Environnement

Seulement 16% des ménages disposent de latrines adéquates

La défécation à l’air libre est une réalité au Burundi. 6% des ménages n’ont pas de latrines sur 94% de ménages qui en disposent. Seulement 16% des ménages ont des latrines adéquates. Les conséquences sont fâcheuses. Le taux de propagation des germes fécaux augmente. Les maladies diarrhéiques s’ensuivent. Les jeunes filles sont les premières à être victimes du manque de latrines adéquates

Au Burundi, 6% des ménages n’ont pas de latrines. Ils défèquent à l’air libre.  Parmi les 94% qui en disposent, seulement 16% ont des latrines adéquates, indique Prosper Muyuku du ministère de la Santé publique et de la lutte contre le Sida dans un atelier média sur l’hygiène et l’assainissement organisé lundi le 16 novembre 2020. Pire encore, en serrant la main d’une personne qui sort d’une toilette avec des mains non lavées, Muyuku fait savoir qu’un tiers  1/3 de personnes peut trouver des germes fécaux de cette personne dans leur bouche dans moins de deux heures.

Mise en place des toilettes publiques, une nécessité

Dans certains quartiers de la municipalité de Bujumbura, cette problématique s’y observe aussi. Les latrines sont connectées aux rivières qui traversent la ville de Bujumbura. Ce qui altère la qualité des eaux de ces rivières. De plus, des gens qui se soulagent à l’air libre s’y observent. Les citadins demandent la mise en place des toilettes publiques pour inverser la tendance. Et d’ajouter que tous les restaurants, les églises et les cabarets doivent se doter des latrines adéquates pour consolider l’hygiène.

6% des ménages n’ont pas de latrines sur 94% des ménages qui en disposent. Seulement 16% des ménages ont des latrines adéquates. Les conséquences sont fâcheuses.

Néanmoins, Muyuku fait remarquer que les statistiques sur les ménages qui ont des latrines sont en train d’augmenter depuis qu’on a commencé à mettre en œuvre l’approche Assainissement Total pilotée par la communauté «ATPC». Jusqu’à maintenant, 24 communes ont acquis le statut de fin de défécation à l’air libre. Ce sont entre autres toutes les communes de la province Karusi, 5 communes sur 6 de la province Rutana, la commune Rugombo, toutes les communes de la province Makamba, la commune Kabezi de la province Bujumbura, la commune Cankuzo de la province Cankuzo, les communes Tangara et Kiremba de la province Ngozi.  Dans certaines communes, il s’observe des ménages qui pratiquent la défécation à l’air libre à un point fixe.   Muyuku s’en inquiète, car c’est une pratique très dangereuse.  Ils creusent des fosses à ciel ouvert. On n’y met pas de dalle, ni de couvercle. Après au moins trois mois, ces excréments sont utilisés comme des fertilisants par ces ménages. Cela aggrave la propagation des germes fécaux.    

Les conséquences du manque de latrines sur l’éducation

Muyuku indique que l’absence de latrines et de lavage des mains contribue à la propagation des germes fécaux. De plus, une latrine mal entretenue est plus comprometteuse que si elle n’existait pas. Par conséquent, les maladies diarrhéiques augmentent.  Dans le domaine de l’éducation, l’absence de sanitaires adéquats constitue l’une des causes majeures du décrochage  scolaire des élèves.  L’Unicef estime que 272 millions de journées  d’écoles sont perdues à cause de la diarrhée.  Les jeunes adolescentes sont souvent gênées d’aller aux toilettes sous le regard  de leurs camarades. Au moment de leurs premières règles, l’embarras peut être  tellement grand que certaines d’entre elles quittent les bancs scolaires pour ne plus y retourner.  Pour faire face à cette problématique de santé publique, le Burundi a choisi la mise en œuvre de l’approche Assainissement Total pilotée par la communauté «ATPC».

Selon toujours Muyuku, 2,5 milliards de personnes n’ont pas accès aux toilettes de qualité, soit plus d’un tiers de la population mondiale, principalement dans les pays en développement. Au Burundi, près de 43% des 11 millions d’habitants n’ont pas accès à l’assainissement de base amélioré. 4,5 milliards de personnes ont accès à l’assainissement amélioré au moment où 6 milliards possèdent un téléphone portable. 600 millions d’Africains disposent d’un téléphone portable dont moins de 10% disposent de latrines améliorés. Selon lui, cela justifie que cette situation n’est pas liée au manque de moyens financiers. C’est plutôt un problème  d’éducation et de mentalités.

Le gouvernement promet d’installer des toilettes publiques sur toutes les routes nationales. Il est prévu de construire 85 toilettes publiques au niveau national pour combattre la défécation à l’air libre. Le premier est en cours de construction à Bugarama.  On compte construire le deuxième à Giheta.

Notons que la journée mondiale des toilettes a été célébrée jeudi le 19 novembre 2020.

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Journal Burundi Eco.

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