L’insuffisance des équipements, l’insuffisance des stations d’observation modernes et des ressources humaines qualifiées sont quelques défis qui hantent le service météorologique du Burundi. Les représentants du peuple sont insatisfaits du service rendu par l’IGEBU. Ils demandent que la mise en œuvre du protocole de l’EAC sur la coopération météorologique soit lié à la promotion de l’IGEBU.
Ezéchiel Nibigira, ministre chargé des Affaires de la Communauté Est-Africaine : «le protocole de coopération des services météorologiques des pays de l’EAC permettra au pays d’avoir accès aux équipements modernes. En plus, le personnel des services météorologiques burundais bénéficiera des études et du renforcement des capacités en météorologie ».
Mercredi 10 mai 2023, les députés ont analysé et adopté le projet loi portant ratification par le Burundi du protocole de l’EAC sur la coopération météorologique.
Dans cette plénière, le président de l’Assemblée Nationale Daniel Gélase Ndabirabe a souligné l’importance d’avoir des données météorologiques fiables. Il a montré qu’actuellement les différents pays de la région, entre autres la RDC et le Rwanda connaissent des catastrophes naturelles liés au changement climatique telles que les inondations et que le Burundi n’est pas étranger à ces dégâts. Pour lui, des données météorologiques fiables peuvent aider à se préparer pour faire face à ces enjeux climatiques
L’efficacité de l’IGEBU mise en cause
Le député Anicet Ndayizeye s’inquiète que les données météorologiques fournies par l’Institut Géographique du Burundi (IGEBU) ne soient pas parfois conformes à la réalité. Il a donné l’exemple des prévisions climatiques de cette institution annoncées pour la date du début de la saison culturelle A (septembre- décembre 2022) où les données fournies ont connu un retard de plus d’un mois.
Ezéchiel Nibigira, ministre chargé des Affaires de la Communauté Est-Africaine, qui représentait le gouvernement dans cette plénière, affirme que le service météorologique du Burundi fait face à certains grands défis majeurs. Il cite notamment l’insuffisance des équipements, l’insuffisance des stations d’observation modernes, l’insuffisance des ressources humaines qualifiées et l’absence d’une école de météorologie
Ratification du protocole sur la coopération des services météorologiques comme solution?
Pour le ministre en charge de l’EAC, la ratification par le Burundi du protocole de l’EAC sur la coopération météorologique permettra au Burundi d’avoir accès aux données et informations provenant des centres météorologiques régionaux. Ce qui facilitera l’observation du climat et renforcera l’alerte précoce.
« Une fois ratifié par le Burundi, ce protocole permettra aussi au pays d’avoir accès aux équipements modernes. En plus, le personnel des services météorologiques burundais bénéficiera des études et du renforcement des capacités en météorologie », explique- t- il
Il fait savoir que ce protocole sur la coopération des services météorologiques dans la région permettra à chaque pays membre de l’EAC de rester en état d’alerte pour prévoir et prévenir des catastrophes résultant du changement climatique.
Quant à lui, Le député Térence Manirambona recommande le renforcement de l’efficacité de l’IGEBU d’abord pour avoir des données météorologiques nationales sûres avant de prioriser la coopération régionale. Notre pays a beaucoup à faire pour rendre plus performant son service de météorologie. Les stations manuelles et automatiques sont dans un état piteux », regrette- t-il.
Bien aménager le territoire pour atténuer les effets du changement climatique
De son côté, le député Kwizera Jean Claude Kwizera stipule que la ratification du protocole sur la coopération des services météorologiques n’a d’importance que s’il est lié à l’aménagement du territoire, à la démographie et à l’urbanisation. « Si les services météorologiques révèlent qu’il y aura de fortes précipitations alors que qu’on n’a pas prévu la gestion des eaux provenant des bassins versants de la ville de Bujumbura , il y aura toujours des inondations ».
Le protocole de coopération des services météorologiques des pays de l’EAC a été signé par le Conseil des ministres de Communauté Est-Africaine en 2016. Son objectif est de favoriser la coopération entre les pays de la communauté dans la planification et le développement des observations météorologiques et climatiques, ainsi que dans le partage des informations météorologiques. Il concerne tous les pays membres de l’EAC sauf la RDC et le Soudan du Sud en raison de leur adhésion tardive à la communauté.
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