Commerce

Site de débarquement de Gitaza : Le commerce du charbon de bois prolifère

Le commerce du charbon de bois est très développé au site de débarquement de Gitaza. Les commerçants dont des hommes et des femmes s’en réjouissent, car ils parviennent à engranger des profits 

Le commerce du charbon de bois constitue une aubaine pour certains habitants de la zone de Gitaza en commune Muhuta, constate un reporter de Burundi Eco lundi le 12 juillet 2021. Selon Fabien Ndayisaba rencontré au site de débarquement des pêcheurs de Gitaza,  c’est grâce à ce commerce qu’il parvient à prendre en charge sa famille. Il y a plus de 20 ans qu’il exerce cette activité. «J’achète tout un sac de charbon de bois à ce même endroit pour le revendre au détail. Le coût varie. Tantôt je l’achète à 15 000 FBu, à 16 000 FBu, etc», fait savoir Ndayisaba.  Au détail, ce sexagénaire vend un tas de cette source d’énergie traditionnelle à 400 FBu.  Dans l’optique de fidéliser ses clients, une certaine réduction est accordée à celui qui achète trois tas d’un coup. Il paie donc 1000 FBu. Ndayisaba indique qu’il parvient souvent à écouler deux sacs de charbon de bois par jour avec une marge bénéficiaire qui oscille autour de 6000 FBu.  Avec cette activité génératrice de revenus, Ndayisaba  affirme qu’il parvient à nourrir sa famille.

Le commerce du charbon de bois constitue une aubaine pour certains habitants de la zone de Gitaza en commune Muhuta.

Les femmes y prennent part

Même son de cloche pour les femmes et les filles qui exercent cette même activité à ce site de débarquement. Selon Oliva Mfatukobiri, âgée de 19 ans, le commerce du charbon de bois constitue un des moyens importants pour combattre la pauvreté. Depuis qu’elle a abandonné l’école, cette jeune fille n’a tardé à embrasser le métier du commerce du charbon de bois au site de débarquement des pêcheurs de Gitaza. « Je commence  les activités à 7 h pour les boucler à 17 h. Je peux écouler trois sacs plein de charbon de bois par jour », laisse-t-elle entendre.  Elle précise qu’elle peut engranger un bénéfice de 8000 FBu par jour et compte s’acheter une parcelle d’un montant de 800 000 FBu issu de ce fameux business.

Si les poissons sont capturés en quantité suffisante, Mfatukobiri indique que le rendement de ce commerce est plus que bon. Ceux qui s’approvisionnent en poissons à ce site de débarquement devient nombreux et le commerce devient florissant, renchérit-elle.   

Que les jeunes ne croisent pas les bras !

Cette jeune fille demande aux autres filles de son âge de ne pas croiser les bras. «Il ne faut pas négliger le travail, car ce dernier ennoblit l’homme.  Je le dis ainsi, car depuis que je me suis lancée dans cette activité, la plupart des jeunes qui habitent dans les environs m’ont dédaigné. Ils disaient qu’il s’agit d’un travail réservé aux hommes, car ceux qui l’exercent sont sales suite à la poussière provenant du charbon de bois», insiste-t-elle.

Le transport du charbon de bois, pas un travail pour les chétifs

Patrice Mpfubusa habitant à Rutongo en commune Muhuta n’y va pas par quatre chemins. Il effectue le transport du charbon de bois à pied jusqu’au site de débarquement des pêcheurs de Gitaza. Sa rémunération  varie entre 5000 et 7000 FBu par sac. Dans ce sens, il affirme qu’il parvient à gagner son pain quotidien et il se réjouit du fait qu’il parvient à prendre en charge sa famille. Néanmoins, ce n’est pas un travail pour n’importe qui. Il se réveille à 3 h du matin pour escalader les hautes montagnes qui surplombent le chef-lieu de Gitaza, un sac de charbon de bois sur la tête.

Notons qu’au Burundi le charbon de bois constitue la principale source d’énergie domestique avec 96,6 % du bilan énergétique global. Il est consommé à 77 % par la population urbaine d’après les données publiées au mois de juillet de l’année 2017. Selon une enquête menée sur les grands axes routiers, on a aussi ajouté que 56 548 tonnes et 13 552 tonnes de charbon de bois sont respectivement consommées  par  la population urbaine de Bujumbura et celle de Gitega, soit un total de 70 100 tonnes.  La consommation annuelle du charbon de bois est estimée à 104 718 tonnes de charbon de bois pour la seule population urbaine. Cette consommation par la population de Gitega et Bujumbura entraîne une perte annuelle de 3 505 à 4 673 ha de couvert forestier, soit annuellement entre 5 236 et 6 980 ha si l’on extrapole ces chiffres  à l’ensemble de la population urbaine du Burundi. A ce rythme, le couvert forestier du Burundi, estimé à 171 625 ha, pourrait disparaître dans 25 à 33 ans. Pour garantir la durabilité du système d’approvisionnement énergétique de la population urbaine burundaise, on a signalé que de nouvelles techniques et pratiques doivent être adoptées. Ce sont à titre d’exemple la plantation des arbres fixateurs le long des axes routiers, la régénération naturelle assistée, la recherche sur les espèces et les variétés mieux adaptées et plus rentables, le recours aux énergies renouvelables, la valorisation énergétique des déchets et l’amélioration de l’efficience énergétique (foyers améliorés par exemple).

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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