ils appellent ‘’la mauvaise gestion de la crise’’ : « Vous pourrez être tenté de soulager rapidement votre souffrance dans l’alcool, la drogue ou dans une nouvelle relation amoureuse. Ces moyens ne font que retarder votre guérison en évitant de vivre pleinement le deuil de la séparation ».

En cas de mauvaise gestion, les séquelles d’une aventure amoureuse mal vécue risquent de gâcher la vie des jeunes. Elles doivent donc être prises au sérieux par les établissements de santé.

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A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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